Un bon résultat et ça repart ? Pas sûr que cela suffise. En revanche, il est certain que si le Paris Saint-Germain surfait sur une dynamique davantage positive, certaines interrogations ne seraient pas revenues sur la table.
"C'est inexplicable. Dans ma carrière d'entraîneur, je ne peux pas l'expliquer. Nous avons les meilleures statistiques d'occasions créées de toute ma carrière d'entraînement. Il arrive un moment où je dois dire que je ne sais pas. Cela va tourner, cela ne peut pas continuer comme ça. Il va falloir couper cette dynamique et la changer", a détaillé Luis Enrique après le match nul contre Nantes.
Dans la tourmente depuis quelques semaines, le technicien espagnol s'est tenu à son discours habituel, montrant néanmoins de plus grands signes d'inquiétude. La presse française dresse le même constat depuis le début de saison, mais l'ancien du FC Barcelone s'accroche à son optimisme.
Dans de tels moments, un entraîneur n'hésite que rarement à tout chambouler, quitte à donner raison à ses détracteurs. Ce n'est clairement pas le genre de Luis Enrique et ce dernier pourrait bien mourir avec ses idées. En tout cas, c'est ce qu'a indiqué le quotidien L'Équipe cette semaine lorsqu'il a été écrit que le maître à bord du PSG était critiqué en interne pour son dogmatisme.
Ce vendredi, le déplacement à Auxerre n'apparaît pas comme celui de la dernière chance, mais les Parisiens savent qu'ils doivent retrouver la victoire, bien que cela ne fait que deux matches qu'ils ne l'ont pas connu. Factuellement, enchaîner un revers à Munich, puis un match nul contre Nantes n'est pas catastrophique, mais ce n'est pas suffisant et Paris doit gagner pour se donner de l'air.
"Ça fait déjà plus de 30 ans que je suis dans le foot et je ne vais pas perdre mon énergie avec ce qui se dit dans la presse. Vous m'entendrez difficilement dire du mal d'un joueur publiquement. Je ne sais pas qui toutes ces rumeurs vont intéresser. Moi, ça me touche très peu et j'apprends ces rumeurs autour du PSG dans la réunion avec l'équipe de presse. Mais ces rumeurs sont fausses. C'est faux et je me concentre sur les choses que je peux contrôler."
Luis Enrique sur la tangente
En effet, vu de l'extérieur, le collectif parisien semble déjà essoré par une dynamique relativement irrégulière, une animation de jeu inefficace et des critiques qui perdurent semaine après semaine. Initialement, L'Équipe a révélé des tensions entre Ousmane Dembélé et son entraîneur. Mais, il s'avère que le mal est plus profond.
"Il est fort pour parler en conférence de presse et envoyer de grandes phrases contre ses propres joueurs, explique un proche du vestiaire. Mais en face, il est toujours plus doux que ce qu'il vous dit. Il peut, par exemple, consoler un joueur après une mauvaise prestation, et le critiquer quelques minutes après en conférence de presse. Deux personnalités qui agacent", peut-on lire.
Une déclaration qui tranche avec l'atmosphère positive qui régnait jusqu'alors. Et, maintenant, que les résultats déçoivent certains, Luis Enrique en prend pour son grade. "Il y a même des joueurs qui ont signé avec son accord qui sont mécontents aujourd'hui. En fait, quand les joueurs commencent à prendre du poids, un peu de lumière et de l'influence, il n'aime pas ça du tout."
Toutefois, il est indiqué que les dirigeants parisiens veulent se tenir à leur feuille de route, c'est-à-dire, maintenir la confiance en Luis Enrique. Il reste du temps pour redresser la barre, mais avant de disputer cette 14ᵉ journée de Ligue 1, l'Espagnol n'a jamais semblé aussi fragilisé.
Un autre horizon est à percevoir : celui du mercato d'hiver. Quelques semaines auparavant, il n'était pas question de renforts, mais aujourd'hui, la donne a probablement changé. Et, peut-être que le PSG va consentir à de nouveaux investissements alors que certains éléments ne sont pas en odeur de sainteté auprès de l'entraîneur. Randal Kolo Muani et Milan Skriniar se rapprochent de plus en plus d'un départ et Paris devra tôt ou tard les remplacer.
C'est une période difficile pour tout le monde, car il faudra voir les besoins au niveau des achats et évaluer les joueurs qui voudront partir. Mais jusqu'au bout, j'espère que ces joueurs vont me convaincre qu'ils méritent de jouer."
En attendant, Luis Enrique sait qu'il a cinq rencontres à venir avant d'aller fêter Noël dans les meilleures conditions psychologiques possibles.