Q : Comment jugez-vous le début de saison de votre équipe ?
R : "On a perdu contre des "gros", Marseille ou Strasbourg, tout en montrant qu’on pouvait leur tenir tête. Mais en Ligue 1, tous les matches sont durs. Je trouve pourtant que l’équipe progresse, qu’on est sur la bonne voie, qu’avec notre effectif désormais, on a tout pour faire une belle saison."
Q : Stéphane Gilli, votre entraîneur, découvre aussi la Ligue 1. Comment jugez-vous son adaptation ?
R : "On lui doit beaucoup notre bon début de saison. Je l’ai rencontré l’année dernière en arrivant au club et j’ai tout de suite apprécié la vision qu’il a du football. C’est lui qui a fait monter l’équipe. On avait peut-être un effectif taillé pour ça, mais il fallait le faire et il l’a fait. Je trouve qu’on ne met pas assez en avant les entraîneurs comme lui. On aime bien mettre en avant les Portugais, les Espagnols, alors qu'ils ne font rien de fou. Mais lui, il bosse très bien. Et par ailleurs, dans le foot, j'ai rarement rencontré quelqu’un d'aussi droit que lui. Il a par exemple fait comprendre à mon frère (Julien, NDLR) qu’il le ferait rentrer contre Marseille au Vélodrome. Il savait que c'était son rêve et il l’a fait. Humainement, c'est le meilleur que j'ai vu dans ma vie, vraiment. C’est même peut-être là sa marge de progression, parce qu'il est trop humain. Et les sentiments dans le football, ce n'est pas bon."
Q : C’est ce que vous répétez à vos coéquipiers. Tout le monde au club loue l’ambiance dans le vestiaire, vous dites que parfois, vous êtes tous trop gentils….
R : "Bien sûr qu’il faut des méchants. Il y a des joueurs comme Roy Keane ou Patrick Vieira qui sont des légendes aujourd'hui, parce qu’ils étaient méchants. Ce n'est pas pour autant qu'en dehors, ce ne sont pas des personnes incroyables. Mais dans le football, si tu veux exister, il faut être un minimum méchant."
Q : Outre le brassard de capitaine, vous avez hérité d’un nouveau positionnement sur le terrain cette saison…
R : "C’est le fruit d’une discussion avec le coach. Il voulait me voir un peu plus haut sur le terrain, tout en étant libre de redescendre pour toucher des ballons, parce que j'en ai besoin et parce que c’est ainsi que j’exprime le mieux mes qualités. Je me sens bien dans cette position-là. Elle me permet de faire des passes décisives, j’en suis à deux déjà cette saison. J’espère pouvoir marquer également. Je n’ai jamais terminé une seule saison sans avoir marqué au moins une fois. Mais je ne cours pas après les buts. Quand on me pose la question si, seul devant un gardien, un attaquant surgit à côté de moi, je lui fais la passe, la réponse est oui. Je prends plaisir à régaler les autres."
Q : Vous vous sentez à votre place ici au PFC, vous le minot de l’OM ?
R : "J'ai eu la chance d'arriver dans le club où évolue mon frère, qui, s’il joue moins cette saison, reste un cadre du vestiaire. Je me sens bien à Paris. Ça peut choquer en tant que Marseillais, mais je kiffe la vie à Paris, j'y ai rencontré ma fiancée. Je suis très heureux à Paris, très heureux avec cette équipe, ça faisait longtemps que je n'avais pas été aussi content d'arriver le matin à l'entraînement. Sur le terrain, c'est peut-être une de mes meilleures périodes depuis que je joue au foot, je me sens vraiment en jambes, vraiment performant."
Q : Un autre "Marseillais" s’épanouit au PFC cette saison, c’est Ilan Kebbal…
R : Je ne m’attendais pas à ce qu’il atteigne un tel niveau: pour moi, il est déjà parmi les 2-3 meilleurs joueurs de Ligue 1. Il a pris une nouvelle dimension. Je lui souhaite d’aller encore plus haut. C'est un destin incroyable : avec mon frère et Ilan, ça fait trois mecs de Marseille, trois joueurs du Burel FC même, au PFC, qui sont montés de Ligue 2 à Ligue 1 et qui tentent d’écrire l’histoire de ce club."