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Interview Flashscore - Jhoanner Chávez (Lens) : "L’adaptation n’a pas été facile, mais je suis venu pour m’imposer"

Jhoanner Chávez se confie à Flashscore News en exclusivité avant Montpellier.
Jhoanner Chávez se confie à Flashscore News en exclusivité avant Montpellier. MATTHIEU MIRVILLE/Matthieu Mirville/DPPI via AFP

Lens reçoit Montpellier ce dimanche 8 novembre, à 15h, au Stade Bollaert, pour le compte de la 14ème journée de la Ligue 1 McDonald's.

Lens, 7e avec 20 points, n’est actuellement qu’à trois points du rival Lille, quatrième, qui occupe la dernière place qui donne accès à la Ligue des champions.

Tandis que Montpellier, 18ᵉ et dernier de Ligue 1 avec 8 points, a obtenu un point à domicile après son match nul, 2-2, face aux lillois lors de la 13ᵉ journée. Toutefois, les Héraultais sont à quatre points du barragiste, Le Havre (16ᵉ), et à cinq du premier non relégable, Saint-Etienne (15ᵉ).

Les Montpelliérains auront face à eux une équipe lensoise revigorée après une victoire 2-0 lors du déplacement à Reims. Un match qui était placé sous le signe des retrouvailles entre l’entraîneur belge du RCL, Will Still, et son ancien club Reims, mais aussi avec son ancien coach principal, Luka Elsner, lors de son passage au Standard de Liège. 

Actuellement, les Sang et Or ont remporté cinq matches, concédés trois défaites et réalisé cinq nuls en 13 rencontres sous l’ère Will Still, qui a succédé à Franck Haise, entraîneur français qui a mené l’équipe des Hauts de France en Ligue des champions.

Avant cette rencontre entre Lens et Montpellier, Flashscore s’est intéressé à l’arrière gauche équatorien, Jhoanner Chávez, qui est arrivé au RCL en janvier 2024 sous la forme d’un prêt avec option d’achat obligatoire en provenance des brésiliens de Bahia.

Chávez, né à Puerto Francisco de Orellana et formé à l’Independiente del Valle en Équateur, a déjà raflé quelques titres : le championnat d’Equateur, la Copa Sudamericana (ndlr: la Ligue Europa sud-américaine), et la Copa Libertadores U-20 avec son club formateur.

Cette saison, il a déjà égalé le nombre de matchs réalisés sous le maillot de Lens, avec dix rencontres disputées. Toutefois, sur cet exercice, il a ouvert son compteur but face à Brest.

L’international équatorien de 22 ans nous a parlé de ses problèmes d’adaptation, de ses rêves en tant que joueur et de la fierté de porter le maillot de l’Equateur.

Que peut-on dire de cette victoire face à Reims? 

Nous avons été en mesure de remporter une victoire importante dont nous avions besoin depuis plusieurs matchs. Nous avons travaillé pour l'obtenir. Et je pense que le plan que nous avions en tête, toute la semaine, a pu se mettre en place. 

Cela fait oublier ce qui s'est passé la semaine auparavant, à domicile, la défaite 3-1 face à Marseille? 

Oui, c'est du football. Si nous nous en tenons à ce qui s'est passé à domicile, nous ne progresserons jamais. Chaque week-end, chaque match est une nouvelle occasion de faire nos preuves et de gagner. Dans notre club, on considère que chaque match que nous jouons, nous le jouons pour le gagner. 

Vous êtes 7e, à égalité avec le 6e, Nice, est-ce une place satisfaisante pour Lens? 

Non, je pense que notre équipe est prête à occuper une meilleure place. Mais maintenant, c'est à nous, comme on dit, de nous accrocher pour l'instant à cette place. Mais nous ne la considérons pas non plus comme une mauvaise place. Nous progressons petit à petit. Et nous espérons que d'ici la fin de la saison, nous serons dans une position qui nous conviendra vraiment. 

Cette deuxième saison avec Lens, comment se passe-t-elle pour vous? 

A vrai dire, ça se passe très bien. Je connais un peu le championnat de France, mais je sais que j'ai encore des choses à améliorer, mais nous nous en sortons bien cette saison. Personnellement je l'affronte de la meilleure façon et je pense que je suis sur la bonne voie. 

