"On a fait pratiquement tout le début de saison avec ces trois jeunes", soulignait Franck Haise après la victoire à Rennes (2-1), le 26 octobre. "Ils apprennent, ils progressent, précisait-il. Quand on apprend, on fait des erreurs. Ils en ont commis, mais en commettent moins. C'est positif."
Cet été, la direction niçoise avait acté les longues indisponibilités de Youssouf Ndayishimiye et Mohamed Abdelmonem, gravement blessés à un genou en avril. Ils ne reviendront "pas avant 2026" puisque l'Égyptien, proche d'une reprise, s'est "blessé à un mollet", selon Haise.
En revanche, elle avait sous-estimé les genoux récalcitrants du capitaine Dante, 42 ans, encore absent contre Marseille. Et surtout elle n'avait jamais imaginé que le Canadien Moïse Bombito, révélation la saison dernière, allait être opéré pour une fracture d'un tibia, un soir de derby à Monaco (2-2), début octobre. Même sa participation à la Coupe du monde reste hypothétique.
Par conséquent, trois jeunes ont été lancés sans parachute : le Franco-Sénégalais Mendy, 21 ans et issu du centre de formation, le Ghanéen Oppong, 21 ans et arrivé du club suédois de Norrköping pour 3 millions d'euros, et le Sierra-leonais Bah, 19 ans en prêt estival de Manchester City. Et "ils font partie des plus réguliers", assure Haise.
Erreur de concentration
Mendy, né à Marseille, passé par Burel et Air Bel avant d'intégrer Nice à 15 ans, effectue sa première saison comme titulaire. Il montre sa puissance, son plaisir d'aller au duel. "Si j'en perds un, je m'en veux", explique-t-il.
Les Aiglons restent toutefois sur deux couacs, à domicile en Ligue Europa contre Fribourg (1-3) et à Metz (1-2) où Haise évoque une erreur de concentration de Mendy sur le deuxième but.
Il lui arrive d'ailleurs parfois d'être en grande difficulté, comme cette saison au Havre (1-3). "Cela m'a servi de leçon", dit-il. Samedi à l'Emirates Stadium pour sa 4ᵉ sélection avec le Sénégal contre le Brésil (0-2), il a aussi souffert devant Vinicius et Rodrygo.
Si "Antoine joue beaucoup et progresse" et s'il "franchit des paliers dans la régularité", "il fait toujours encore des erreurs de lecture, de concentration" et "a une marge pour être un joueur hyper-régulier capable d'amener du surnombre offensif", assène Haise.
À Nice, il a déjà joué 67 fois et prend progressivement de l'assurance. "Je connais bien le système du coach, je prends plus de responsabilités, l'initiative de diriger, de donner les indications", souligne-t-il.
Pugnacité et responsabilité
Peprah Oppong, lui, est une bonne surprise. Après des débuts délicats, il a rectifié le tir, est devenu international en octobre, et lors de cette trêve, a été titularisé deux fois en sélection. Venant de Suède, il n'a pas coupé cet été, et vit une saison intense entre championnat, coupe d'Europe et sélection.
D'ailleurs, il est rentré tard du Ghana et Haise va évaluer son état, même s'il n'a "pas pléthore d'options" contre Marseille. Après, "je lui laisserai trois jours de repos", a d'ailleurs décrété l'entraîneur, qui aurait aimé "gérer un peu plus la récupération, les temps de jeu" de son joueur, sans pouvoir "le faire suffisamment".
Cela a été le cas pour Bah, qui s'est régénéré à Nice durant cette trêve, après avoir énormément joué. "Il a été critiqué, dénonce Haise. Je défends mes joueurs quand ils le méritent." Or, ses entrées contre Lyon et à Rennes, "dans un contexte difficile", ont beaucoup plu. Bah a montré pugnacité et personnalité. Depuis, il n'est plus sorti de l'équipe.
"Ces garçons sont à l'écoute, ont un très bon état d'esprit et jouent. Donc, c'est pas étonnant qu'ils progressent. Ils font partie des satisfactions", conclut Haise qui aurait toutefois préféré les utiliser avec plus de parcimonie.
