Si le début de saison niçois est loin de satisfaire les attentes des supporters, une petite lueur d’espoir brille depuis plusieurs matchs dans le rang des Aiglons : Sofiane Diop. Trois ans après son arrivée au Gym, la promesse du Stade rennais transférée de Monaco en juin 2022 démarre très fort sa saison 2025-26 : cinq buts et une passe décisive sur les quatre derniers matchs de Ligue 1. Soit plus d’un tiers du total de buts inscrits depuis son arrivée, 13 buts et 12 passes décisives seulement en rouge et noir alors qu'il dispute sa quatrième saison à Nice.
Une renaissance presqu’inattendue tant son transfert contre 22 millions d’euros, un record à l’époque, avait été acté comme un échec. Inconstant et trop souvent blessé, l’international marocain n’a presque jamais trouvé grâce aux yeux de ses entraîneurs successifs, Favre, Digard, ou Farioli, qui font de lui au mieux un supersub, mais l’exploite systématiquement sur un côté. Franck Haise lui a su trouver le système qui correspond parfaitement au joueur de 25 ans, avec un rôle de numéro 10/ faux 9 dans un système hybride en attaque.
"Faux 9", "faux 10", mais vrai buteur
"Je le positionne en tant que "faux 9", "faux 10", "faux 8", parfois "faux 6", parce qu'il a défendu très bas par moments, explique Haise en conférence. L'idée, c'était d'avoir un joueur pour fixer et permettre à nos joueurs de vitesse d'utiliser les espaces ouverts par ses décrochages." Sofiane Diop est un joueur à part dans l’effectif niçois et va aussi bien chercher les ballons qu’être à la conclusion des actions qu’il a lui-même initié. Un électron libre qui se régale entre les lignes adverses et redonne du souffle à des Aiglons trop souvent limités.
Il est même aujourd’hui sur le podium des meilleurs buteurs du championnat, juste derrière Joaquin Panichelli et Mason Greenwood. Pourtant, le natif de Tours a manqué la préparation estivale, se remettant d’une opération d’une pubalgie après avoir traîné cette blessure plusieurs mois. De retour pour disputer 12 minutes lors de la débâcle face au Benfica en barrage aller de Ligue des champions, il s’est progressivement fait une place dans le XI de Haise, qui manage au mieux son temps de jeu pour éviter une blessure.
Car si Sofiane Diop traverse ce qui est sans doute la meilleure phase de sa carrière, Nice rime surtout avec infirmerie pour lui : ischio, genou, cuisse, fracture du pied puis rechute… "Il avait besoin de reprendre progressivement des forces, mais il joue désormais de manière plus régulière, saluait Haise début octobre. J'espère qu'il pourra disputer encore plus de matchs dans les semaines à venir, mais ce sont toujours les performances des joueurs qui dictent cela. Il atteint un nouveau niveau, au-delà des buts, qui sont évidemment importants à son poste."
Préservé pour mieux régner
L’entraîneur français avait par exemple fait le choix de ne le faire entrer que 23 minutes lors du match de Ligue Europa face à Fenerbahçe (défaite 1-2), avant de le laisser sur le banc lors du déplacement face au Celta de Vigo (défaite 1-2). La trêve internationale lui a aussi fait du bien. Boudé par la sélection marocaine en octobre dernier, il a pu travailler davantage sur ce rôle particulier que lui donne Haise tout en se reposant pour mieux enchaîner. Et mieux varier son répertoire.
Face à Lyon, Diop se mue en renard des surfaces pour couper au second poteau, puis face à Rennes il signe une grosse frappe enroulée depuis l’entrée de la surface pour attraper la lucarne opposée. Le numéro 10 niçois sait tout faire : deux semaines avant, il marquait déjà une enroulée mais de l’autre côté du but, pour trouver cette fois-ci le petit filet, avant de doubler la mise depuis le point de pénalty. Symbole aussi de sa montée en grade dans un effectif qui manque de leader.
Au total, Sofiane Diop a marqué lors de chacun de ses quatre derniers matches en Ligue 1 (5 buts), alors qu’il n’avait jamais trouvé la faille lors de plus de deux matches consécutifs dans l’élite avant cette série. Le milieu offensif de Nice a inscrit autant de buts lors cette série (5) que lors de ses 31 précédentes rencontres dans l’élite. "Laisse-les penser que tu es mort, un jour viendra tu les noieras dans l’eau qui dort", écrivait-il en story Instagram le 25 août dernier. S’il n’a pas encore noyé la Ligue 1, il la surnage et emmène avec lui un Gym dans le besoin.