Pavel Sulc, le couteau suisse d'une attaque lyonnaise limitée
Débarqué de Plzen à Lyon contre 7,5 millions d'euros cet été, celui qui a été désigné comme le meilleur joueur tchèque de l'année 2025 par un panel de journalistes locaux avait la pression : il récupère le numéro 10 de Lacazette, se retrouve projeté comme l'attaquant de pointe titulaire de l'OL après le départ précipité de Georges Mikautadze en fin de mercato... Mais pour l'homme à la coupe mulet et à la frappe de mule, pas de quoi stresser. Malgré son temps de jeu limité (433 minutes en tout), il est le meilleur Lyonnais d'un point de vu statistique avec trois buts et deux passes décisives.
Promené d'un poste à l'autre au gré des besoins d'une attaque qui cherche toujours son équilibre, Pavel Sulc a marqué des points ces derniers jours en marquant un doublé dans la défaite face à Nice dimanche (2-3) puis en délivrant une passe décisive seulement 11 minutes après son entrée en jeu face à Bâle en Ligue Europa (2-0). Pressenti pour être titulaire face à Strasbourg, le Tchèque de 24 ans était convié à la conférence de presse d'avant-match jeudi et en avait profité pour passer un rappel : "Mon poste, c'est numéro 10, c'est là que je me sens le mieux. Parce que je peux être entre les lignes, faire l'appel derrière la défense. Et je suis plus proche de la surface, du but."
Bridé par Corentin Tolisso et Khalis Merah, Sulc a malgré tout la confiance de ses entraîneurs, Jorge Maciel parlant de lui comme un joueur "différent, qui ne pense pas comme les autres", quand son coach Paulo Fonseca explique : "C'est peut-être celui qui comprend le mieux l'espace, qui comprend quand on doit être en soutien et quand on doit aller en profondeur."
Différent aussi en dehors du terrain, il débarque au stade avec ses lunettes de soleil peu importe la météo et a à coeur de poster chaque jour sur Instagram une photo de son chat, Franta. Un profil attachant pour un joueur qui monte peu à peu en puissance et semble enfin s'adapter au système voulu par Paulo Fonseca. Décisif sur les deux derniers matchs de l'OL (deux buts, une passe décisive), il serait bien inspiré de prolonger la série face à Strasbourg ce dimanche. Jamais deux sans trois ?
Valentín Barco, le nouveau maître à jouer
Difficile de louper Valentín Barco sur un terrain. Déjà, parce que son roux pétard le rend très facilement visible. Ensuite, parce que c'est avant tout un sacré joueur de ballon. Alors qu'Andrey Santos a rejoint Chelsea et qu'Habib Diarra a signé à Sunderland et que Dilane Bakwa a mis le cap sur Nottingham, l'Argentin a pris les commandes du jeu strasbourgeois. Une suite logique pour celui qui est arrivé en cours de saison dernière et qui a rapidement été appelé par Lionel Scaloni avec l'Albiceleste en mars dernier.
Formé à Boca Juniors (ce qui apprend à jouer sous pression dès le plus jeune âge) avant de partir à Brighton en janvier 2024, Barco a déjà beaucoup bougé puisqu'il a été prêté quelques mois à Séville avant de retourner chez les Seagulls. Le lendemain, à quelques instants de la fin du mercato, Strasbourg valide un prêt avec option d'achat de 10M€. Un cadeau pour un joueur d'à peine 20 ans qui a immédiatement pris ses marques en Ligue 1, au point de devenir l'une des références du championnat.
Bajito d'1,70m, Barco est à la fois un bagarreur, capable d'aller au duel, même dans les airs, et d'influer sur le jeu alsacien dans le camp adverse (20,8 passes de moyenne cette saison, 74% de précision pour 1,4 passe clef de moyenne par match). Contre Angers, il a débloqué son compteur statistique, et a ajouté une nouvelle assist, fabuleuse, contre le PSG.
Très influent à gauche, la zone d'influence de Barco s'étend à tout le terrain car son volume de course est conséquent et son rôle de meneur de jeu correspond à cette volonté d'oeuvrer collectivement. C'est sous sa direction que le Racing devient un candidat crédible pour la qualification en Ligue des Champions la saison prochaine et pour le podium en fin de saison. Une victoire contre Lyon confirmerait les aptitudes d'une équipe qui, malgré des mercatos agités, parvient toujours à se renouveler.