À Marseille, dimanche, Zakaria sera au cœur de l'action. L'international suisse vient de rater 12 matches, entre le 17 septembre et le 17 novembre, en raison d'une blessure aux adducteurs, plus deux autres dans la foulée pour suspension après son exclusion lors de son retour à Rennes et son tacle sur Esteban Lepaul.
Aussi est-il avide de montrer autre chose après "cette erreur". "Ce n'est pas facile, après une longue absence, de prendre un rouge. Mais j'ai pu parler avec Lepaul. Je suis content qu'il se sente bien", expliquait-il peu après.
Depuis, Zakaria a été bon en Ligue des champions, à Chypre contre Pafos (2-2) et surtout contre Galatasaray (1-0), mardi soir. "Denis amène de la présence physique, il est redoutable dans les duels, bien placé tactiquement et sait calmer notre jeu. Son rôle est vraiment important", a estimé Thilo Kehrer après la victoire en C1.
"Avec Zakaria, je me sens bien depuis deux ans, témoigne aussi son binôme du milieu Lamine Camara. C'est un joueur que j'admire. J'aime jouer à ses côtés et j'espère y jouer longtemps. Il m'apporte la sérénité, la confiance, son expérience. Parfois, je m'énerve, je dépasse les limites sur le terrain. Il est toujours présent pour me parler, m'aider à me concentrer sur le jeu."
Pas de "nostalgie"
"Heureux de pouvoir aider", le taulier est donc de retour. Et ce n'est pas pour rien que le club des supporters monégasques avait protesté contre son possible départ à Al-Ahli, fin août. Le club saoudien était prêt à débourser 40 millions d'euros et lui offrir 20 millions d'euros sur trois saisons.
Le joueur de 29 ans connait son importance. Il ne se dérobe pas. "Ces deux dernières années, il y a eu aussi des moments compliqués, retient-il. En tant que joueur d'expérience et leader de l'équipe, on doit montrer sur le terrain, être des exemples. J'essaie de le faire. Je donne le meilleur."
Début octobre, Sébastien Pocognoli a succédé à Adi Hütter, l'homme qui avait fait venir Zakaria. Et ce dernier en convient : "Quand un coach avec qui on a des affinités part", il peut se créer une forme de "nostalgie".
Mais il assure se battre "de la même manière pour le nouveau coach". "Ça veut dire qu'il y a une intégrité et une loyauté dans le travail et envers le coach en place", apprécie le technicien belge, qui vante le mental de celui qu'il à qui il a laissé le brassard de capitaine.
"Il a une grosse force de caractère, dit encore Pocognoli. Après son pénalty raté mardi, il a tenté une frappe de 25 m sur l'action suivante. Ce genre de mentalité fait qu'on peut changer le cours d'un match."
Denis Zakaria permet aussi à Monaco "d'aller ronger les ballons plus haut", note le Belge. "Il a la capacité de couvrir la distance dans les deux sens".
Encore un "palier" ?
Contre Galatasaray, à la 22ᵉ minute, son retour pour suppléer Kehrer et dégager en corner a été autoritaire. À la 24ᵉ, sa percussion balle aux pieds à casser la défense adverse. Il a ensuite décalé Takumi Minamino pour reprendre le centre d'une tête rageuse de peu non cadrée.
Deux minutes ont suffi pour constater que le Genevois, souvent blessé, était en forme ascendante. "On ne peut pas gérer les blessures, rétorque-t-il. J'essaie d'être le plus professionnel possible dans mon travail, à la maison, de bien dormir, de bien manger. J'espère que maintenant, les blessures seront loin."
Pocognoli estime qu'il pourrait l'aider à franchir encore "un palier". "On l'a beaucoup utilisé en couteau suisse, sans ballon, conclut-il. Il a aussi une énorme qualité avec ballon. Il faut qu'il prenne cette confiance, se tourne vers l'avant et utilise aussi ses grandes foulées balle aux pieds."
