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Pour ne pas perdre sa place dans la course au podium, l'AS Monaco doit soigner sa défense

Radoslaw Majecki après avoir encaissé un nouveau but de Hakon Haraldsson face à Lille samedi.
Radoslaw Majecki après avoir encaissé un nouveau but de Hakon Haraldsson face à Lille samedi.DENIS CHARLET/AFP
Après sa défaite à Lille le week-end dernier (2-1), l’AS Monaco est désormais cinquième de Ligue 1, après avoir été en tête du championnat pendant les huit premières journées. Un déclassement que les Monégasques doivent beaucoup à leur défense et qui déjà met en péril leur saison.

Une attaque de feu avec une défense en bois. Voilà à peu près comment on résumerait la dynamique de l’AS Monaco en ces premiers mois de 2025. Le club monégasque a inscrit 21 buts lors de ses six derniers matchs de Ligue 1, soit au moins deux buts par match, un record. Problème : l’AS Monaco a aussi encaissé au moins un but lors de 14 de ses 15 derniers matchs. Les fulgurances d’Eliesse Ben Seghir, Maghnes Akliouche ou Mika Biereth sont vite effacées par les boulettes de Christian Mawissa, Wilfried Singo ou Mohammed Salisu.

Pourtant au coup d’envoi de la saison, Monaco avait la meilleure défense du championnat avec quatre buts encaissés en huit matchs. Mais si l’attaque elle est restée prolifique malgré le déclassement progressif du club, suite à la première défaite de la saison à Nice (2-1, 9e journée), la défense est en chute libre et a encaissé 27 buts entre la 9e et la 23e journée, la classant 14e de Ligue 1, juste devant Montpellier (28), Le Havre (29), Nantes (31) et Saint-Etienne (33). La faute à des erreurs individuelles incessantes, plombant autant la défense que le moral des troupes.

12 erreurs menant à un but

"Nous avons commis trop d’erreurs que nous pouvions éviter", se lamentait Adi Hütter après l’élimination de Monaco en barrages de Ligue des champions face à Benfica, plombée entre autres par l’erreur de Wilfried Singo, coupable sur l’ouverture du score. En compétition européenne, l’ASM a commis six erreurs - un record - menant à un but adverse, soit autant que le Shakhtar Donetsk et Stuttgart, éliminés dès la phase de ligue. Le bilan monte même à 12 erreurs menant à un but sur la saison 2024-25 toutes compétitions confondues, plus haut total d’un club de Ligue 1. En comparaison, Reims, 15e, n’en a fait qu’une seule.

Alors la faute à qui ? Si Wilfried Singo a été le sommet visible de l’iceberg face à Benfica, le reste de la partie est une compilation de toutes les erreurs trop souvent faites par Monaco ces derniers temps : un pénalty concédé après une faute bête de Thilo Kehrer dans la surface, un but encaissé dans les derniers instants sur un ballon mal dégagé qui traîne dans la surface et une sortie approximative de Radoslaw Majecki… 

Le gardien polonais, titularisé dans la cage monégasque après une bonne fin de saison 2023-24 au détriment du Suisse Philipp Köhn, est loin d’être le digne successeur de Danijel Subasic que cherche l’AS Monaco depuis cinq ans. Cette saison, il a encaissé 35 buts en 21 matchs de Ligue des champions et Ligue 1. Pas très rassurant sur sa ligne, il est aussi souvent reproché à Majecki de prendre des décisions trop tardives ou de ne pas communiquer suffisamment avec sa défense.

Un turn-over coupable ?

D’autant que derrière, chacun peine à trouver ses marques. Thilo Kherer lui s’est bien imposé en patron de la défense monégasques, ayant disputé 32 des 36 matchs de l’AS Monaco cette saison, mais le capitaine monégasque a même fini lui aussi par perdre de sa superbe, au point d’avoir été mis sur le banc face à Lille. L’Allemand est la rare continuité de la charnière monégasque. Placé à droite ou à gauche dans l’axe, il a démarré la saison aux côtés de Salisu, l’a poursuivie avec Singo, avant d’être plus récemment associé à Mawissa lors de la blessure de l’Ivoirien. 

Au total, Adi Hütter a testé six paires (ou trios) différentes en défense centrale cette saison, avec une prédominance du duo Salisu-Kehrer, associé huit fois ensemble, qui avait bien lancé la saison. Depuis le 1er février, l’entraîneur allemand n’a jamais aligné deux fois la même charnière lors de deux matchs consécutifs : Salisu-Kehrer face à Auxerre, Mawissa-Kehrer face au PSG, Salisu-Kehrer face à Benfica à l’aller, Mawissa-Kehrer face à Nantes, défense à trois Mawissa-Singo, Kehrer au barrage retour, puis Mawissa-Singo contre Lille.

Une instabilité qui se paie évidemment par un manque de repères défensifs mais aussi d’automatismes. D’autant qu’en plus de la blessure de Singo, l’arrière-garde monégasque a dû composer avec l’absence de Denis Zakaria, très utile pour venir redescendre et compenser les manquements. Une situation critique qui fait dire à Christian Peintinger, l’adjoint d’Adi Hütter, dans les colonnes de Monaco-matin, qu’il faut désormais "stabiliser et améliorer la défense". L’AS Monaco a désormais le temps de s’y mettre, avec un seul match à jouer par semaine.