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Les clubs français se mobilisent contre les violences sexuelles et sexistes au stade

La Ligue 1 s'engage contre les violences sexistes et sexuelles.
La Ligue 1 s'engage contre les violences sexistes et sexuelles.Profimedia
Les stades de football n'échappent pas aux violences sexuelles et sexistes, qu'elles soient verbales ou physiques, mais plusieurs clubs français viennent de mettre en place un système de signalement et de prise en charge spécifiques pour tacler ce fléau.

Malgré la forte présence policière ou celle de stadiers lors des matchs, ces agressions restent souvent un angle mort. En octobre 2023, une jeune supportrice de Rennes, dans l'ouest de la France avait ainsi dénoncé des attouchements subis dans le kop lors du derby contre Nantes et exprimé son désarroi face à la situation. Alors que la part des femmes dans les stades a atteint 17% en 2022, selon une enquête de Nielsen Sports pour la Ligue de football professionnel (LFP), cette dernière a décidé d'agir.

Avec les clubs d'Auxerre, Nantes ou Toulouse en Ligue 1 et le FC Metz en Ligue 2, Rennes fait partie d'un groupe pilote de quinze clubs qui ne veulent plus fermer les yeux.

"On vous écoute. On vous croit. On vous aide"

Ils ont bénéficié du soutien de la Fédération pour le sport inclusif et de l'association Her Game Too (Son jeu à elle aussi), "fondée en 2021 par un collectif de supportrices (britanniques) qui en avaient marre d'être remises en question dans leur consommation du football, que ce soit au bar, au stade, entre amis...", raconte à l'AFP Anoush Morel, présidente de la branche française, créée en 2022.

Concrètement, des affiches avec le slogan "On vous écoute. On vous croit. On vous aide" et un QR code renvoyant vers un formulaire permettant de dénoncer ces agissements seront apposées dans tout le stade. Des "Safe Zones", où les victimes pourront s'isoler si elles le souhaitent, ont aussi été créées.

Enfin, Rennes a "établi une procédure écrite à suivre par le personnel au Roazhon Park (le stade rennais) si une personne souhaite signaler un fait de violence sexiste ou sexuelle survenu au sein ou aux abords du stade. Sept personnes se sont portées volontaires parmi les stadiers, les agents d'accueil, etc... pour assurer le rôle de 'Référents VSS' (violences sexistes et sexuelles, ndlr), les jours de match", complète auprès de l'AFP Mathilde Lakhdar, chargée de la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) du Stade Rennais.

"Ça envoie un signal fort aux supportrices pour leur dire : 'N'ayez pas peur, si ça arrive, on sera derrière vous, vous n'êtes pas seules, et on ne tolère pas ça dans notre stade'", se réjouit Salomé Duhoo, ambassadrice de Her Game Too auprès du Stade Rennais. "C'est très important que ça ne reste pas qu'un problème de femmes, qu'un problème de victimes potentielles, et qu'on sollicite le soutien et la responsabilité de tous", ajoute-t-elle.