L'occasion était belle de reprendre la tête de la Ligue 1 : le PSG venait de faire match nul à Lorient (1-1) et, avec une victoire, la différence de buts favorable aurait permis à l'OM de passer devant. Las, Ousmane Camara a égalisé pour Angers à la 96e minute (2-2) et les sifflets ont résonné dans le Vélodrome.
C'est le troisième match consécutif où les Marseillais réalisent une contre-performance. Et il serait illusoire d'oublier que, jusqu'à l'expulsion de Gautier Lloris, Le Havre menait 1-0 quand les deux équipes étaient à 11 contre 11. Battre des promus (Paris FC après avoir été tenu en échec 2-2 après avoir mené 2-0, Lorient à 10 après 10 minutes et Metz après avoir buté pendant 50 minutes) est la moindre des choses. Et si les victoires agoniques contre le PSG puis à Strasbourg ont contre-balancé les revers contre Rennes, Lyon et Lens, le bilan global dans le jeu reste énigmatique.
Forcer sa nature
Une question reste en suspens : l'OM sait-il se faire mal ? Il y arrive, parfois, comme à la Meinau pour arracher un succès à la 91e. Mais cela ressemble à une exception. Contre Rennes, le Real Madrid, le Sporting CP, Lens et Angers, les hommes de Roberto de Zerbi n'ont pas su arracher un résultat positif, à la fois par manque de caractère, de discernement collectif (entraîneur inclus) ou, pire, par crainte. L'évolution de l'équipe sous les ordres de l'Italien n'est guère évidente depuis son arrivée il y a près d'un an et demi.
La rhétorique de RDZ ne prend pas et quand il cite la victoire contre le PSG en conférence de presse mercredi soir après le nul contre le SCO, il omet (on imagine volontairement) que ce succès est intervenu dans un contexte spécial (le lundi soir où Ousmane Dembélé recevait le Ballon d'Or), que le rival comptait de nombreux cadres blessés et que le seul but du match est un csc fruit d'une cagade du gardien. C'était le soir ou jamais pour gagner et l'OM a eu le mérite de le faire avec beaucoup de hargne et une volonté peut-être inédite. Le contexte s'est-il avéré trompeur, y compris à Strasbourg où Joaquín Panichelli a manqué plusieurs fois de tuer le match quand le Racing, équipe la moins expérimentée du championnat, menait 1-0 ?
L'idée n'est pas de sous-estimer les victoires olympiennes, mais simplement de constater une faculté récurrente à ne pas monter les watts pour faire un résultat, souvent au diapason d'un coach beaucoup plus tranchant au micro que dans sa zone. C'était déjà le problème la saison dernière et le turnover estival n'a pas franchement infléchi la tendance jusqu'à présent. Quand un adversaire, même de bien moindre envergure, arrive avec un plan clair, il fait déjouer l'OM. Mercredi, RDZ a dû procéder à un triple changement à la pause, ce qui laisse interrogatif. Pour gagner, l'OM a souvent besoin d'un scenario sans aspérité et linéaire, sinon la sortie de route est proche. Difficulté mentale ou tactique ? Probablement les deux. L'homogénéité du championnat et la longueur de la première phase de la Ligue des Champions servent de pare-feu pour le moment. Mais l'OM ne peut conjuguer ses ambitions avec de telles occasions manquées.
