Pablo Longoria : "C'est en Ligue des champions que tu rentres dans un cycle vertueux du football"

Pablo Longoria en conférence de presse.
Pablo Longoria en conférence de presse.MIGUEL MEDINA/AFP

Ce lundi matin, Pablo Longoria a donné une conférence de presse de fin de saison.

Objectifs remplis ? : "La question importante était de voir quels objectifs ont s'était fixé en juin dernier. Le plus important c'était de rejouer la Ligue des champions, finir dans les quatre premiers. Je suis plus que satisfait, je suis très content avec le résultat final de la saison. C'était très important pour nous de jouer la C1 pour rentrer dans un nouveau cycle économique, encore plus avec la situation économique du championnat français. On a quand même quelques regrets, notamment les penaltys contre Lille en Coupe. C'était une très bonne équipe, on les a pris à un moment où ils étaient très forts. Mais au final c'est un soulagement. C'était important de savoir se relever dans les moments de difficultés. Je suis fier de l'équipe et de voir comment les joueurs ont réagi. Je tiens à remercier tout le staff sportif, Medhi Benatia, le staff, les joueurs".

Roberto De Zerbi : "Ça fait partie des discussions de fin de saison. Faire un bilan de fin de saison avec le coach, c'est toujours un bon exercice. La relation club-coach est une relation basée sur la confiance. Avec Roberto, on a commencé un cycle qu'on a fixé sur un contrat de trois ans. Je crois qu'on est dans un bon endroit. La volonté du club est de continuer avec Roberto. Roberto s'est déjà exprimé et a dit sa volonté de continuer au club. Je crois que toutes les volontés vont dans la même direction".

"On ne va pas faire de telenovela. Il faut avoir un bon timing. Pour projeter, donner de la stabilité au club, on va faire redescendre le niveau d'adrénaline habituel dans ce club pour avoir une conversation posée".

Le mercato : "Quand on finit deuxième et quand on s'inscrit dans un cycle de construction, c'est normal de garder la base des joueurs les plus importants de l'effectif. On veut donc garder les éléments les plus importants au sein du club. Je répondrai ensuite sans langue de bois sur les noms. On veut donner une continuité. Objectif numéro 1, continuité, objectif numéro 2 : améliorer l'effectif pour qu'il soit beaucoup plus complet. On va jouer plus de matchs et donc avec une plus grande capacité de l'effectif".

La compétitivité : "Je veux plus de joueurs et surtout de meilleurs joueurs pour créer de la compétition en interne et avoir une meilleure rotation pour jouer deux trois compétitions à fond. C'est la base de cette deuxième année du nouveau projet".

Sa réaction à Auxerre : "Maintenant, c'est quelque chose que je regrette énormément sur la forme. Je considère qu'un président de club doit avoir un certain comportement car il représente l'institution. Je n'ai pas bien représenté le club. Ma réaction n'était pas une réaction contre le monde de l'arbitrage. Quand je vois avant le match qu'ils ont changé l'angle de la caméra de la chambre VAR pour qu'on ne voie pas qui c'est, pour moi, c'est un immense manque de respect contre nous et l'institution. Et pour moi, même maintenant, ce n'est pas acceptable".

Les prêts : "On a trois joueurs en prêt avec obligation d'achat conditionnée en Ligue des champions : Maupay, Hojberg et Rowe. C'était lié à des histoires de trésorerie. On a des joueurs en prêt avec des options libres (Dedic) et la situation avec Bennacer en prêt avec option d'achat. On va discuter avec les coachs et Medhi Benatia et ensuite communiquer à chacun quelle est notre décision".

Les fins de contrat : "Je ne suis pas dans une situation confortable avec des joueurs dans leur dernière année de contrat, mais en même temps, chaque cas doit être étudié de façon responsable. Dans le cas de Valentin Rongier, un joueur qui a fait six saisons au club. Un joueur si important pendant la saison, qui a donné beaucoup, qui a bien récupéré d'une blessure très frustrante. Il a beaucoup travaillé pour retourner au niveau actuel. Dans la vie, un club qui ne respecte pas les gens, ce n'est pas un club respectable. Avec tous les coachs, il n'a pas commencé la saison en tant que joueur majeur et il a toujours fini la saison dans ce cas. On aura une discussion avec lui, et toujours dans le respect mutuel, et particulièrement face à son comportement dans différentes situations".

Ses réactions : "J'adore le conflit, la polémique. Je crois que ça fait partie du football et de l'adn du club. Tu ne peux pas changer l'adn d'un club. Après, on a eu un très bon niveau d'arbitrage sur la fin de saison. Le niveau d'arbitrage en France, je le considère bon. En France, on a de bons arbitres. Individuellement, on a de bons arbitres. Le problème, c'est qu'il y a un manque total de coordination entre le protocole VAR et l'arbitrage du terrain. Ça ne fonctionne pas. Il y a différents courants, ce n'est pas unifié. Tu dépends beaucoup du comportement individuel des arbitres parce que tu n'as pas de ligne directrice et il y a un manque total de coordination pour ce manque d'unité technique. Et il y a un gros problème de VAR. On a fait appel à différents architectes internationaux pour tirer les lignes du VAR. Les lignes du VAR en France ne tiennent pas en considération la façon dont les lignes du VAR sont tirées. Dans certains stades, elles sont quasiment tirées de façon manuelle".

