Il aurait fallu un concours de circonstance très défavorable pour que Nantes finisse barragiste, et malgré l'absence de leur attaquant égyptien Mostafa Mohamed qui ne voulait pas participer à la journée de mobilisation contre l'homophobie, les Canaris n'ont pas tremblé.
Le système à trois défenseurs centraux aligné par Antoine Kombouaré au coup d'envoi ne respirait pourtant pas la confiance. Mais les locaux ont facilement maîtrisé une lanterne rouge tournée depuis quelques matches déjà vers sa reconstruction pour la saison prochaine, sous la houlette de Zoumana Camara.
Devant 34.780 spectateurs, Nantes s'est vite mis dans le bon sens avec un pénalty obtenu et transformé par Moses Simon (1-0, 18e), qui sera l'un des Nantais les plus courtisés cet été. Quatre minutes plus tard, Jean-Charles Castelletto, d'une tête décroisée sur corner, avait été tout près de doubler la mise, mais Enzo Tchato, collé au deuxième poteau et sur la ligne, s'était montré vigilant.
La libération n'a toutefois pas tardé. Francis Coquelin, qui avait raté le cadre de peu à la 28e, a réglé la mire en faisant mouche d'une frappe croisée sans contrôle à ras de terre et aux 18 mètres, à la 31e (2-0). Le troisième but, superbe, avec un débordement supersonique de Simon, un contrôle en se retournant de Matthis Abline, suivi d'une frappe puissante et imparable sous la barre (3-0, 79e) n'a fait que raviver la perplexité face à l'incapacité de Nantes à produire un jeu plus en phase avec un effectif qui comporte quand même quelques joueurs très intéressants.
La seconde période a aussi permis à la Beaujoire de faire des adieux très probables à quelques joueurs qui ont généralement échappé au naufrage, comme Nicolas Pallois, 38 ans, ou Simon. Cela n'a pas empêché le public de manifester son mécontentement global, en conspuant Antoine Kombouaré à l'annonce des équipes ou en déployant une banderole "Rideau sur cette énième saison noire" en Tribune Loire dans les dernières minutes, accompagnée de fumigènes de la même couleur funeste.
Entre l'avenir d'Antoine Kombouaré et celui de nombreux joueurs, l'été risque fort de n'avoir rien de reposant sur les bords de l'Erdre.