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Rennes et Habib Beye veulent prolonger leur lune de miel à Saint-Étienne

Habib Beye le week-end dernier.
Habib Beye le week-end dernier.FRED TANNEAU/AFP
Après un examen d'entrée réussi avec la mention assez bien contre Strasbourg (1-0), le Rennes d'Habib Beye doit confirmer les progrès observés pour nourrir la flamme ce samedi à Saint-Etienne (21h05) pour la 21ᵉ journée de Ligue 1.

"Fraîcheur, personnalité, énergie" pour le président exécutif Arnaud Pouille, "spectaculaire, courage, destiné à un futur lumineux" pour le directeur sportif Frederic Massara : la direction du club n'a pas tari d'éloges sur son nouvel entraîneur, mercredi, au moment de tirer le bilan d'un mercato d'hiver à dix arrivées et sept départs majeurs.

Nommé le 30 janvier, sur le banc trois jours plus tard, et avec encore 14 journées seulement à disputer avant la fin de la saison, Beye va devoir faire ses preuves en accéléré pour sa première expérience sur un banc de L1.

Lors de la victoire arrachée in extremis contre Strasbourg (but de Blas à la 89ᵉ), marquée par un regain de détermination et d'agressivité des Rennais, "la réponse des joueurs a été supérieure à ce que je pensais (...) ça veut dire qu'on gagne du temps", s'est-il en tout cas félicité.

L'effet a été immédiat sur le plan comptable : avec 20 points, Rennes est sorti de la zone rouge et compte deux longueurs d'avance sur Saint-Étienne, 16ᵉ et barragiste virtuel, à qui il rend visite ce samedi.

"Une équipe électrique"

Mais si la victoire a apporté "un peu de sérénité", Rennes n'est pas pour autant "dans l'euphorie du résultat", a reconnu Beye. Les Alsaciens étaient passés plusieurs fois tout près de l'ouverture du score et ont même eu l'occasion d'égaliser dans le temps additionnel. Et Beye a reconnu les limites de la prestation rennaise.

"On est très conscients du chemin qu'il nous reste à faire et de l'identité qu'on veut donner à cette équipe. On sait que ça ne se fera pas en cinq jours", a-t-il plaidé avant de détailler sa vision autour de trois axes assez classiques : intensité, adaptabilité et créativité.

"Ce que j'ai constaté (en revoyant le match), c'est la perte d'intensité qu'on a eue un moment donné et qui nous a fait perdre le contrôle (...)  On n'a plus été capable de maîtriser notre temps faible par de la possession", a tout d'abord souligné le coach.

Cette baisse de régime – sans rapport avec une éventuelle préparation athlétique défaillante des joueurs, a-t-il assuré, mais liée au manque inévitable d'automatismes – est son principal chantier.

"L'objectif, c'est que nos temps faibles soient des temps de maîtrise, de façon à ce qu'on puisse se régénérer en tant qu'équipe et (...) que cette équipe soit électrique le plus souvent possible dans le match", a-t-il complété.

"Pas un cadre fermé"

De même, si le 3-4-3 semble devoir perdurer comme système de base au vu des derniers recrutements, "ce que j'aime comme coach, c'est l'adaptabilité de mes joueurs à gérer une situation à un moment bien précis", a poursuivi l'ancien défenseur de Strasbourg et Marseille.

"Le football est tellement en mouvement aujourd'hui, les systèmes sont tellement différents en fonction des adversaires qu'on est obligés d'être dans une adaptation", a-t-il souligné.

Avec 29 joueurs pro sous contrat, Beye a "plusieurs possibilités, justement, sur les différentes animations et systèmes qu'on veut mettre en place", s'est-il réjoui, même si le défi sera de garder tout le groupe concerné et impliqué sur la fin de saison.

Enfin, il devra aussi trouver le bon équilibre entre "un cadre où les joueurs savent exactement ce qu'ils ont à faire (... et) la créativité de mes joueurs".

"Ce n'est pas un cadre fermé (...) Je veux qu'ils soient en capacité de créer, de s'exprimer individuellement pour servir le collectif, et ne pas être trop restrictifs dans ces aspects-là", a-t-il ajouté.

Un discours qu'il faudra mettre en actes dès ce samedi. Un succès à Geoffroy-Guichard offrirait aux Rennais cinq longueurs d'avance sur la zone rouge, de quoi respirer beaucoup plus librement. Une défaite les ferait replonger.