Neal Maupay, pistolet en chambre
Forcément, il y a cette image de chambreur invétéré que Neal Maupay cultive, au point que Sean Dyche, le coach d'Everton, doit répondre aux piques de l'ancien Toffee en conférence de presse. Mais il y a aussi un attaquant arrivé à Marseille dans la peau d'un joueur de rotation mais qui a grillé la politesse à Elye Wahi, au point de cumuler 6 titularisations consécutives en championnat.
Passé pro à 16 ans à Nice, le Franco-argentin a bourlingué en Angleterre, trimballé aussi une réputation de provocateur et de sanguin, avant de revenir en Ligue 1 à 28 ans. Buteur dès sa première titularisation, contre le Gym, lors de la 4e journée (2-0), Maupay a tout de suite été accueilli avec bienveillance par le Vélodrome, au contraire de Wahi, submergé par la pression.
Exclu contre Angers (1-1) lors de la 7e journée, Maupay est resté sur le banc lors du Classique avant de revenir en force dans le XI de Roberto de Zerbi est d'enchaîner les bonnes performances avec un but et 4 passes décisives. Joueur associatif, Maupay est un profil dont le technicien italien a besoin pour accélérer les transitions olympiennes, ce qui explique que, l'essentiel du temps, la position moyenne de l'attaquant soit dans le rond central. Ce n'est pas un hasard si Mason Greenwood et encore plus Luis Henrique surprennent énormément.
Davantage que Wahi, qui est essentiellement dans la recherche de la profondeur, Maupay est une pointe polyvalente, plus mature que son cadet et doté d'une vision du jeu beaucoup plus large. Sa présence sur le terrain apporte un surplus d'incertitude sur la pelouse. Et quand il est sur la feuille sur la stat, l'OM a gagné à chaque fois. Ça ne trompe pas.
Andre Ayew, dernier retour en pays natal ?
Brillant offensivement, intelligent défensivement, complet dans son jeu et sa compréhension tactique, Andre Ayew était l'un des chouchous du Vélodrome, à très juste titre. Fils de l'icône Abedi Pelé, il fut un héros de l'OM, davantage que son cadet Jordan, moins talentueux mais valeureux. Pourtant, au crépuscule de sa carrière, l'aîné pourrait nourrir des regrets quant à ses choix de club, au point de s'interroger sur le bien-fondé de son départ à Swansea pour à peine 15M€, une misère par rapport à son niveau et aux prix pratiqués par la Premier League. Au Pays de Galles, Ayew n'a pas trouvé l'élan suffisant pour faire le saut chez un cador du championnat anglais malgré un passage solide chez les Swans (141 matches, 47 buts, 15 passes décisives).
Dans l'esprit des supporters marseillais, demeurera cette interrogation : et si "Dédé" était resté à Marseille, que serait-il devenu ? Une légende probablement, pas au niveau du père qui a tout de même été triple Ballon d'Or africain mais pas si loin vu d'où le club est reparti après VA-OM. Au Ghana, son aura aurait même pu être encore supérieure à ce qu'elle est déjà.
Ce dimanche, c'est potentiellement la dernière fois qu'il viendra au Vél' dans la peau d'un joueur professionnel. Si son retour inattendu au Havre l'an dernier a été une réussite (5 buts en 19 journées dont 12 titularisations), le bis laisse beaucoup plus dubitatif alors que le club doyen est au plus mal, la faute notamment à un secteur offensif exsangue et qui a vu partir Steve Ngoura au Cercle Bruges.
Les statistiques d'Ayew sont faméliques : 8 matches de L1, aucun but, aucune passe décisive. Revenu mi-octobre, il a connu 4 titularisations de rang qui ont correspondu à 2 victoires havraises, les deux seules de la saison jusqu'à présent. Le départ de Ngoura, titulaire en pointe lors des deux dernières journées de championnat, pourrait le réinstaller.
Lorsqu'il est présent dans le XI de Didier Digard, Ayew est aligné dans un système à 2 attaquants avec Ilyes Housni (à Rennes, J9), Emmanuel Sabbi (Reims J11) ou Issa Soumaré (Nantes J12, Angers J13). L'unique fois où il a été seul devant, ce fut lors de la victoire contre Montpellier (1-0, J10). Dans un moment très délicat, quelle solution sera privilégiée par l'entraîneur des Normands ?