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Lyon a un mercato à assumer, mais pourrait bien encore connaître quelques désillusions

Malick Fofana, plus grosse valeur marchande de l'OL.
Malick Fofana, plus grosse valeur marchande de l'OL.Alex Nicodim / NurPhoto / NurPhoto via AFP
C'est fait, l'Olympique Lyonnais est maintenu en Ligue 1. Mais il reste beaucoup à faire, et une situation financière à assainir, ce qui fait que le mercato devrait malheureusement être décevant pour les supporters.

Les supporters de l'Olympique Lyonnais ont poussé un "ouf" de soulagement ce mercredi. Arrivé la peur au ventre devant la DNCG, l'OL a sauvé sa tête de justesse, avec un encadrement de la masse salariale à négocier toutefois. Néanmoins, cette décision est censée marquer le début d'une nouvelle ère dans le Rhône. 

Cette nouvelle ère a pour principal visage celui de Michelle Kang. Désormais à la tête de l'Olympique Lyonnais (et d'Eagle Group), l'Américaine a néanmoins annoncé la couleur pour la suite. Objectif principal : faire passer la masse salariale de 160 millions d'euros à 60 millions. Et donc, pas de joueurs qui émargent à plus de 200.000 euros bruts mensuels. 

D'un simple coup d'œil, on peut constater que l'effectif de l'OL comporte encore six joueurs dont le salaire dépasse ce montant : Corentin Tolisso, Nemanja Matić, Jordan Veretout, Moussa Niakhaté, George Mikautadze, et Ernest Nuamah. Soit six joueurs qui devront forcément plier bagages pour économiser leur salaire. Mais cela ne se bouscule pas au portillon pour signer ces tauliers, Veretout, par exemple, n'ayant pas trouvé d'accord avec des clubs saoudiens pour s'en aller. 

Sportivement, c'est une catastrophe. En effet, hormis Nuamah (blessé au genou) et Matić, tous étaient par exemple titulaires lors du quart de finale retour de Ligue Europa à Manchester United en avril. Cette cure d'austérité impliquerait donc de perdre la moitié de l'équipe type (sachant que Rayan Cherki et Nicolás Tagliafico ont déjà mis les voiles), et ce serait juste pour remplir le premier objectif de la nouvelle présidente en vue de rester dans les bonnes grâces des instances. 

On s'attend donc à ce que sportivement, l'OL régresse. C'est logique. Car il n'y a pas que ces gros salaires, il faut aussi faire rentrer des liquidités pour se mettre un tant soit peu à l'abri. Difficile quand on regarde l'effectif, puisque seuls deux joueurs ont une valeur marchande supérieure à 20 millions d'euros (source : Transfermarkt) : Malick Fofana et Mikautadze. 

Le futur paraît sombre... 

Le cas de l'ailier belge sera sans doute le plus symptomatique du mercato lyonnais. Un jeune joueur en pleine ascension, arrivé bardé de promesses qu'il n'a pas encore toutes accomplies, mais qui pourrait trouver sa place dans la rotation d'un bon club européen vu son profil, et permettre de surcroît à l'OL de faire une plus-value intéressante. Mais il y a un mais...

... les problèmes financiers de Lyon sont connus de tous. Pour reprendre l'exemple de Fofana, il s'agit d'un bon joueur, mais ce n'est pas un joueur "générationnel". Ce profil existe ailleurs, peut-être plus cher, peut-être moins, mais connaissant le besoin de liquidités, n'importe quel club avec un semblant de réflexion tentera de l'obtenir à la baisse, car l'OL n'est pas en position de force pour négocier. 

Un constat qui s'appliquera également aux candidats au départ susmentionnés. C'est d'ailleurs sans doute déjà la raison pour laquelle la sortie de Veretout n'a pu être bouclée. Pourquoi se précipiter à aller chercher des joueurs qui devront forcément être vendus ? En désespoir de cause, l'OL pourrait être contraint de résilier les contrats de ces salaires imposants, perdant ainsi de l'argent à double titre : celui qui sera versé aux joueurs et celui qui ne sera pas tiré de leurs ventes. 

Sans compter qu'il faudra bien remplacer tous ces départs probables. Cela s'annonce bien évidemment compliqué, sans moyens réels et sans pouvoir proposer de gros salaires. Certes, l'OL jouera la Ligue Europa, ce qui pourrait attirer, mais avec un effectif qui s'annonce réduit, cette compétition ne sera sans doute pas la priorité : la Ligue 1 d'abord. Du coup, on ne voit aucune rumeur, aucun joueur réellement pisté. Cela pourrait se décanter maintenant que le maintien est officiel, mais n'importe quelle négociation s'annonce compliquée. 

Reste la solution miracle : s'appuyer sur le centre de formation, qui a tant donné à l'OL par le passé, entre les Karim Benzema, Hatem Ben Arfa, Nabil Fekir, Samuel Umtiti ou Alexandre Lacazette pour ne citer qu'eux. Sauf que visiblement, il est tombé en panne d'essence. Ainsi, aucun Lyonnais n'était sélectionné pour le dernier Euro Espoirs. Ni pour le dernier rassemblement des U19. Encore un zéro pointé parmi les 26 joueurs sélectionnés pour le fameux tournoi Maurice Revello chez les U20. Ce qui ne veut pas dire que tout le monde dans ce centre de formation est nul, mais cela a le mérite de donner la météo : l'OL ne dispose pas d'une génération de jeunes au-dessus de la moyenne qui pourrait amorcer un renouveau. 

Sans oublier le fail du naming du Groupama Stadium, qui n'a pas été renouvelé en temps et en heure par un certain John Textor (dont on a soigneusement évité de parler pour ne pas tripler la longueur de cet article), et qui pourrait donc constituer un certain manque à gagner, puisqu'il devrait être revu à la baisse de 8 M€. Il va falloir jouer serré, activer certains réseaux, faire des coups malins, viser des joueurs en fin de contrat : tous les clubs de Ligue 1 rêvent de cette description de mercato. Mais pour Lyon, c'est une nécessité.