Des risques pendant le mercato : "Si on a pris des risques, c'est grace au propriétaire, Frank McCourt. La première chose qu'on lui a demandé, c'est un changement complet par rapport à la saison 23/24. Il a accepté. La deuxième, c'est comment on construit avec une base de trois ans ? On l'a géré, on a pris des risques, c'est vrai, mais toujours avec des limites. On a bien géré la trésorerie. Pour la 2e saison, on a déjà des options d'achat exécutable. La qualification en Ligue des champions, est-ce que ça signifie aller au casino de Monte-Carlo pour jouer le jackpot ? Non, on va jouer avec la tête. On ne va pas payer des transferts à 40 millions et payer des joueurs 5 millions nets. Medhi c'est un des meilleurs en Europe pour trouver les meilleurs joueurs au prix fixé par moi, le président. Ça va être une gestion économique forte".

Kevin De Bruyne : "Il ne faut pas détruire les équilibres et les bonnes dynamiques que les joueurs ont construits cette saison. On tient beaucoup à la gestion de notre effectif avec une grille des salaires cohérente. Il ne faut pas créer ce type de différences. J'ai créé ce type d'erreur à Valence et on a cassé la dynamique du groupe et on a dû se séparer de joueurs au mercato d'hiver".

Besoin de défenseur central ? : "On voulait le faire cet hiver, mais on n'a pas trouvé des joueurs qui s'adaptaient à Roberto. On défend très haut, donc on doit avec des joueurs avec un niveau de vitesse extraordinaire et qui ont une super lecture du jeu. En tant que dirigeants, on doit donner des joueurs au coach pour lui permettre de jouer à fond son credo footballistique".

La montée de la section féminine en D1 : "C'est très important pour notre projet. Notre propriétaire a ça a cœur. On s'est enfin bien organisé. Pour la première fois, on a pris un directeur général pour la section féminine. Le travail paye. Je suis très fier de voir comment s'est produit l'évolution de cette section féminine et on a des objectifs ambitieux pour la section".

Franck MCourt : "ll connaissait nos difficultés, l'importance de créer une dynamique positive et il est venu. C'est remarquable. Il faut le remercier. On veut faire grandir le club, continuer dans cette fois, on veut se requalifier en Ligue des champions à l'avenir. Ça va permettre au club de se transformer. On ne va pas changer l'adn du club. Mais l'OM a un retard en raison de l'instabilité. On a un retard au niveau commercial, au niveau de la marque, dans les infrastructures, avec l'écosystème digital du club... C'est en Ligue des champions que tu rentres dans un cycle vertueux du football".

La formation : "On a fait des changements. On a eu de très bons résultats cette saison. Mais c'est aussi quelque chose qu'on doit améliorer et en premier lieu les infrastructures, sur lesquelles on n'est pas au niveau. On a sécurisé des joueurs, mais on doit assurer aussi la post-formation. On veut renforcer la deuxième équipe. On a pris l'exemple de l'Espagne ou du Portugal avec une deuxième équipe forte. Je ne comprends pas comment on pense qu'une deuxième équipe joue 26 matchs et la faire passer après à jouer des saisons à 50 matchs. Pour moi, ça n'a aucun sens, tout comme limiter la promotion des deuxièmes équipes. Nous, on renforce en jouant beaucoup de matchs amicaux. L'objectif de l'OM, tant que je serai président, c'est de faire des effectifs avec 18/19 joueurs de haut niveau. Le reste, ça doit être des joueurs du centre de formation ou post-formation. L'année prochaine, la Youth League va être très importante dans la formation. L'objectif, c'est d'avoir 5/6 Bilal Nadir dans notre effectif".

Luis Henrique : " Il n'y a pas seulement des discussions avec l'Inter. Il y a des discussions avec différents clubs. Notre objectif est de vendre Luis Henrique avant le 30 juin pour des questions de bilan et de respect avec notre propriétaire. Cette Coupe du monde des clubs a changé radicalement les contrats. Tu vois que le marché s'anticipe beaucoup. Je suis fier que Luis Henrique ait attiré l'attention de différents tops clubs en Europe, car c'est la chose que je lui avais promise avant son arrivée au club".

L'augmentation du prix des abonnements : "C'est une réflexion interne très importante. On a commencé à en discuter la semaine dernière. Je suis fier d'avoir un stade plein pendant 17 journées. J'avais donné cet objectif et les équipes ont répondu. Je tiens à remercier la loyauté de nos supporters. Sur les abonnement, je vais être clair. L'OM a un composant fondamental. C'est la composante populaire. Elle doit être toujours respectée. Et tu dois avoir une grille des prix en virage qui représente cetre composante populaire. On doit chercher comment maximiser les revenus et avoir toujours ce type d'équilibre entre respecter tes supporters et trouver le meilleur moyen de maximiser. J'ai vu que le match de l'Inter contre Barcelone avait rapporté 14 millions. C'est ça la nouvelle Ligue des champions. Je pense à des prix populaires avec différents barèmes. On doit aussi trouver la bonne limite avec les abonnements. Je veux un niveau d'abonnés qui est haut, mais voir ce qu'il faut faire pour avoir un stade sold out. Je veux un stade plein, toujours".

