Après le départ de Brice Samba en janvier dernier, les observateurs promettaient l’enfer au RC Lens : qui aurait les épaules assez solides pour succéder au dernier rempart Artois, fraîchement appelé par Didier Deschamps en équipe de France ? Si les supporters lensois ont dû patienter six mois et un intérim assuré par l’Australien Mathew Ryan, ils ont désormais le sourire depuis l’arrivée de Robin Risser, 20 ans et sacrément prometteur. Arrivé contre un chèque de 3 millions d’euros bonus compris, l’ancien gardien du Red Star la saison passé a d’ailleurs déjà été élu joueur du mois d’août par les supporters lensois.
De quoi se rassurer, après des saisons à enchaîner les gardiens successifs : Wuilker Faríñez, parti libre il y a un an et demi après une grave blessure au genou, Jean-Louis Leca, depuis retraité et nommé directeur sportif du club, mais aussi Hervé Koffi, Denis Petrić, Yannick Pandor, le transfert avorté de Pau Lopez, Mathew Ryan, Régis Gurtner… Robin Risser lui est jeune et promet de s’inscrire dans la durée avec les Sang et Or. "Je travaille pour durer, pas pour briller une saison", assurait-il après la signature de son contrat de cinq saisons jusqu’en juin 2030.
Des débuts prometteurs
S’il débarque à Lens, ce n’est pas tout à fait un hasard : son entraîneur, Pierre Sage, est l’ancien adjoint de Habib Beye au Red Star, et a donc suivi les progrès du jeune international avec les Bleuets lorsqu’il brillait avec l’équipe francilienne en National la saison passée. Le tout poussé par Jean-Louis Leca, lui-même ancien gardien du club. "C’est un grand gardien du club, il connaît très bien le poste. Il a su trouver les bons mots, retrace Risser dans une interview pour lensois.com. Il m’a exposé un projet qui était très cohérent et qui m’a beaucoup plu."
Pierre Sage est très vite séduit par ses qualités, qu’il s’agisse de sa bonne qualité de relance au pied, de sa vivacité sur sa ligne ou du calme olympien qu’il affiche lors des moments les plus chauds. "Robin a la tête sur les épaules, le mental et les qualités techniques pour progresser très vite", assure l’entraîneur du RC Lens arrivé cet été. Il lui fait confiance dès la première journée, dans un choc face à l’Olympique lyonnais et ce malgré des douleurs au dos lors de son arrivée au mercato.
Dans une partie où les Lensois dominent, il intervient parfaitement à deux reprises pour éviter à l’OL de signer le hold-up, avant d’encaisser le seul but de la rencontre sur une contre-attaque éclaire conclue par Georges Mikautadze sur une passe de Malick Fofana. Il sera ensuite nettement plus décisif face au Havre, devant faire face aux quelques 18 tirs normands dont 6 cadrés, signant donc cinq arrêts, puis face à Brest, où ses bonnes sorties sur corners ont pu rassurer son arrière-garde.
Numéro 2 chez les Espoirs, plus pour longtemps ?
Trois matchs, deux victoires pour le RC Lens et surtout que trois buts encaissés, malgré une défense encore expérimentale, le club ayant aussi perdu ses deux défenseurs centraux titulaires lors du mercato hivernal. Une belle récompense pour celui dont le parcours est loin d’être linéaire. En 2024, une blessure au coude l’avait éloigné temporairement des terrains et lui coûtait alors une participation aux Jeux Olympiques de Paris avec les Bleuets. Quelques mois plus tard, des douleurs au dos l’avait empêché de participer à l’Euro espoirs.
Il en va de même pour sa carrière, lui le gamin de Colmar formé au RC Strasbourg mais qui n’a jamais eu la chance de disputer la moindre minute avec le club alsacien et a dû s’aguerrir en prêt à Dijon puis au Red Star, avant d’enfin décrocher une place de numéro 1 au RC Lens. "Je suis conscient que je vais faire des erreurs, mais je suis convaincu d’être au bon endroit, assure-t-il auprès de lensois.com. Je sais que le staff va bien m’accompagner. Les joueurs ici, c’est un groupe magnifique avec lequel je me sens déjà très bien."
Grand (1m93), souple, intelligent dans son placement, Risser possède tous les attributs du gardien moderne. Ajoutez à cela un jeu au pied propre, une capacité à jouer haut et une lecture fine des transitions adverses : son profil est complet. S’il n’est pas encore le gardien titulaire chez les Espoirs, sa montée en puissance au RC Lens devrait lui donner rapidement la légitimité de prétendre à plus. À moins qu’il ne marche dans les pas de Brice Samba et ne découvre lui aussi les Bleus en tant que Lensois.