L'une des transactions les plus surprenantes de la période des transferts a été la décision de l'AS Monaco de faire venir l'attaquant danois Mika Biereth, 22 ans, en Principauté.
Après une première partie de saison sensationnelle avec le Sturm Graz, où il a inscrit pas moins de 14 buts et délivré 5 passes décisives en 25 matches, Biereth a consolidé sa réputation d'étoile montante grâce à un certain nombre de performances remarquables. Alors que plusieurs clubs européens de renom commencent à s'intéresser à lui, c'est l'AS Monaco qui s'impose comme le principal prétendant à sa signature. Monaco conclut finalement un accord avec le talentueux attaquant pour un montant de 15 millions d'euros, estimant qu'il s'agit là d'un atout majeur pour son avenir.
Il y a un peu plus d'un an, il était prêté par Arsenal à Motherwell, dans la dernière moitié de la Premiership écossaise, et l'année précédente, il était loin des radars des grands clubs européens, prêté au RKC Waalwijk, en Eresdivisie néerlandaise. Mais Biereth n'a jamais hésité à prendre des décisions inhabituelles pour orienter sa carrière dans la bonne direction, même si cela impliquait de faire un choix improbable.
Prendre le chemin le moins fréquenté
Le jeune attaquant a fait l'objet d'une grande attention depuis son adolescence et, comme nous l'avons mentionné, il faisait partie du centre de formation d'Arsenal. Mais comme il n'avait aucune chance de jouer en équipe première dans un avenir proche dans le nord de Londres, il n'a pas perdu de temps pour saisir sa chance lorsque le Sturm Graz lui a proposé un contrat permanent pour un montant record (4 millions de livres sterling) après un autre prêt.
"Le fait de ne pas avoir réussi à m'imposer à Arsenal n'a pas sonné le glas de ma carrière. Il y a de nombreuses façons de réussir sa carrière en dehors d'Arsenal", a avoué le joueur de 21 ans dans une interview accordée à Flashscore Danemark.
"Pendant que j'étais en prêt, il y avait toujours un nouveau joueur d'Arsenal qui m'écrivait tous les jours. Ils n'arrêtaient pas de me demander comment j'allais et je me sentais comme un joueur d'Arsenal. Mais je peux citer de nombreux exemples dans des académies comme celle d'Arsenal où de jeunes joueurs choisissent de quitter le club si certaines personnes estiment que vous n'êtes pas tout à fait prêt pour l'équipe première. Dans mon cas, j'ai montré quelques années plus tard que j'étais probablement prêt de toute façon", a déclaré Biereth.
Alors que sa carrière semblait être sur la bonne voie dans un championnat autrichien qui a déjà servi de tremplin à des joueurs comme Rasmus Hojlund, Dominik Szoboszlai et Erling Braut Haaland, sa décision de s'engager avec l'AS Monaco a certainement été une grande surprise, étant donné que la Ligue 1 française n'a jamais été un terrain de chasse idéal pour les joueurs danois dans le passé.
La Ligue 1 a déjà fait capoter des carrières danoises par le passé
Andreas Cornelius (Bordeaux), Kasper Schmeichel (Nice), Jacob Poulsen (Monaco), Kasper Dolberg (Nice) et Albert Grobaek (Rennes) ne sont que quelques exemples de joueurs dont la carrière a semblé dérailler une fois qu'ils se sont familiarisés avec la culture du football français, et leurs expériences ne sont pas une coïncidence, déclare le rédacteur de Flashscore France, Sébastien Gente.
"La France est un championnat de moins en moins spectaculaire, assez défensif, et il est parfois difficile pour les attaquants de briller. Les joueurs scandinaves souffrent d'un cliché, ils ont une mauvaise réputation en France, et bien qu'ils viennent avec de grandes intentions, ils repartent souvent bredouilles parce qu'ils sont utilisés dans des zones du terrain auxquelles ils ne sont pas habitués", explique-t-il, qui est toutefois convaincu que Biereth sera entre de bonnes mains à Monaco.
Une classe à part avec Zlatan
"Il semble que Biereth ait déjà trouvé sa place dans le club. Parfois, on se demande pourquoi une équipe cherche un joueur étranger au lieu de prendre un Français, mais cette fois, on a l'impression que c'est un bon choix", poursuit Sébastien Gente, qui estime que Biereth a pris la bonne décision en rejoignant les hommes d'Adi Hütter.
"Monaco est un bon choix, car tu es sûr de jouer à un haut niveau chaque année avec la possibilité de te qualifier pour l'Europe, mais sans la pression qui est énorme comme à Paris, Marseille ou Lyon. Et on peut aller en ville sans risquer d'être dérangé".
A en juger par ses performances, les premiers signes montrent que Biereth s'est bien acclimaté en Principauté. Auteur d'un triplé contre Auxerre et Nantes, Biereth est devenu le premier joueur à marquer sept buts en cinq apparitions avec Monaco en Ligue 1. Il est également le deuxième à réaliser cette performance lors de ses cinq premiers matches de championnat au XXIe siècle, après Zlatan Ibrahimović en 2012.
L'entraîneur de l'AS Monaco, Adi Hütter, se réjouit également de s'être attaché les services de l'attaquant danois : "Il sait quand tirer, il sait comment se positionner et il a toujours la volonté de trouver le chemin des filets. Mika fait également un excellent travail pour l'équipe en dehors de la surface et s'adapte parfaitement à notre style de jeu, qui est similaire à celui qu'il a connu à Graz", déclare Hütter sur le site Internet du club.
Qualifié de véritable "renard des surfaces" par "L'Équipe", Biereth est décrit par les médias français comme la pièce manquante d'un puzzle à l'AS Monaco où le club bénéficie d'une grande créativité de la part de ses éléments offensifs, mais a manqué d'un finisseur clinique devant. L'avenir nous dira si Biereth peut continuer à marquer et devenir le nouveau joker de Monaco dans sa quête des 1/8e de finale à Lisbonne.