On a eu beau lire et relire la liste de Luis de la Fuente avant la double confrontation contre les Pays-Bas le mois dernier, aucune trace d'Alejandro Baldé. Dans la lignée de l'Euro remporté en juillet, le sélectionneur continue de faire confiance à Marc Cucurella et Alejandro Grimaldo. Si le joueur a probablement été déçu d'être oublié, cela n'a pas dû déplaire à Hansi Flick de voir son latéral gauche bénéficier d'une période de repos au moment d'aborder la fin de saison.
Le vrai changement par rapport à 2024
Blessé pendant de très longs mois la saison dernière, Baldé a énormément manqué à Xavi Hernández qui, face au manque de recours à son poste, a titularisé Joao Cancelo, droitier et surtout défenseur exécrable. La différence est notoire entre le Portugais, désormais en Arabie Saoudite, et le Catalan, incontournable et essentiel dans la réussite actuelle de Raphinha.
L'explicitation de cette relation a été particulièrement visible lors du 1/8 de finale retour contre Benfica à Montjuïc. 90% de passes réussies, 8 duels remportés sur 11, 5 dribbles passés sur 7 et une passe décisive adressée à... Raphinha, évidemment.
De la même manière que Jules Koundé offre une sécurité à Lamine Yamal qui peut se lâcher offensivement tout en exerçant un repli défensif conséquent, le rendement de Raphinha est une conséquence de l'assurance que lui procure Baldé. D'une part, le latéral a progressé défensivement, ce qui se note dans sa synchronisation pour jouer le hors-jeu. Par ailleurs, il offre des solutions de dédoublement ainsi que des faux appels que le 4e capitaine blaugrana peut exploiter.
Cet apport ne se quantifie pas avec des statistiques de base mais se vérifie pourtant à l'oeil nu. La sérénité du duo apporte de la diversité dans les attaques barcelonaises. Les Culés ont une tendance logique à orienter sur Lamine Yamal de l'autre côté, ce qui déstabilise l'équipe adverse. Le phénomène s'en rend bien compte et il n'est pas rare de le voir renverser le jeu, sur Baldé pour activer Raphinha ou directement sur l'Auriverde.
Si un latéral n'est pas le dépositaire du jeu, il peut en revanche changer totalement le visage d'une équipe. Ce fut le cas de Kieran Trippier quand l'Atlético était devenu champion en 2021. Son départ n'a d'ailleurs pas été compensé. En revanche, le retour de Baldé à son plein potentiel, associé à sa progression globale, constitue une évolution essentielle du Barça version Flick. Si Luis de la Fuente ne l'a pas encore valorisé, en Catalogne en revanche, cela ne passe pas inaperçu.