Quand le Paris FC fait son retour en Ligue 1 après plusieurs décennies d’attente, le club s’est appuyé sur un acteur clé pour enfoncer les fondations : Stéphane Gilli, nommé à l’été 2023 et renouvelé jusqu’en 2026. Ancien adjoint au sein du club et qui avait déjà imposé sa patte sur le groupe en Ligue 2, l'homme de 47 ans avait annoncé ne pas vouloir renier son style de jeu offensif malgré les contraintes d'un promu. "Je ne vais pas changer", avait-il lancé début août avant que la saison ne reprenne.
"Il y a des matchs où on pourra le faire, d’autres non… Mais ce n’est pas qu’on ne voudra pas, il y a peut-être des équipes qui vont nous priver de ballon. L’avantage qu’on a, c’est qu’en n’ayant pas trop de recrues, les principes sont assimilés parce que les garçons les connaissent", ajoutait-il alors, avec un appel du pied certain à sa direction pour avoir plus de renforts. Des recrues qui ne sont pas arrivées, le Paris FC s'étant limité aux arrivées d'Otavio, Nhoa Sangui, Willem Geubbels, Moses Simon, Pierre Lees-Melou, Hamari Traoré, Jonathan Ikone et Kevin Trapp.
Un style de jeu semblable à celui développé en Ligue 2
Un effectif plus court et moins clinquant que prévu malgré les millions d'euros injectés dans le club parisien, qui conforte Gilli dans son ambition de jouer avant tout pour le maintien. Voire plus si possible : "On souhaite faire quelque chose de bien et faire fructifier le travail de ces deux dernières saisons. Je souhaite que notre identité de jeu perdure et se bonifie. (...) On ne veut pas mettre de pression supplémentaire sur le groupe en fixant un objectif élevé, ce qui n'empêche pas d'avoir de l'ambition à l'image du club, des actionnaires et des joueurs."
Ses grandes idées se sont vite heurtées à une réalité, pointée du doigt par Maxime Lopez après un premier revers inaugural 0-1 face à Angers en première journée : "En Ligue 1, il n’y a pas le temps et malheureusement, dès le week-end prochain, c’est déjà Marseille. Donc il n’y a pas le temps de dire : 'Ouais, mais je n’étais pas prêt pour la Ligue 1.'"
Des débuts chaotiques en Ligue 1
Après un mois dans l'élite, Gilli compte deux victoires, face à Metz et à Brest, mais aussi trois défaites, ce qui lui fait dire en conférence de presse qu'il est "moyennement satisfait" des résultats de son équipe : "On réalise de bonnes performances mais il nous manque de la rigueur et de la discipline, on a travaillé sur la prise de responsabilité, il faut aussi faire preuve de plus de personnalité et élever notre niveau. On a mis en avant les faits de jeu qui nous coûtent cher. On a encaissé 12 buts, 6 étaient largement évitables."
Son équipe est jeune, globalement inexpérimentée en Ligue 1, et doit apprendre très vite. Trop vite ? Si le plan de jeu de Gilli, avec sa possession, sa construction des actions depuis l'arrière du terrain, son travail sur les transitions et son point d'orgue mis sur le collectif, a semblé fonctionner la saison passée, il doit réveiller ses troupes pour qu'enfin le Paris FC affiche le visage attendu par les suiveurs du championnat de France : celui d'un outsider ambitieux.
Action-réaction
Avant d'affronter le FC Nantes, l'entraîneur parisien balance en conférence de presse : "J'attends plus de pratiquement tous mes joueurs. (...) Il y en a qui sont peut-être en dessous de leur potentiel parce que je trouve qu’il y a des joueurs qui peuvent faire beaucoup plus sur divers aspects, que ce soit technique, mental ou sur la concentration. Mais je ne sais pas s’ils en ont conscience. On doit tous progresser et sortir de notre zone de confort."
Un message qui n'a pas eu l'effet escompté immédiatement puisque le Paris FC s'est incliné 2-1 face à un FC Nantes qui n'avait plus gagné depuis le mois d'août. Mais qui a trouvé un écho lors des matchs suivants. Menés 3-0 par l'OL à domicile, les hommes de Gilli ont réussi à revenir à 3-3 après l'expulsion d'Abner Vinicius à l'heure de jeu. Puis les pensionnaires de Jean Bouin sont allés s'imposer 1-0 face à Monaco grâce à un but de Moses Simon, lui-même très en-deça depuis le début de saison.
Le déclic pour le Paris FC ? "On a pris des points là où on ne pensait peut-être pas en prendre, avoue-t-il ce jeudi en conférence de presse. (...) L'équipe progresse dans des domaines, même s'il y en a d'autres où elle doit encore le faire. Le résultat à Monaco amène de la confiance et de la bonne humeur, mais cette série de quatre matches, avec celui de Rennes, sera validée si on fait un résultat."
