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Valentin Rongier, à point nommé

Valentin Rongier en pleine célébration.
Valentin Rongier en pleine célébration.FRANCOIS LO PRESTI/AFP
Longtemps tenu à l'écart par une pénible blessure à un genou, Valentin Rongier a été décisif lors de la victoire de l'OM à Lens le week-end dernier et pourrait devenir un atout important pour Roberto De Zerbi, toujours à la recherche du meilleur équilibre, à l'heure de recevoir Monaco ce dimanche.

C'est celui qui ne marque jamais qui a débloqué la situation. Alors que Marseille avait été secoué par Lens pendant toute la première période, Rongier, quatre buts en 175 matches depuis son arrivée à l'OM en 2019, a conclu avec sang-froid le premier mouvement réussi par les siens pour placer son équipe en tête et sur le chemin d'un précieux succès (3-1).

L'ancien Nantais a célébré ce but en se frappant le crane du poing, visage déformé par une grimace rageuse, comme pour rappeler que si son corps l'avait trahi, le mental ne l'avait en revanche jamais quitté.

"Pendant ces mois de blessure et de convalescence, j'ai travaillé, j'ai fermé ma bouche et aujourd'hui ça paye, a-t-il ensuite lâché en zone mixte. Ces derniers mois ont été très compliqués pour moi, vous le savez bien. Mais je suis très content d'avoir démarré ce soir et j'espère maintenant enchaîner".

Alors que l'OM, 3e du classement, s'apprête à recevoir Monaco (2e) dimanche et que De Zerbi n'a pas encore trouvé le moyen de tirer le meilleur de son effectif ni d'apprivoiser le Stade Vélodrome, Rongier pourrait effectivement voir son temps de jeu grimper.

"Mettre de l'ordre" 

"Le temps nous apprend que cette équipe a besoin de quelqu'un qui mette de l'ordre sur le terrain. Rongier a ces caractéristiques et il a fait un gros match. Je ne voulais pas le remplacer mais il avait été averti et j'avais peur du deuxième jaune. On a d'ailleurs perdu un peu d'ordre à sa sortie", a ainsi expliqué l'Italien après le match à Bollaert.

Cette semaine, De Zerbi a conduit ses hommes jusqu'à Mallemort, à une heure au nord de Marseille, pour un mini-stage de quatre jours, censé permettre de peaufiner les automatismes d'un effectif au vécu commun encore assez limité. Il en a sans doute profité pour se pencher sur son milieu de terrain et sur l'association entre Adrien Rabiot, Pierre-Emile Hojbjerg et Valentin Rongier.

Très expérimenté, travailleur et supérieurement armé tactiquement, ce trio a convaincu à Lens et pourrait être reconduit face à Monaco, dont le milieu de terrain (Denis Zakaria, Lamine Camara, Aleksandr Golovine...) est un vrai point fort.

Mais si Hojbjerg et Rabiot semblent absolument incontournables, Rongier n'était sans doute pas le premier choix dans l'esprit de De Zerbi. Mais Amine Harit et Valentin Carboni se sont blessés et Ismaël Koné a pour l'instant déçu.

Surtout, Rongier, joueur fiable, intelligent et polyvalent, a régulièrement réussi à convaincre des entraîneurs initialement pas particulièrement emballés par son profil (comme Jorge Sampaoli) d'en faire un titulaire.

"Un possédé" 

Cette saison pourtant, celui qui est toujours l'un des cadres et des vice-capitaines de l'OM, partait tout de même de très loin, après un dernier exercice presque blanc.

Touché au genou gauche au début du mois de novembre 2023, l'ancien Nantais devait initialement être "out" pour trois mois seulement. Mais il n'a repris la compétition que mi-août, lors de la première journée de l'actuelle saison. Entretemps, de rechutes en nouveaux examens et alors qu'il trépignait, son retour a sans cesse été repoussé.

"C'est un professionnel incroyable et il s'entraîne tous les jours comme un possédé. Il faudrait lui mettre des chaînes, il ne veut pas s'arrêter. Mais il faut respecter le timing. Mieux vaut perdre trois jours aujourd'hui que trois semaines plus tard", racontait ainsi en janvier Gennaro Gattuso, dont la prudence était donc prémonitoire.

Mais aujourd'hui, le discret patron est de retour et c'est peut-être pour de bon. "Val est un leader pour nous, il est très important pour l'équipe, a résumé le gardien marseillais Geronimo Rulli.