D'un côté, il y a les ventes de ses deux rocs de la défense centrale Abdukodir Khusanov et Kevin Danso, ainsi que celle de son gardien et capitaine Brice Samba. De l'autre, il y a trois victoires en championnat lors des quatre dernières rencontres, au Havre (2-1), contre Angers (1-0) et à Montpellier (2-0).
Alors qu'on aurait pu craindre un délitement global des Sang et Or, il n'en est rien, pour l'instant.
"C'est un mois particulier pour tout le monde, commente le milieu de terrain Andy Diouf. Malgré cela, on a eu la force de rester concentrés sur le terrain et sur notre saison. (...) C'étaient des amis, des joueurs très importants, cadres de l'équipe. Les pertes, ça se ressent, mais on a un gros effectif avec des joueurs capables de les remplacer. On a toujours été soudés. C'est la force de notre groupe, on a une force collective."
Plafond de verre
Le club de l'Artois a su tirer profit d'un calendrier abordable pour se maintenir dans la course aux places européennes, au sixième rang (33 points), juste derrière son prochain adversaire, Nice (cinquième, 34 pts).
Voilà maintenant les Lensois face à leur plafond de verre : cette saison, ils n'ont pas obtenu la moindre victoire contre une équipe mieux classée qu'eux, perdant contre Lille (2-0), Paris à deux reprises (1-0, 2-1) et Marseille (3-1).
"On connaît nos lacunes (...) contre les équipes au-dessus de nous, admet l'entraîneur Will Still. Le point positif, c'est qu'on n'a pas été (...) en grosse difficulté dans ces matches. (...) Donc c'est plus un aspect mental. (...) Il faut qu'on croie en ce qu'on fait."
C'est justement d'un œil sceptique que des supporters et suiveurs ont vu les dernières semaines du club artésien. Certes, le rééquilibrage financier voulu par le propriétaire Joseph Oughourlian est réussi, puisque le club du bassin minier a vendu Khusanov à Manchester City pour environ 50 millions d'euros bonus compris, Danso à Tottenham contre environ 25 M EUR et Samba à Rennes en échange d'environ 14 M EUR, réduisant en plus sa masse salariale.
Formation ou post-formation?
Mais le départ de ce trio qui constituait sa sécurité défensive dès la mi-saison soulève une question d'un point de vue sportif. "Ce n'est jamais idéal, parce qu'il ne faut pas négliger le fait de perdre ton capitaine, concède Will Still. Mais encore une fois, je pense que le collectif a répondu présent, tout le monde s'est inquiété, qu'on perde Brice (Samba), Kev' (Danso) et Kodir (Khusanov), mais on a enchaîné deux matches sans prendre de buts d'affilée aussi (...). On s'adapte, on continue, (...) la force de Lens, c'est justement cette force collective."
Au-delà de ces choix financiers qui ne plombent pas Lens pour l'instant, le recrutement interroge. En exceptant le gardien Mathew Ryan (32 ans) voire l'attaquant Goduine Koyalipou (24 ans, 25 le 15 février), le club du bassin minier n'a fait venir que de très jeunes joueurs : le défenseur Juma Bah (18 ans) prêté par Manchester City, l'ailier Jeremy Agbonifo (19 ans) prêté par le club suédois BK Häcken, le défenseur Nidal Celik (18 ans) et le milieu de terrain Andrija Bulatovic (18 ans), qui ne rejoindra Lens que cet été.
La direction du club a donc favorisé la post-formation, malgré le discours du directeur général Pierre Dréossi, qui rappelait encore en décembre dernier "la volonté d'intégrer des jeunes du centre de formation dans l'effectif pro".
Mais cette ambiguïté ne sera sans doute véritablement soulevée qu'en cas de mauvais résultats, or pour l'instant, Lens continue sa marche vers l'avant.