Entre l'AJ Auxerre et l'Olympique de Marseille, ce sont deux systèmes sur le papier plutôt similaires qui se sont affrontés ce samedi soir. Mais, dans les faits, les stratégies étaient bien différentes. Avoir le ballon n'est jamais synonyme de but et De Zerbi peut en attester en fin de première période. Son équipe envoie un message clair dès les premières secondes de jeu : ce sont les Marseillais qui auront le ballon et se positionneront le plus haut possible sur la pelouse.
Reçu cinq sur cinq par Christophe Pélissier, qui avait bel et bien anticipé l'envie joueuse des hommes de RDZ : ce dernier met en place d'un bloc médian avec la consigne de ne pas presser le porteur quand celui-ci est l'un des trois défenseurs. Derrière, on sert les espaces entre la ligne de cinq défenseurs et les deux milieux de terrain défensifs.
Marseille va donc logiquement être embêté tout au long des 45 premières minutes. En plein faux-rythme, Quentin Merlin parvient à toucher le poteau adverse sur une frappe du pied gauche sans réelle conviction (16ᵉ). La seule véritable occasion pour l'OM, qui n'arrivera pas à éliminer la défense de l'AJA malgré les ballons dans le dos envoyés à Amine Gouiri. Auxerre connaît son plan à la perfection, eux qui sont parvenus à tenir en échec Paris et Lille à l'Abbé-Deschamps. Néanmoins, à la différence de ces deux matches, les troupes de Pélissier réussissent à concrétiser une transition.
Lancé dans la profondeur à droite par Traoré, Perrin accélère, arrive dans la surface et élimine Merlin au moment de se repositionner sur son pied gauche. Une fois l'angle de tir trouvé, le combo enroulé-barre rentrante et Rulli est battu (34ᵉ). Auxerre n'a pas la possession, mais l'AJA mérite de mener au regard de leur esprit combatif. Un but qui va être le point de départ d'une soirée cauchemardesque pour les Olympiens.
Comment positiver quand rien ne va ?
Le but est un coup de massue et, à cela, il faut ajouter la malchance et des décisions arbitrales litigieuses. La première, juste avant la pause, le VAR interviendra sur une double occasion pour les Marseillais et les Auxerrois. Le potentiel penalty sur Quentin Merlin est jugé trop léger pour être sifflé et le but marqué par Thelonius Bair en contre-attaque, dans la foulée, est refusé pour une position de hors-jeu (45+2ᵉ).
Les Phocéens sont en droit de réclamer le contact sur l'éventuelle faute d'Osho sur le piston gauche de l'OM, mais la réalité est qu'à la pause, ces derniers sont menés. RDZ remotive les troupes et le visage de ses joueurs est différent au retour des vestiaires. Amine Gouiri croit alors inscrire le but de l'égalisation à la 51ᵉ minute, mais le VAR, encore une fois, désigne une position de hors-jeu de Luis Henrique sur la passe en profondeur de Mason Greenwood. Rien ne va donc et cela va empirer un peu plus de dix minutes plus tard quand monsieur Jérémy Stinat sort un second jaune à Derek Cornelius après un coup de genou dans le bas du dos d'Hamed Traoré (63ᵉ).
Au ralenti, a priori, pas de doute, mais cette décision rend furieux De Zerbi et Pablo Longoria, qui sera repris par des agents de sécurité dans le tunnel des vestiaires, avant d'être renvoyé en tribune présidentielle.
À dix contre onze, Marseille va couler. Sur une nouvelle contre-attaque, Sinayoko est lancé seul dans la profondeur et se présente devant Rulli avant d'être fauché dans la surface par le gardien argentin (75ᵉ). Logiquement, l'arbitre désigne le point de penalty et Jubal, le capitaine de l'AJA, le transforme du pied droit à mi-hauteur, plein centre (77ᵉ). 2-0, les phocéens sont définitivement à terre, tandis que les Auxerrois jubilent avec le public de l'Abbé-Deschamps.
Mais ce ne sera pas le dernier but. Jubal, encore lui, à bout portant d'une tête piquée, s'offre le doublé et inscrit le troisième but de l'AJA grâce à une déviation d'Akpa sur un corner de Perrin (90+1e). Auxerre fait tomber le dauphin du Paris Saint-Germain, l'OM, un exploit au regard de sa saison à l'extérieur. Il faudra se relancer la semaine prochaine au Vélodrome face au FC Nantes.
