Derby sur derby pour le Stade Rennais. Après avoir eu la peau de Nantes dimanche, voilà que se profile la visite du Stade Brestois. Une belle occasion de déterminer pour de bon qui est le maître de la région, même si au classement, on sait déjà que ce sera les visiteurs. Indiscutable au vu de leur saison.
Martin Terrier ne dit pas autre chose sur le site de son club : "C’est une formation très plaisante à voir jouer, j’aime bien regarder leurs matchs. Ce n’est pas une équipe qui attend et qui contre. C’est ouvert, ça marque des buts, ça prend des risques. Quand le ballon repart de derrière, ce n’est pas forcément du jeu direct, ils essaient de ressortir proprement, c’est un beau football."
Difficile de lui donner tort quand on voit le classement. Brest en course pour la Ligue des Champions, c'était une hérésie de le penser en août. Huit mois plus tard, c'est une réalité. Pourtant, si la qualification en C1 est proche de tomber, le match du jour a un enjeu réel pour les visiteurs : éviter à tout prix la 4e place qui les enverraient au tour préliminaire.
Une ou plusieurs doubles confrontations au mois d'août, contre un adversaire potentiellement de qualité, à une époque où les organismes redémarrent à peine, où le jeu n'est pas en place, et quand on considère les difficultés des clubs de Ligue 1 dans ces escarmouches estivales - aucune qualification en phase de poules depuis Monaco en 2016 - il ne faudrait pas que cette saison splendide débouche sur un reversement amer en Ligue Europa, même si tant pour les finances du club que pour le prestige, cela resterait une superbe conclusion.
Pour rester devant Lille qui aura un match "facile" contre Metz, il faut donc venir s'imposer au Roazhon Park. Depuis sa remontée en Ligue 1, Brest est venu quatre fois pour trois défaites et un 0-0 la saison de son retour. 0-0, c'était également le score au match aller, qui remonte à début septembre. Un match outrageusement dominé par les Brestois, qui avaient cependant fait preuve d'un manque de réalisme confondant.
Un point capital, surtout quand on regarde la dernière sortie brestoise contre Monaco, là encore avec la possession et les occasions, mais sans les buts. Résultat ? Défaite. C'est là qu'on craint que le rocambolesque échec préalable sur la pelouse de Lyon ait fait du mal aux crânes brestois. Car ce match, ils en sont favoris paradoxalement malgré leurs deux défaites de rang.
Simplement parce que si le Stade Rennais est allé s'imposer sur la pelouse d'un FC Nantes désoeuvré, il restait au préalable sur quatre défaites d'affilée toutes compétitions confondues. Une série qui a anéanti les ambitions de Ligue des Champions, mais pour l'Europe, tout reste encore possible. Certes, il y a quatre points de retard sur la 6e place de Lens, mais les Sang et Or se déplaçant à Marseille, une réduction de l'écart est envisageable, à condition de gagner.
Mieux, si le PSG gagne la Coupe de France, la 7e place deviendra européenne. Une 7e place actuellement en Rouge et Noir. Sans compter qu'un Rennes - Lens se profile à la 33e journée. Les cartes sont donc rennaises pour revoir l'Europe, un endroit où se sont installés les locaux depuis six saisons maintenant. Un objectif logique, cohérent, mais derrière, tout le monde pousse.
"Rennes est une équipe très dangereuse. Elle est capable du meilleur et elle est très compétitive. On s’attend à un derby difficile" En conférence de presse, Éric Roy n'a pas tari d'éloges sur le rival local. Une équipe dangereuse certes, mais qui a déjà perdu cinq fois à la maison cette saison en Ligue 1. Et quand on sait que Brest compte sept victoires en déplacement, pas besoin de faire un dessin.
