"La Ligue est gérée de manière totalement irrationnelle sur le plan financier. Alors que le football français a tant d’atouts et tellement à offrir, sa gouvernance est opaque et inefficace et son management absent. Ça suffit. Il est temps de réparer ce qui ne fonctionne plus", tonne l'Américain Franck McCourt, qui s'exprime rarement dans les médias.
L'homme d'affaires pointe ainsi du doigt la direction de la Ligue de football professionnel, empêtrée depuis plusieurs années dans une crise financière due principalement à la baisse drastique des droits TV de Ligue 1.
Mais au-delà de cette crise qui grève les finances des clubs et met en péril l'existence des plus modestes, McCourt estime que la LFP, présidée par Vincent Labrune depuis 2020, "ne représente plus les clubs" et s'insurge contre "une multitude de promesses non-tenues".
"La LFP a failli, déclare de son côté Joseph Oughourlian. On nous avait promis en septembre 2023 près d’un milliard d'euros pour l’ensemble des droits TV, on en a obtenu environ 700 millions, droits internationaux compris. Ensuite, l’accord avec DAZN s’est avéré être un fiasco (...) Aujourd’hui, on ne sait pas vraiment combien on va gagner avec Ligue 1+ (la chaîne lancée par la LFP, ndlr). En parallèle, les frais de fonctionnement de la Ligue et de sa présidence ont explosé (...) C'est une honte que nous en soyons arrivés là".
S'ils ne réclament pas directement le départ de Labrune, laissant cette décision "à l'ensemble des clubs", les deux dirigeants appellent à une réforme de l'instance sur le modèle proposé dans une proposition de loi par les sénateurs Michel Savin et Laurent Lafon, ainsi que par Philippe Diallo, le président de la Fédération française de football.
"Le football français est une organisation à trois têtes: la LFP, censée représenter les clubs, les clubs eux-mêmes, puis la Fédération française de football. Nous n’avons pas besoin d’un schéma aussi complexe, uniquement de deux entités partenaires, les clubs professionnels d’un côté et la fédération de l’autre, qui travailleraient ensemble pour faire grandir notre sport", insiste Franck McCourt.