L'OL a fêté Noël le 23 décembre, en annonçant l'arrivée d'Endrick dans le cadre d'un prêt payant de six mois en provenance du Real Madrid. Son transfert sur les bords du Rhône faisait déjà vibrer les Gones depuis plusieurs semaines, dopés aux "Here we go" et autres sornettes des spécialistes mercato qui assuraient chaque semaine un peu plus que oui, le jeune attaquant brésilien de 19 ans allait bien poser ses valises au Groupama Stadium.
En réalité, celui qui est privé de temps de jeu depuis l'arrivée de Xabi Alonso n'a pas découvert Lyon ce 23 décembre mais bien avant : plusieurs fois avant cette annonce faite dans un français presque sans accent, Endrick est venu visiter la ville, prendre ses marques et même trouver où lui et sa femme s'établieraient l'espace d'un semestre. D'où sa maîtrise relative de la langue de Molière ? Avant d'arriver au Real Madrid, il avait pris des cours d'espagnol au Brésil pour s'assurer une intégration rapide, peut-être a-t-il reproduit l'initiative. À moins qu'Eduardo Camavinga, l'un de ses bons amis du vestiaire merengue ne l'ait aidé.
À Lyon en terrain conquis
Une chose est sûre : Endrick avait hâte de rejoindre l'OL. L'entourage du joueur a même fait en sorte que l'information concernant son prêt fuite à outrance et semble avoir préparé au mieux ce transfert retentissant pour la Ligue 1. Dans la capitale des Gaules, le joueur formé à Palmeiras débarque avec un double projet pour le moins ambitieux : prouver qu'il a bien le niveau pour jouer au Real Madrid sur le long terme, mais surtout sur le court terme être convoqué pour la Coupe du monde avec le Brésil à l'issue de la saison.
À Lyon, Endrick semble avoir tout pour réussir : un coach portugais avec lequel il a déjà échangé, un historique très favorable entre le club et les joueurs brésiliens, plusieurs lusophones dans l'effectif... Et surtout aucune concurrence. À tel point qu'à peine arrivé, il a déjà piqué le numéro 9 de Martin Satriano, attaquant de pointe désigné de l'OL qui n'a inscrit... que trois buts depuis le début de son prêt en provenance du RC Lens.
Il a même dans les clauses de ce prêt payant à 1 million d'euros un nombre de matchs minimum à jouer, tellement élevé qu'il devrait - sauf blessure - être titulaire lors de chacune des prochaines rencontres de l'OL, à commencer par le choc contre Lille le 10 janvier, son premier match. Le Real Madrid mise beaucoup sur ce prêt et espère relancer un investissement aux quelques 35 millions d'euros plus 25 millions de bonus qui se contente d'une place sur le banc depuis plusieurs semaines.
Embouteillage madrilène, exil lyonnais logique
La faute à qui ? Kylian Mbappé et ses performances XXL d'abord, qui empile les buts et porte un Real Madrid moribond, quand bien même il pourrait se montrer lui-même plus efficace. Et puis... Il y a ce conflit évoqué entre Xabi Alonso et le joueur, qui aujourd'hui préfère même faire entrer Gonzalo Garcia en fin de match plutôt que celui qui était un temps le meilleur super sub d'Europe lors de son arrivée au club.
Pour éviter de finir au rayon des Brésiliens qui ont échoué au Real Madrid, dont le dernier en date est Reinier Jesus, transféré contre 40 millions d'euros mais retourné librement au pays à l'issue de son contrat, après des prêts infructueux à travers l'Europe, il préfère donc fuir un club dont le contexte tendu laisse peu de place aux expérimentations. Vinicius et Rodrygo eux ont eu le temps de prendre leurs marques au sein du club, ratant beaucoup avant de devenir les stars mondiales qu'elles sont aujourd'hui. Endrick lui n'a pas vraiment le temps, ou du moins pas les opportunités pour, et s'exile donc.
Une Coupe du monde comme but ultime à 19 ans ?
Mais si tout ce prêt a des allures de deal gagnant-gagnant pour toutes les parties, il n'en reste pas moins que l'objectif d'Endrick reste in-fine d'être convoqué pour la Coupe du monde avec le Brésil, par un certain Ancelotti. Le technicien italien est d'ailleurs celui avec qu'il a vécu ses plus belles heures au Real Madrid. Problème : Ancelotti ne semble pas pressé de revoir l'attaquant de 19 ans sous le maillot de la Seleçao et estime qu'il lui reste "plein d'autres Coupes du monde à jouer" vu son jeune âge.
À lui donc de prouver qu'il peut être indispensable au Brésil mais surtout indispensable aussi au Real Madrid, s'il veut que son avenir s'écrive au-delà d'une parenthèse enchantée sur les bords du Rhône. S'il rêve d'un avenir à la Benzema, son futur peut aussi très vite ressembler davantage à celui de Mariano Diaz, aujourd'hui remplaçant à Alaves. Les Lyonnais eux s'en contenteraient, les autres protagonistes un peu moins.
