Plus

Exclu' - De retour de blessure, Alidu Seidu se confie : "Tout est dans la tête"

Alidu Seidu face à Nantes le week-end dernier.
Alidu Seidu face à Nantes le week-end dernier.Profimedia

Les blessures au ligament croisé sont le cauchemar de tout footballeur : longues, éprouvantes et souvent survenant au pire moment. Pour les Ghanéens, la saison dernière a ressemblé à une série de malchances.

Alidu Seidu, Fatawu Issahaku, Ernest Nuamah, Abdul Mumin et Baba Iddrisu ont tous été victimes de cette blessure redoutée, laissant de nombreux talents frustrés sur le banc.

Pour Seidu, les mois qui ont suivi ont été les plus difficiles de sa jeune carrière. "Le processus de récupération du ligament croisé est très compliqué, tout se joue dans la tête, dans la façon dont on gère la blessure", a-t-il confié à Flashscore lors d’un entretien organisé par la Ligue 1.

"Avec le soutien de mes coéquipiers, du staff, de ma famille et des supporters, j’ai eu l’énergie de travailler encore plus dur. Cela a rendu la rééducation beaucoup plus facile."

Le chemin du retour a été éprouvant. Des heures passées à la salle pour reconstruire les muscles perdus, du cardio sans fin, et une reprise progressive du travail avec le ballon ont mis à l’épreuve le corps et l’esprit.

"Quand on se blesse au ligament croisé, on perd tout, les cuisses deviennent maigres. La période la plus difficile, c’était la salle et le cardio, mais je savais que c’était le passage obligé pour revenir", se souvient-il.

Ce retour tant attendu est enfin arrivé face à Lorient. Même si Rennes a été battu 4-0, fouler la pelouse était une victoire émotionnelle. "Le moment où j’ai posé le pied sur le terrain, j’étais tellement heureux. Le ligament croisé a été ma blessure la plus grave et la plus longue. Revenir, c’était fou et étrange à la fois, mais j’attendais ce jour depuis longtemps."

Il a rejoué contre Lyon puis a véritablement marqué son retour avec une prestation de joueur du match face à Nantes, délivrant une passe décisive et affichant à nouveau la combativité qui faisait de lui un favori des supporters avant sa blessure.

"Mon objectif est d’avoir beaucoup de temps de jeu, de tout donner pour que Rennes se qualifie en Europe. Je suis convaincu que cette saison, on peut accomplir de belles choses", a-t-il affirmé avec une confiance retrouvée.

Un nouveau coach

Travailler sous les ordres du nouveau coach Habib Beye a renforcé cet optimisme. L’ancien défenseur de Marseille et Aston Villa, récemment nommé, a apporté une nouvelle dynamique.

"Jusqu’ici, l’ambiance est très bonne. Il est arrivé avec de grandes ambitions et les entraînements sont intenses. Pour moi, c’est un privilège de travailler avec lui car il a de l’expérience en tant que joueur et il nous transmet cette expérience sur le terrain."

Seidu a aussi été encouragé par son compatriote Fatawu Issahaku, lui aussi revenu d’une blessure au ligament croisé et qui a démarré la saison de Championship en trombe avec Leicester City.

"C’est toujours un plaisir de voir un ami revenir plus fort. Je parle souvent avec lui et je suis très heureux. Nous, les Ghanéens et tous les joueurs de la sélection, sommes contents de voir Fatawu retrouver sa force", a-t-il confié. Il a également eu une pensée pour Ernest Nuamah, encore en phase de récupération, à qui il souhaite le meilleur.

La présence ghanéenne en Ligue 1 n’a jamais été aussi forte, avec Seidu rejoint par Gideon Mensah (Auxerre), Salis Abdul Samed (Nice), Francis Abu (Toulouse), Kojo Peprah Oppong (Nice), Terry Yegbe (Metz), Ibrahim Osman (Auxerre), Elisha Owusu (Auxerre), Ernest Nuamah (Lyon), Mohammed Salisu (Monaco) et Nathaniel Adjei (Lorient).

"C’est très positif pour nous car la Ligue 1 est l’un des plus grands championnats du monde. Voir de plus en plus de Ghanéens ici me rend fier. Cela prouve que nous avons la qualité pour évoluer au plus haut niveau", a-t-il ajouté.

Pendant sa convalescence, Seidu a suivi de près les qualifications du Ghana pour la Coupe du monde, célébrant la victoire 2-1 contre le Mali et le match nul arraché face au Tchad.

"J’ai soutenu les Black Stars à distance. J’étais très heureux quand on a battu le Mali car c’est une équipe solide avec de grands talents. J’espère rejoindre le groupe le plus vite possible pour les deux derniers matchs."

Le double rendez-vous d’octobre contre la République centrafricaine et les Comores pourrait marquer son retour en sélection. "Représenter l’équipe nationale est une immense fierté. Si je peux rejoindre le groupe en octobre, je donnerai tout et je me battrai pour l’équipe. C’est mon objectif", a assuré Seidu.

Pour lui, la qualification pour la Coupe du monde 2026 est impérative. "Tout le monde sait que le Ghana est une grande nation de football. Rater la CAN a été une déception, non seulement pour les Ghanéens mais aussi pour d’autres joueurs qui n’y croyaient pas. On doit se qualifier pour la Coupe du monde. Cette équipe compte beaucoup de jeunes joueurs, il faut donc de la patience. Dans quelques années, nous serons très forts et difficiles à battre."

Après un long et solitaire combat contre la blessure, Seidu revient plus affamé, plus affûté et déterminé à rattraper le temps perdu. Rennes et le Ghana espèrent que sa résilience inspirera la suite de sa carrière.

Owuraku Ampofo
Owuraku AmpofoFlashscore