Par sa victoire 2-1 face au Barça à Montjuic, le PSG a fait comprendre à l'Europe ses intentions : après avoir tout gagné la saison passée, l'objectif est de continuer à tout rafler. Et peu importe si Dembélé, Doué, Kvara ou Marquinhos sont absents. Tout est mis en place pour que le banc réponde présent et, surtout, que de potentielles absences se ressentent le moins possible. Et là où cette équipe peut in fine impressionner, c'est dans quel état physique, elle réussit à terminer ses matches.
Quand Giovanni Castaldi a pris le micro en conférence de presse d'après-match mercredi pour demander à Luis Enrique s'il était "surpris" que son équipe ait "été très forte physiquement en seconde mi-temps", notamment parce que Paris n'avait "pas eu de préparation" et qu'il y avait "beaucoup de blessés", la réponse de l'Espagnol a une nouvelle fois été magistrale.
"Non… Si tu dis non, moi, je dis oui, et si tu dis oui, moi, je dis non. 'Nous sommes l'équipe en Europe qui s'est le moins entraîné'... C'est un cliché !", a-t-il rétorqué. Oui, Luis Enrique, qui travaille au quotidien comme un acharné avec son staff et son groupe, ne comprend pas comment on peut lui balancer ça en conférence de presse.
La question ne lui a pas plu et ce ne sera sûrement pas la dernière. Peut-être aura-t-elle été mal formulée également. Il est vrai que cela peut paraître assez réducteur de faire ce genre de conclusions. Surtout que Paris a montré la saison passée que l'aspect physique, notamment le fait de bien terminer les rencontres, faisait partie de son football. Alors pourquoi cette donnée serait-elle effacée quatre mois plus tard ?
À Barcelone, sur cet aspect du physique, le PSG a montré être dans la continuité des six derniers mois de 2024-2025, mais il a surtout envoyé un autre message : peu importe les absents, les remplaçants peuvent faire le boulot aussi bien que les titulaires et, particulièrement, la stratégie réfléchie en amont par Luis Enrique permet à son équipe de conclure positivement. Avec les Titis Mayulu, Mbaye et Warren Zaïre-Emery, Paris n'a pas flanché, même quand le score n'était pas en leur faveur. Derrière, les changements en seconde période ont permis d'apporter une nouvelle dynamique, ce qui leur donnera l'occasion de tuer le match grâce à Gonçalo Ramos.
Allier le travail avec le repos, la formule de Luis Enrique
Luis Enrique a été la figure centrale des succès de l'équipe la saison passée. Et pour que son équipe joue de telle manière, avec autant d'intensité, autant de rythme, autant d'animation, il a fallu s'entraîner de la même manière au quotidien. La réussite passe par le travail, la répétition, le dévouement, plusieurs aspects que ce groupe a pu démontrer l'an passé. L'Open Media Day avant la finale de la Ligue des champions a permis également de nous ouvrir les yeux sur à quoi pouvait ressembler le quotidien du staff technique et des joueurs au Campus PSG.
Entre les exercices de contrôle-passe-précision – pour aussi bien dominer le cuir, il faut savoir bosser les fondamentaux – et les situations de match avec une équipe qui attaque et une autre qui défend, pour travailler le pressing, contre-pressing et la sortie de balle de derrière, l'entraîneur espagnol ne laisse rien au hasard. Ce jour-là, le groupe avait donné la sensation de s'entraîner comme il joue le dimanche. Il n'était donc pas si étonnant de les voir triompher au bout avec un 5-0 en finale de Ligue des champions.
Surtout parce que cette équipe était également au complet… sans bobos, sans grosses blessures. Comment ? Car l'aspect physique est tout aussi – voire plus – important. À Munich, Paris n'a pas donné l'impression de jouer son 63ᵉ match de la saison, tellement l'équipe a déroulé techniquement, tactiquement et physiquement sur 90 minutes. Si Luis Enrique a réussi cette prouesse, c'est tout simplement parce que le volet "repos" est autant fondamental que la partie "travail". Et c'est dans cette lignée-là que le staff travaille depuis le début de la saison.
Oui, il faut se préparer à une quelconque éventualité et il faut tout calculer. Cet été, les joueurs du PSG n'ont eu que 22 jours de vacances – période la plus courte en Europe. Et malgré le calendrier, malgré les matches, Luis Enrique a pour but d'avoir une équipe qui tourne toujours aussi bien, mais pour cela, il faut s'adapter. Alors l'idée est de maintenir cette cadence entre le travail et le repos. Ça fait partie de la préparation pour le coach asturien. Depuis que la nouvelle saison a repris, il est arrivé plusieurs fois que les joueurs se retrouvent à avoir des jours offs en milieu de semaine. La gestion est importante et du matériel est mis en place pour réussir à tout maîtriser, selon nos informations.
Chaque matin, le club a fait le nécessaire pour le staff médical et le staff performance effectuent des tests aux joueurs, dans lesquels plusieurs données sont étudiées, notamment sur le physique de chacun, et ensuite travailler au cas par cas en fonction de la forme de chacun, et ce, dans le but d'éviter le risque de blessures. Face à Auxerre, Vitinha a joué avant d'être remplacé par précaution. Quand il y a un enchainement, l'Espagnol peut décider de ne pas faire jouer certains. Avant la trêve par exemple, à Toulouse, Pacho et Kvara sont laissés sur le banc, car le staff avait détecté un besoin de se reposer avant de partir avec leur sélection respective.
Voilà aussi pourquoi Paris s'est montré en désaccord avec l'équipe de France en septembre, parce que le club avait averti d'un potentiel risque de blessure pour Dembélé et Doué. Et que finalement, si les joueurs n'ont pas pu disputer ce Barça-PSG, c'est à cause d'une tierce-partie qui n'a pas voulu écouter. Avec Luis Enrique, tout est sous contrôle et avant le LOSC, l'Espagnol va continuer dans sa gestion.