La saison dernière était celle de l'adaptation, celle-ci est celle de la confirmation? 

Je peux vous dire que oui, par rapport à l’adaptation en tant que telle, l'adaptation au pays, au club, et à la ligue. Car, par rapport au style de jeu, je n’ai pas trop eu à m’adapter, parce que quand je suis arrivé, je connaissais déjà tout le système, je l'avais en tête, parce qu'en Équateur, je le pratiquais déjà. Il s'agit donc d'une adaptation au pays, au climat, à la culture, à la nourriture, qui est très différente de ce que j'ai toujours fait, et qui l'est encore. J'ai su garder le sens des responsabilités et jusqu'à présent, je me suis bien débrouillé. 

Qu’est-ce qui est le plus compliqué? Parler français, les températures, la nourriture…

Le plus compliqué, c'est la langue. Elle est très difficile, très différente de l'espagnol. Le climat est aussi compliqué parce que c'est la première fois que j'expérimente ces températures, mais c'est quelque chose de temporaire. La langue, c’est différent, je l’apprends, mais c'est difficile, c'est très difficile de parler, de comprendre la grammaire. Mais bon, nous sommes là, et nous continuons à apprendre. 

Comment s'est passé le départ de l'Équateur, d'abord pour le Brésil et maintenant pour la France? La transition a-t-elle été très compliquée?

Non, pas vraiment, parce que lorsque j'étais en Équateur, j'ai toujours voulu faire ce bond en avant. J'ai toujours voulu faire un saut dans ma carrière, un saut dans la qualité et je pense que ce sont des bons choix que j’ai fais. Je ne peux pas dire que le fait d'aller au Brésil a été mauvais pour moi, mais cela m'a coûté, c’était dur. C'était la première fois que je quittais mon pays, mais finalement je suis retourné dans mon club formateur en Équateur, où j'ai pu me préparer au mieux pour être ici. 

Qu'est-ce qui vous manque le plus en Équateur ? 

Ma famille. En ce moment, je suis seul. Donc ma famille me manque beaucoup. La nourriture me manque aussi beaucoup, c’est aussi quelque chose d’important. 

Dans l’effectif lensois, vous parlez plus avec des joueurs comme Deiver Machado ou Facundo Medina, par exemple, comme ils sont sud-américains, ou avec tout le monde, peu importe? 

J'essaie de parler à tout le monde, mais évidemment je parle plus avec Facundo, avec Deiver et avec Neil El Aynaoui, qui parle espagnol, et aussi avec Martín Satriano, qui vient d'arriver. Je m'entoure d'eux et ils essaient aussi de m'apprendre un peu de français, et voilà où nous en sommes. 

Vous êtes appelé régulièrement en sélection. Qu’est-ce que cela représente pour vous de porter le maillot de l’équipe nationale de l'Équateur? 

C’est incroyable. Je pense que chaque joueur se sent à l'aise, et se sent heureux de représenter son pays . Je pense que, pour mon pays, je serai toujours disponible. Je pense qu’en ce moment nous sommes dans une bonne phase (ndlr: 3e de la phase de qualification pour la CDM 2026) et j’attends avec impatience la prochaine trêve internationale pour pouvoir me joindre à l’équipe. 

Le rêve est d'atteindre la Coupe du Monde avec l'Equateur ? 

Oui, bien sûr. Je ne peux pas dire que c'est un rêve, je peux dire que c'est un très grand rêve! Tous les footballeurs qui font partie de l'équipe nationale veulent être présents, ils veulent représenter leur pays lors d’une Coupe du Monde, ce qui n'est pas rien. C'est la chose la plus importante qui soit pour une équipe nationale. 

Ma dernière question s'adresse précisément au petit garçon que vous étiez. C’était le rêve, le chemin que vous vouliez de prendre jusqu'à maintenant?

Je suis très fier de moi, après tout ce temps dédié, tout ce dévouement, tout ce travail que j’ai accompli, tous ces combats que j’ai mené. Je me sens à l'aise. Je sais que, ma carrière, je la prends comme si elle venait de débuter et je pense que je me débrouille très bien. J'espère continuer à monter comme les fusées. Je me sens très confortable avec ce que je fais et je suis très heureux avec ce que j'accomplis.