Signe que les temps sont importants, le propriétaire du club, le milliardaire russe Dmitry Rybolovlev, s'est déplacé en personne au centre de performances de La Turbie en milieu de semaine. Et il avait des messages à faire passer au staff et aux joueurs.
"Depuis que je suis ici, depuis presque deux ans, il nous soutient toujours, a assuré Adi Hütter. Il est intéressé par ce qu'on fait, par les idées mises en place. Il est toujours derrière nous. Cette semaine, il était là. J'apprécie d'avoir une bonne conversation avec lui et j'apprécie nos échanges."
Pourtant, le Russe, qui était en loge princière lors de la réception de Strasbourg (0-0), apprécie peu de voir son équipe rater son sprint final.
Avec deux points pris en deux rencontres, l'équipe du Rocher est en effet tombée du podium. Or, une qualification en Ligue des champions est vitale pour les finances du club, pourtant moins dispendieux que par le passé.
Pour retrouver le podium, il faudra désormais un sans-faute. Et encore, même dans ces conditions, rien ne serait acquis, comme le reconnaît Hütter.
"Trois victoires ne sont pas une garantie si Lille bat Marseille, a-t-il résumé. Ça peut se jouer à la différence de buts. Il faut rester prudent. Chaque but, marqué ou concédé, peut être décisif. Mais avant tout, de toute façon, il faut trois victoires !"
Cela commence par Saint-Étienne, qui joue sa survie dans l'élite, dans un Chaudron toujours bouillant. "Dans ce stade fantastique, il faudra apporter autre chose que ce qu'on a donné au Havre", convient Hütter.
"Émotions sous contrôle"
"On s'attend à une équipe défensive, indique le buteur Mika Biereth. On devra être à notre meilleur pour les contourner. La pression est là. Mais c'est très excitant de jouer ce type de rencontres. Tout est dans nos mains."
Pourtant, les signaux actuels ne sont pas au vert pour Monaco. Depuis le retour de trêve internationale, soit cinq matches, l'équipe de la Principauté a récolté huit points, moins que huit autres équipes en L1, dont ses concurrents directs, Lille (12 points), Strasbourg (11), Marseille et Lyon (9).
En plus d'avoir beaucoup de difficultés contre les équipes de bas de tableau et à marquer contre des blocs bas, Monaco est devenu une équipe médiocre à l'extérieur, avec 19 points rapportés en 15 matches.
Très à l'aise hors de ses bases la saison dernière, elle est désormais incapable de tenir un score, comme récemment à Brest (défaite 2-1), ou de renverser une situation mal engagée, comme au Havre (1-1).
"L'impact est trop important, grince Hütter. Il n'y a pas d'excuse. Il faut être meilleur. Au Havre, on n'était pas prêts à 100 %. Dans l'intensité, les duels, notre style de jeu, on n'a pas été assez bons. Cette semaine a permis une bonne analyse, de bons entraînements."
Si le technicien autrichien assure ne pas ressentir de pression supplémentaire, le moment est tout de même crucial pour la suite de la saison et la saison prochaine.
"Mais dans un club comme Monaco, la pression existe toujours. Je ne la ressens pas plus après notre 1-1 au Havre. Mes émotions sont sous contrôle et je suis là pour atteindre les objectifs du début de saison. On sera prêts pour ce match à Saint-Étienne", a-t-il promis.