Benjamin André, celui qui est digne de confiance
Lillois aux 241 capes, Benjamin André est une pierre angulaire des Dogues. Il est aussi l'un des joueurs les plus appréciés des supporters. Discret mais appliqué et impliqué, il rentabilise son rôle en se mettant au service du collectif sur le terrain.
Cette année encore, à l'occasion de sa 6e saison au LOSC, il fait figure de proue. Replacé dans l'axe d'un milieu à trois par Bruno Génésio - il évoluait avant dans un milieu à deux, il attaque autant qu'il défend ce qui fait de lui un joueur difficile à cerner. Il a d'ailleurs récemment déclaré à l'Equipe que : "parfois on presse, parfois on est amenés à certains dépassements de fonctions, donc à se projeter plus haut. Inversement, lors des relances, l'adversaire ferme l'intérieur de son équipe. On essaye de trouver de nouvelles solutions. Là, un milieu décroche et crée du mouvement. On ne reste pas statiques. Moi, je me sens bien dans l'axe, j'aime défendre en avançant. Et emmener mes coéquipiers avec moi".
Il est également un joueur engagé sur le terrain, capable de provoquer et de récupérer avec intensité. Cette saison, il a réalisé 56 interceptions toutes compétitions confondues et n'a écopé que de 9 cartons jaunes en 38 matches disputés. Complet et régulier, il fait office de figure tutélaire dans un Lille qui peut douter occasionnellement.

Défaits à deux reprises avant la trêve internationale (par Dortmund en 1/8 de finale de Ligue des champions et par Nantes (1-0) ), les Dogues chercheront d'ailleurs à se relever face aux Sang et Or. Dans cette situation, la confiance portée au capitaine et en ses capacités sera primordiale.
"On veut être à la bagarre, a-t-il assuré. La pression est positive si ça nous amène un peu de dynamisme, parce que j'entends aussi le mot peur derrière la pression. Il faut la prendre du bon côté".
Alors que l'OM a perdu à Reims (3-1) et que Monaco a battu Nice (2-1), une victoire à Pierre-Mauroy placerait le LOSC à la 4e place ex-aequo avec le Gym. Le genre de match à ne pas manquer.
Florian Sotoca, l'homme de devoir
Devenu capitaine après le départ de Brice Samba cet hiver, Florian Sotoca a enfin débloqué son compteur de statistiques, à deux reprises contre Le Havre (une passe décisive lors de la victoire à l'aller, un but lors de la défaite à domicile au retour). Sur le plan individuel, c'est assurément la saison la moins aboutie pour l'attaquant qui a toujours fait montre d'une grande qualité collective parfois au détriment du rendement brut. La transition Franck Haise-Will Still n'a pas été aussi aisée que prévue au sein d'un club en quête de coupes budgétaires qui ont certes allégé la masse salariale mais contraint aussi à revoir les ambitions.
Un aspect que le Narbonnais battait en brêche en janvier dernier dans une interview accordée à Flashscore : "l'objectif du club est de retrouver l'Europe la saison prochaine. Il y a beaucoup de monde qui parle de saison de transition mais nous les joueurs, on se concentre sur ce qu'on sait faire".
À ce titre, le derby du Nord représente la dernière possibilité pour les Sang-et-Or d'accrocher l'Europe. Après la victoire de Strasbourg contre Lyon vendredi soir (4-2) (résultat Nice-Monaco), Lille est aussi dans l'obligation de gagner. Huitième à 5 points de son rival du Nord, Lens est dans la même situation. Et sur la forme du moment, après 4 défaites consécutives, les Artésiens ont battu l'OM au Vélodrome (1-0) puis Rennes (1-0). Lors de ces deux matches, Sotoca a joué bas, à hauteur de ligne médiane en moyenne, énormément défendu, tout en touchant 80 ballons sur son côté contre Rennes (seul Ruben Aguilar en a touché davantage, 97). En revanche, la verticalité lensoise a payé.

Contre l'OM, placé en pointe, Sotoca était déjà allé au charbon, remportant 10 duels sur 19, plus qu'aucun autre Lensois et le deuxième ex-aequo sur l'ensemble du match avec Ismaël Bennacer. Il avait également été le joueur le plus sollicité par ses coéquipiers avec 49 ballons touchés.
Cette abnégation a eu des répercussions sur son rendement offensif : aucun tir du match. Un travail de l'ombre qui lui sied, car cela va dans le sens de l'intérêt commun, comme il nous le confiait : "je n'ai pas forcément d'objectifs personnels mais je pense surtout au collectif. Retrouver l'Europe la saison prochaine, ce serait un vrai kif. Je veux simplement jouer le plus possible et les statistiques viendront, ce n'est pas un problème".
Une victoire à Lille confirmerait la forme lensoise au moment d'aborder le sprint final et, accessoirement, freiner les Dogues ravirait les supporters.