"On a souvent eu des difficultés contre des équipes mal classées." Les mots de l’entraîneur lillois vendredi en conférence de presse sonnaient comme un avertissement à son équipe. Après avoir tenu tête fièrement à Dortmund devant son mur jaune, Lille a rendez-vous avec la pire équipe de Ligue 1, Montpellier, 18e et dernier avec seulement 15 points. Un match qui étonnamment, est loin d’être une formalité pour le LOSC de Genesio. À l’aller, Montpellier avait arraché le match nul 2-2 à la 93e minute, grâce à un but d’Arnaud Nordin.
Plus récemment, le LOSC s’est incliné 2-1 à domicile face au Havre, quatre jours après son élimination surprise en Coupe de France face à Dunkerque, mais a aussi fait 1-1 contre Nantes, 0-0 contre Auxerre ou perdu 2-1 à la Meinau face à Strasbourg. Au total, les Dogues ont perdu huit points dans leur quête de podium contre des adversaires cantonnés au statut de lanterne rouge. Ce qui fait dire à l’entraîneur lillois que ce duel face au dernier de Ligue 1 a tout d’un "match piège". Et sans exagérer donc.
Un problème mental qui coûte cher
"C’est à nous de bien nous préparer dans les têtes, insiste-t-il. Il faut être prêt à répondre à tout type de scénario. Comment switcher ? On prévient. On prépare les matchs de la même façon que contre Dortmund, mais c’est mental." L’entraîneur avertit ses joueurs : "Il faut être présent du début jusqu’à la fin du match. Il ne faut pas de relâchement ou de suffisance. Cela se prépare individuellement et collectivement dans les têtes."
D’autant que si le LOSC rêve encore d’une qualification en quarts qui se voudrait historique en Ligue des champions, les hommes de Genesio doivent surtout assurer au moins une quatrième place, qui pourrait les voir, comme cette saison, accéder aux barrages de qualification pour la C1. Une place actuellement occupée par l’AS Monaco, qui n'a fait qu'un match nul 1-1 face à Toulouse vendredi. En cas de victoire face à Montpellier, les Dogues reviendraient à égalité de points (44 points), restant derrière qu'en raison de la différence de buts (-5 pour Lille sur Monaco). Mais si l’on regarde les calendriers de chacun, l’avantage est à Lille, qui n’a "que" Lyon et Marseille à affronter d’ici la fin de saison, quand l’ASM doit aussi jouer face à Nice.
Un quart de finale contre le Barça pour continuer de rêver
Pour espérer accrocher cette quatrième voire troisième place, le LOSC va devoir enchaîner les victoires face à plus faible que lui et "se faire violence". Au programme sur ces dernières journées : Montpellier donc, mais aussi Nantes, 14e, Auxerre, 12e, Angers, 13e, et Reims, 15e, lors de la dernière journée. "Je ne pense pas que mon équipe se relâche lorsqu’on joue des équipes moins bien classées, je pense simplement qu’on est presque trop impatients dans ces matchs, poursuit Genesio depuis son estrade. C’est-à-dire qu’on veut tellement faire la différence rapidement qu’on oublie certains fondamentaux indispensables pour gagner un match, quel que soit l’adversaire. Je compte sur mes joueurs demain pour qu’on corrige cet aspect-là."
En Ligue des champions, le beau parcours lillois entamé le 6 août dernier avec une victoire face au Fenerbahçe en demi-finale des qualifications pourrait prendre une tournure très prestigieuse en cas de victoire face à Dortmund mercredi, puisque l’adversaire des quarts de finale pourrait être… le FC Barcelone, s’il transforme l’essai de l’aller remporté 1-0 face à Benfica. De quoi faire rêver un peu plus un effectif lillois très jeune, qui doit gagner en expérience pour mieux enchaîner entre affiches européennes et son "pain quotidien" tel que le nomme Genesio. D’ici-là, les Dogues devraient tout de même retrouver deux joueurs importants dans l’effectif : Osame Sahraoui, prévu contre Dortmund, et Edon Zhegrova, après la trêve internationale fin mars.