Après six mois de compétition sous Luis Enrique, voilà le PSG plongé dans une nouvelle situation épineuse. Depuis la deuxième mi-temps du match contre Newcastle, le 28 novembre dernier (1-1), Kylian Mbappé est devenu le choix numéro 1 en pointe, au détriment de son coéquipier en Bleus Randal Kolo-Muani et du Portugais Gonçalo Ramos. Malgré les 150 millions d'euros mis sur la table l’été dernier pour s’attacher les services des deux joueurs, Luis Enrique opte depuis cinq semaines pour le capitaine de l’équipe de France.
Comme l’a rapporté ce jeudi le quotidien L’Équipe, derrière un discours encourageant en public envers ses deux joueurs, Luis Enrique, en privé, ne cache pas que son choix de prioriser KM7 "répond à une logique d'adaptation" au poste. En effet, toujours selon la même source, l’ancien attaquant de Francfort et de Benfica ne seraient pas les profils idoines au poste d’attaquant de pointe dans la tête de l'ancien du Barça. Mais alors, pourquoi avoir validé au mois d’août les deux pistes, l’une proposée par Nasser Al-Khelaïfi et l’autre par Luis Campos.
Nouvel imbroglio quand tu nous tiens…
Ainsi, forcément, il est légitime de se demander sur quels fondements, le PSG a pris la décision de recruter ses deux attaquants. On s’en souvient, pour Luis Enrique, renforcer ce poste-là était une priorité et plusieurs pistes avaient été étudiées. Alors comment l’Espagnol a-t-il pu valider ses deux propositions connaissant le profil de chacun ? Était-ce un panic buy ? Y a-t-il eu une véritable réflexion ? Voilà 150 millions d'euros que le PSG a dépensés pour, finalement, que les deux joueurs se retrouvent sur le banc. Sacré micmac entre Luis Enrique, Luis Campos et Nasser Al-Khelaïfi.
Le Français a été la volonté du président du PSG et ce dernier a fait le forcing dans le money time pour le faire venir. Le Portugais, lui, rattaché à l’agence de Jorge Mendes, était dans les petits papiers de Luis Campos. Là, un autre problème se pose. Finalement, quelle est la direction sportive du club de la capitale ? Prennent-ils les décisions ensemble ? Et dans tout ça, l’entraîneur a-t-il eu son mot à dire ? Vu de l'extérieur, le club donne l'impression que chacun a ramené son joueur sans véritablement réfléchir aux conséquences et savoir si ces deux joueurs correspondaient au nouveau style de jeu du coach.
De plus, avec le recul, la situation actuelle est on ne peut plus logique. Quand on connait le football de Luis Enrique, il parait clair que des attaquants de pointe comme Gonçalo Ramos ou RKM ne correspondent pas forcément. Le 9 portugais, imposant physiquement et létal devant les buts, est un point de fixation redoutable pour les équipes qui jouent un football de transition et des attaques placées rapides. Il est le parfait pivot. Quant au Français, ses qualités pencheraient davantage vers le même type de football. Son accélération, sa faculté à prendre les espaces et ses facilités à se montrer dangereux une fois lancé dans la profondeur font de lui un attaquant redoutable pour n'importe quelle équipe qui ne joue pas un jeu de position.
Résultat, c'est Kylian Mbappé qui doit se coltiner la tâche de jouer à cet endroit-là, lui, l'instigateur du hashtag sur les réseaux sociaux "pivot gang". L'Équipe affirme que tant que sa décision concernant son avenir n'est pas prise, ce dernier la joue profil bas. Mais dans le fond, est-il satisfait de devoir jouer là ? Cela doit en tout cas moins lui poser un problème que la saison passée. Les demandes sont différentes entre Galtier et l'Espagnol et le jeu que propose ce dernier est beaucoup plus flexible.
Finalement, Marco Asensio est le profil le plus approprié à Luis Enrique. À la façon d'un faux 9, l'ancien du Real Madrid est parfait pour s'adapter au football de position que prône l'entraîneur de 53 ans. Plus fin techniquement, ce dernier sait parfaitement décrocher et jouer en appui quand le jeu le réclame. Il avait d'ailleurs déjà joué dans cette position avec l’Espagne sous les ordres l'entraîneur asturien. À voir ce qui se passera à présent durant les prochaines semaines.