La réorganisation du club : "En numéro 1, les bureaux de la Commanderie : ils datent de 2007. Le monde du travail a changé radicalement en 18 ans. La Commanderie actuelle, ce n'est pas adaptable dans la façon dont ça doit focntionner. En numéro 2, quand je fais des rendez-vous importants, je les fais à l'extérieur. Quand tu rentres dans notre centre sportif, tu fais un voyage dans le passé. Et la 3e chose, c'est de protéger notre effectif professionnel. Il y a une façon de vouloir se mêler des affaires des autres que je n'ai vu nulle part au monde. C'est une maladie et je veux éradiquer cette maladie. Chacun des salariés pouvait voir les entraînements, qui allait jouer le week-end. Ce n'est pas normal. Il y a des tensions internes qui ne vont pas dans la bonne direction des intérêts sportifs".

Réduire l'écart avec le PSG ? : "D'abord il faut se qualifier régulièrement en Ligue des champions. C'est du réalisme. Notre problème historique est de ne pas chercher de qualifications consécutives. On doit chercher tous les ans à augmenter notre niveau compétitif. Si on réduit l'écart, ça sera l'avenir. On doit construire sur des bases solides pour réduire l'écart, mais ça passe par une qualification consécutive, sinon, c'est comme aller au casino pour tenter de décrocher le jackpot. Après, quand tu vois le classement du championnat, il n'y a pas beaucoup de différences avec les budgets. Et ce n'est pas la même chose d'avoir un propriétaire privé ou un Etat".

L'avenir du football français et les droits TV : "C'est une échec énorme de voir qu'il y a eu 4 diffuseurs depuis que je suis en France. Je considère que le problème du foot français c'est le manque de confiance et qu'on s'est éloignés des supproters. Les supporters pensent qu'on est incapables et qu'on habite dans une tour d'ivoire. Comment tu peux demander 40 euros par mois et en même temps de t'abonner à BeIN Sport ? Sincèrement, il faut respecter les gens. Tout le monde a prix des décisions à court terme et on perd la crédibilité. Et en plus, on racontes jamais l'histoire du championnat. Pendant la semaine, on est toujours dans la polémique... On doit vendre le championnat, les bonnes choses. J'en ai parlé avec Roberto, c'est un des championnats les plus compliqués, mais c'est un championnat très mal vendu. On est la deuxième économie de l'UE avec le deuxième taux de télé payante dans les foyers et on a un niveau de droits télés inférieurs à ceux du Portugal, c'est une honte. On a un coup opérationnel de la Ligue pro qui va dépasser les montants des droits télé, ça veut dire qu'on est complètement déconnecté de la réalité. Il faut que tout le monde arrête de vivre dans une réalité parallèle".

Les soucis dans le foot français : "Chacun défend des intérêts individuels de son club à court terme. Et tout ça est fait d'une façon opaque, pas transparente où tu dois être dans la bonne discussion pour avoir les infos, sinon, tu dois lire l'Equipe pour avoir les informations".

Un changement de logo ? : "Ca fait partie d'une transformation du club vers l'avenir. On doit s'adapter à une ère moderne de communication. On doit respecter l'histoire mais aussi avoir une identité propre. C'est un des projets sur lequel on travaille, mais on doit respecter ton histoire et être identifiable".

Mason Greenwood : "C'est un joueur majeur de l'effectif. Il est content ici. Nous sommes content de son niveau de performance lors de cette saison. C'était un des joueurs les plus importants de la saison. Il y a eu des hauts et des bas. Mais c'était sa première saison complète avec une préparation. Pour la situation contractuelle, la qualification en Ligue des champions nous oblige a acheter aux alentours de 10% supplémentaire".

Adrien Rabiot : "Je n'ai jamais travaillé avec quelqu'un comme Adrien dans toute ma carrière. Au niveau humain, quelqu'un avec le coeur d'Adrien, jamais je l'ai trouvé dans une équipe de football. Il arrive le premier, il part en dernier. C'est un exemple pour le club. On veut continuer avec lui. Pour nous, Adrien doit être un joueur très important. Et j'aimerais qu'Adrien soit un exemple pour la stabilisation de l'OM au niveau européen".

Faire appel à l'argent de McCourt ? : "Je manquerais de respect au propriétaire si je lui demandais de l'argent. Je serais un mauvais gestionnaire. Je suis très content de l'arrivée de Nicolas de Tavernost. C'est un très grand professionnel de l'industrie et on doit le laisser travailler. Ce serait manquer de respect au propriétaire de penser qu'il a une carte de rédit magique pour résoudre toutes les erreurs".