Une fois épuisé tous les qualificatifs éculés pour le qualifier ("volcanique", "exubérant", "bouillonnant"...), que reste-t-il des premières semaines de Jorge Sampaoli à Rennes ?
Son bilan ambivalent à l'OM avec certes une 2e place mais aussi quelques bonnes purges a été rapidement oublié car le retour d'une telle personnalité en France était un petit événement, un très joli coup réalisé par les dirigeants rennais. Mais la hype ne va pas suffire très longtemps et la suite des événements s'annonce capitale quant à la suite de l'aventure pour l'homme de Casilda.
Calendrier épicé
Néanmoins, la réalité est revenue comme un boomerang. Sorti de deux victoires, logiques, contre Saint-Étienne (J13, 5-0) et Angers (J15, 2-0), le Stade Rennais a subi 4 défaites en 6 matches de championnat. Avec 6 points pris sur 18, Sampaoli est sur les mêmes bases que celles de Julien Stéphan qui avait laissé le club avec 11 unités en 11 journées.
L'Argentin ne fait pas de miracle et la ligne de flottaison est ténue : Saint-Etienne, barragiste, n'est qu'à un point. Les deux clubs se retrouveront le weekend du 9 février à Geoffroy-Guichard avec des Verts forcément très revanchards après la peignée reçue au Roazhon Park.
Mais d'ici là où en seront les deux clubs ? Rennes affrontera Brest, Monaco et Strasbourg qui sont dans de meilleures dynamiques, même si les Pirates sont sur abordage alternatif et l'équipe du Rocher pioche depuis quelques semaines. Et après le déplacement dans le Forez, les Bretons recevront Lille.
Le calendrier est particulièrement relevé et les choses montrées sur le terrain n'autorisent pas ne serait-ce qu'un optimisme relatif. Sampaoli doit trouver rapidement des solutions car les effets de sa méthode se font attendre impatiemment.
Un mercato fertile mais chaotique
Très actif sur le mercato hivernal, Rennes a attiré Brice Samba, capitaine de Lens, et Seko Fofana, désormais ex-membre du conseil d'administration du RCL. Deux coups inattendus mais seront-ils suffisants pour donner du souffle au 3-5-2 de Sampaoli ? Tandis qu'Amine Gouiri traverse une période délicate, que la défense à 3 demeure lourde, qu'Arnaud Kalimuendo et Ludovic Blas sont les seuls joueurs à disposer d'un rendement offensif suffisant lors de la phase aller.
Rennes doit donc se renforcer pour trouver un second souffle... mais il y a déjà de la friture sur la ligne entre Sampaoli et le directeur sportif Frederic Massara. Comme jadis à l'OM où il avait demandé... Antoine Griezmann pour disputer la Ligue des Champions, l'Argentin serait en désaccord sur plusieurs dossiers, selon les informations recueillies cette semaine par L'Equipe.
Dans les colonnes d'Ouest France, le président exécutif Arnaud Pouille a tiré la sonnette d'alarme : "on est dans une situation largement inacceptable, et il faut que l'on prenne le taureau par les cornes (...) Les résultats pèsent, mais c'est surtout le fait de voir un manque d'état d'esprit collectif, qui est la base du foot. Si vous ne courez pas, avec ou sans ballon, vous ne pouvez rien espérer. (...) Il faut rebrancher les fils et arrêter de croire que l'on est au Club Med". S'il n'a pas participé à la construction de l'effectif puisqu'il a remplacé Olivier Cloarec en octobre dernier, Pouille a en revanche choisi Sampaoli. Après l'élimination en Coupe contre Troyes, la situation est plus alarmante que jamais et déjà une question se pose : faudra-t-il changer d'entraîneur une troisième fois cette saison pour relancer le Stade Rennais ?