Plus

Valentin Rongier, Sisyphe la famille !

Valentin Rongier
Valentin RongierMatthieu Mirville / DPPI via AFP

Valentin Rongier est arrivé à l'OM en 2019, il a porté le brassard de capitaine mais il a toujours dû batailler pour se faire une place. Alors qu'il était revenu en grâce après une longue blessure, le mercato d'hiver l'a une nouvelle fois poussé hors du XI. Contre Nantes, il est entré et a été décisif. De quoi le voir revenir dans la composition de départ de Roberto de Zerbi contre Lens ce samedi soir ?

En parler marseillais, Valentin Rongier est une arapède, ce coquillage impossible à décoller de son rocher. Normalement, c'est péjoratif mais, même dans un tel cas, le milieu de terrain joue le contre-pied. Depuis son arrivée en 2019 à l'Olympique de Marseille en tant que joker après les négociations ont traîné au-delà de la fermeture du marché estival avec Nantes, l'histoire bégaye. Rarement premier choix de l'entraîneur, il finit toujours par le convaincre... mais il est aussi toujours celui qui est relégué sur le banc en fonction des arrivées ou des changements tactiques. 

Roberto de Zerbi n'a pas fait exception. Le coach italien a d'ailleurs eu des mots forts au soir de la victoire à Lens pour encenser Rongier : "le temps nous apprend qu'il faut que cette équipe ait quelqu'un qui mette de l'ordre sur le terrain. Rongier a ces caractéristiques-là et il a fait un gros match. Je ne voulais pas le remplacer mais il avait été averti et j'avais peur du deuxième jaune. On a d'ailleurs perdu un peu d'ordre à sa sortie".

Et puis le mercato d'hiver a rebattu une nouvelle fois les cartes, la direction phocéenne faisant feu de tout bois. Dans les dernières heures, Ismaël Bennacer a débarqué en provenance de Milan. Et qui a sauté du XI ? Rongier, évidemment. Et le discours du coach le concernant a subtilement changé. 

"Rongier est un joueur important mais quand on est à ma place, il faut faire des choix, a expliqué RDZ en conférence de presse la semaine dernière. Quand Bennacer est arrivé, il a très bien joué et ça faisait un moment qu'il ne jouait pas parce qu'il a été blessé presque toute la première partie de la saison. Pour qu'il puisse retrouver son niveau, il fallait qu'il joue. Je n'ai absolument pas oublié Rongier qui reste un joueur très fort, et Bennacer est un joueur du même niveau. Si on veut être compétitifs, il faut avoir beaucoup de joueurs forts".

Après la victoire contre Lyon le 2 février, Rongier a disparu de l'équipe de départ avec deux entrées en jeu lors des 4 dernières journées. Malade avant le match contre Angers et resté sur le banc lors de la déroute à Auxerre, Rongier doit donc valoriser chaque opportunité, plus que jamais. Mission accomplie contre Nantes. Alors que l'OM pataugeait sévèrement contre des Canaris bien en place, la sortie de Bennacer a apporté ce qui faisait défaut aux Olympiens depuis le début de match : du dépassement de fonction dans la profondeur. Rongier l'a très bien analysé et c'est ça qui a permis à l'OM d'ouvrir le score et de l'emporter alors que la situation s'enlisait, avec une animation offensive défaillante, voire soporifique. 

Milieu défensif supersub est-il devenu le nouveau rôle de Rongier, cadre marseillais souvent valorisé même lorsqu'il a été longuement écarté des terrains après une blessure à la rotule ? Capable de passer de premier nom écrit sur la composition de départ à dernier inscrit sans sas de décompression, le jeune trentenaire qui terminera la saison tout proche des 200 capes avec le maillot bleu-et-blanc vit un éternel recommencement, contraint de remonter une pente qu'il finit toujours par gravir de nouveau avec abnégation comme si, finalement, être Marseillais depuis près de 6 ans à une époque où l'ancienneté au club se compte en semaines n'était pas suffisant pour le valoriser pleinement.