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Paulo Fonseca sur le banc des accusés à Lyon

Paulo Fonseca à l'occasion de la réception de Rennes fin-avril.
Paulo Fonseca à l'occasion de la réception de Rennes fin-avril.OLIVIER CHASSIGNOLE/AFP
L'échec probable de Lyon dans la course à la Ligue des champions est aussi celui de l'entraîneur Paulo Fonseca, arrivé en milieu de saison et qui, faute de relancer l'équipe, s'est surtout illustré par un énorme coup de sang contre un arbitre, synoynme de suspension jusqu'en novembre.

Septième, l'OL, qui accueille Angers, doit bénéficier d'un concours de circonstances exceptionnel – gagner tout en espérant des défaites conjuguées de Nice, Strasbourg et Lille –, pour terminer quatrième et être barragiste pour la C1, l'objectif minimum qui avait été assigné à Fonseca.

Le technicien portugais, licencié fin décembre de l'AC Milan, a été engagé le 31 janvier pour remplacer Pierre Sage, limogé. L'OL était alors 6e, à trois longueurs de Nice, déjà quatrième à l'époque, et sept de Marseille (2ᵉ).

Mais le club n'est pas plus avancé depuis sa défaite à Monaco (2-0), le 10 mai, et reste à trois unités de Nice, désormais 4ᵉ avec le même nombre de points (57) que Lille (5ᵉ) et Strasbourg (6ᵉ). "Personne ne m'a donné une ambition concrète quand je suis arrivé, car l'équipe était loin de cet objectif", s'est défendu Fonseca jeudi en conférence de presse.

La C1 était pourtant l'objectif affiché. Et le président John Textor souhaitait voir sa formation franchir un cap avec l'expérience du quinquagénaire portugais, supérieure à celle de Sage. Nommé un an plus tôt, ce dernier avait contribué à sauver Lyon de la relégation.

"Cette attente est normale, mais la Ligue des champions fait partie chaque saison des objectifs d'un club comme Lyon", a souligné Fonseca, en rappelant que l'OL "ne s'était plus qualifié pour la C1 depuis six ans".

Fins de saisons difficiles

Ses derniers choix ont été critiqués, comme déjà à Lille où ses fins de saisons avaient prêté à discussions quand il y officiait entre 2022 et 2024.

Par exemple à Monaco, où Rayan Cherki, co-meilleur passeur de la Ligue 1, était remplaçant au coup d'envoi pour n'entrer en jeu qu'une fois l'OL mené 1-0...

Pour Paulo Fonseca, qui vit à l'hôtel éloigné de sa famille, l'élimination en quarts de finale de Ligue Europa à Manchester (2-2, 5-4), alors que l'Olympique lyonnais menait 4-2 à dix minutes de la fin de la prolongation à dix contre onze, a constitué un moment clé. Tout comme les défaites concédées dans la foulée à Saint-Étienne (2-1) et contre Lens à domicile (2-1).

Depuis Manchester, Lyon n'a engrangé que trois points sur douze possibles en championnat (3 défaites, 1 victoire) et la trajectoire qui semblait positive s'est inversée pour Fonseca. Il n'a pas réussi non plus à rendre l'OL plus solide défensivement, ce qui était un autre de ses objectifs. Dans chacune de ses dix dernières rencontres, Lyon a encaissé au moins un but, 22 au total.

Alors que les relations de l'entraîneur avec certains cadres se sont tendues, sa suspension de banc de touche jusqu'au 30 novembre, et de vestiaire jusqu'au 15 septembre, pour son coup de sang envers l'arbitre du match Lyon-Le Havre (4-2) le 2 mars, est forcément un handicap à long terme.

Et Fonseca n'apparaît pas optimiste avant l'avis que rendra le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), devant lequel il a plaidé le 6 mai, au sujet de sa sanction. Ce qui pourrait avoir des conséquences pour son avenir à Lyon, surtout sans Ligue des champions ou même Ligue Europa.

"Je ne suis pas venu pour cinq mois. J'ai un contrat de deux ans et demi. Je suis là pour permettre à Lyon d'être chaque année en C1", a-t-il rappelé, "confiant envers ses dirigeants" à l'évocation d'une éventuelle rétrogradation administrative en Ligue 2 en raison des gros soucis financiers du club.