Il avait quitté le Red Star en mai 2024 dans l'optique d'entraîner un club de Ligue 1, il aura fallu qu'il attende plus de sept mois pour trouver un banc. Habib Beye n'a pas eu la meilleure des transitions possibles dans sa carrière de coach, lui qui a longtemps jonglé entre le terrain et son "deuxième" travail de consultant pour Canal+. Après trois saisons passées dans le 93, à Saint-Ouen-sur-Seine, là où il est parvenu à faire monter l'historique club vert et blanc en Ligue 2, le Sénégalais s'est mangé plusieurs revers au fil des semaines du mercato. Son nom apparaissait semaine après semaine dans différentes short-lists de clubs de L1, avant de se voir à chaque fois dépasser par des coachs plus expérimentés.
Car si son travail avec le Red Star pouvait être jugé remarquable, cela n'a jamais censé être suffisant pour entraîner dans l'Élite, et ce, malgré ses observations et sa connaissance du sport qu'il démontrait à chaque commentaire devant la caméra. La faute à des dirigeants trop frileux et à un système métathésiophobe ou réellement à un passif trop juste ? Quoi qu'il en soit, Habib Beye aura été plusieurs mois la risée des fans sur les réseaux alors que ce dernier n'attendait qu'une chose : prouver sa valeur au plus haut niveau. Il s'est finalement montré patient en attendant l'opportunité qui est arrivée en janvier. Pas le plan initial, mais il vaut mieux tard que jamais, et ce, surtout quand le prince charmant s'appelle le Stade Rennais.
Le Stade Rennais lui va comme un gant
Pas besoin d'aller chercher bien loin quand vous chercher à vous relever. L'échec Jorge Sampaoli pourra servir d'exemple aux futures équipes françaises qui convoiteront les sommets par le renom et la touche exotique. L'Argentin n'aura duré que quelques semaines à la tête des Rouge et Noir, la faute à une mésentente dès les premiers jours avec le directeur sportif et à ce fabuleux attrait de certains entraîneurs à ne pas vouloir s'adapter à son effectif. L'entraîneur de 64 ans fait partie de ses noms qui feront passer leur philosophie avant l'adaptation, et ce, même à court terme. Un choix des dirigeants bretons qui ne pouvaient finir qu'autrement que dans un mur.
Habib Beye devient alors le plan B d'un plan A finalement obsolète – les derniers résultats de Sampaoli auraient pu mettre la puce à l'oreille au Stade Rennais. Proche des bas fonds de la Ligue 1, l'entraîneur de 47 ans arrive avec la mission de sauver les meubles après une saison cauchemardesque. Cinq semaines plus tard, l'alternative Beye semble être bien plus qu'un plan B.
Le Stade Rennais a repris des couleurs. En cinq matches, les Rouge et Noir en ont remporté quatre face à Strasbourg (1-0), Saint-Etienne (0-2), Reims (1-0) et Montpellier (0-4) et sont remontés à la 11ᵉ place du championnat. Le Sénégalais a insufflé un vent de fraîcheur à des joueurs qui ont retrouvé une certaine joie de jouer au football et qui montrent un état d'esprit positif. La rencontre face au PSG tombe à pic pour ce coach qui juge l'évènement comme un "gros défi super excitant". Son Stade Rennais n'a encaissé que deux buts et c'était face au LOSC lors de son troisième match (0-2). À voir ce samedi comment son équipe va donc réagir face à l'armada telle qu'est Paris.
Profiteront-ils d'un PSG qui va économiser ses forces entre deux rencontres cruciales de Ligue des champions ? Peut-être, mais pas question d'y penser pour Habib Beye, qui n'a qu'une seule chose en tête, la victoire : "on prépare le match sur une logique d'avoir une équipe très compétitive, car quand cette équipe est remaniée, elle est toujours ultra-compétitive, elle aura la volonté de gagner… comme nous".
"Il faut essayer maîtriser des détails du match. On sera en difficulté, on travaille aussi pour les mettre en difficulté. On ne va pas se poser en victimes, a-t-il lancé en conférence de presse. On sait quelle équipe est le PSG et, à partir de là, soit on capitule, soit on y va avec la tête haute et des ambitions, la volonté de faire front. On a travaillé sur l'utilisation du ballon en sachant qu'on l'aura moins, sur l'aspect de devoir vivre des un-contre-un. Ce n'est pas un match bonus, ce n'est pas "on n'a rien à perdre". Il y aura 95 minutes d'un défi qui nous sera imposé, un gros défi super excitant, c'est un match dans notre parcours qu'il faut gagner, il faut qu'on se donne les moyens de le faire, avec de la personnalité, des joueurs qui croient en eux."