Benatia est "le meilleur directeur du football pour travailler à l'OM", selon Longoria

Benatia et Longoria à l'entraînement le 29 septembre 2025.
Benatia et Longoria à l'entraînement le 29 septembre 2025.CHRISTOPHE SIMON/AFP

En conférence de presse pour revenir sur la première partie de saison de l'OM, le président Pablo Longoria est notamment revenu sur sa collaboration avec Medhi Benatia ce jeudi.

La première partie de saison : "(...) On a commencé la saison après septembre avec un optimisme important contre Lorient, puis au Bernabéu où nous avons commencé avec enthousiasme et optimisme. Nous sommes arrivés à la trêve internationale d'octobre dans une situation positive et une bonne dynamique. Puis, nous sommes rentrés dans une normalité avec l'enchainement des matchs et le calendrier actuel. On avait anticipé comment gérer l'énergie mentalement, physiquement avec l'enchainement des matchs et la présence en Ligue des champions. Lors de nos dernières saisons, on est passé de zéro point, puis à trois points, puis à six points et cette année nous sommes à 9 points dans ce nouveau format. On voit une évolution. Le nouveau format est plus compliqué. On souffre encore mentalement et physiquement dans l'énergie dépensée face à ces doubles compétitions. On est à 32 points, on est 2,2 points/match depuis le 1ᵉʳ septembre. Et en Ligue des champions, on a de bonnes possibilités de passer en barrages. Je crois que je suis content, nous sommes dans la normalité de ce qu'on souhaitait. Je suis content, fier, mais satisfait, c'est un grand mot."

Le mercato hivernal : "Je vais être très clair : quand tu commences la saison, tu as un objectif économique. Lors du mercato d'été, tu as voyagé plus haut que prévu avec des circonstances qu'on n'avait pas prévues. Le mercato de janvier doit être une situation où nous maintenons le niveau de compétitivité de l'équipe et chercher à alléger les finances du club."

Le Trophée des champions : "Jouer une finale et être dans une situation où nous pouvons amener un titre depuis 2021 nous tient à cœur. Pourquoi le Koweït ? C'est une décision de la Ligue. On étudie le modèle économique de la compétition. Je peux comprendre que s'il y a un intérêt commercial à aller jouer au Koweït, c'est toujours intéressant au niveau produit. Ça nous porte vers un budget de 3 millions d'euros, ce n'est pas le modèle économique de la Supercoupe d'Espagne et Italie. Comme Ligue, on doit penser comment faire pour améliorer la valeur commerciale de la compétition."

Des recrues hivernales ? : "On doit chercher tout le temps comment améliorer l'équipe. Si j'analyse un peu l'effectif, on voit que les postes où nous avons une rotation mineure, c'est peut-être trouver un joueur avec des caractéristiques similaires à celles de Greenwood qui affiche un nombre de minutes très haut. En indiquant que l'objectif est d'alléger le coût de l'équipe, s'il y a des possibilités dans cas, il est nécessaire d'avoir un joueur offensif en plus."

Un départ d'Hojbjerg ? : "Il n'y a pas de discussion. Nous avons une position ferme, on veut se priver d'aucun joueur important dans notre effectif. Il n'y a rien et il n'y a aucune possibilité que Pierre puisse partir. Je ferme complètement la porte."

Les blessures : "Quand tu as neuf joueurs blessés au même moment, personne n'est content. Ce n'est pas un problème de personnes mais dans ce moment, tu es en alerte en numéro 1, la santé des joueurs. En 2, c'est comment conserver la compétitivité malgré les absents, on s'est amélioré là-dessus. À partir du moment où les gens commencent à travailler ensemble – on a changé une partie du département médical – il faut du temps pour connaître la méthodologie du staff de Roberto De Zerbi. Il a fallu du temps pour cette adaptation mais tout est en ordre et ça s'est remis dans un bon schéma."

Bilal Nadir : "Bilal Nadir est passé par différents moments dans son parcours à Marseille avec des débuts compliqués. Il a passé beaucoup de temps ici, on est en conversation pour prolonger mais tu dois t'adapter à chaque cas. Avec ce qu'il s'est passé à Angers (malaise), c'est une situation individuelle sensible. On espère arriver à un accord.

De Zerbi : "La situation est très claire. On souhaite qu'il continue beaucoup d'années ici à l'OM. J'espère qu'il sera mon entraîneur tout au long de mon passage à l'OM. Quand tu connais la personne, je suis chaque jour un peu plus content de travailler avec lui. Avec ce type de personnes d'un niveau extraordinaire – il est l'un des meilleurs entraîneurs d'Europe –, je ne crois pas que ce soit le moment de parler de l'avenir en plein cœur des compétitions. Il faut avoir une discussion sincère dans les moments opportuns. Il commence à parler français, c'est un bon signal. Dans le monde professionnel, il faut voir si les attentes de tout le monde sont alignées. Il faut aussi s'aligner avec l'ambition de De Zerbi."

Les infrastructures : "Le déménagement au Prado est prévu en février, mars. C'est un signal très important au club. Les espaces à la Commanderie ne sont pas à la hauteur de ce que requièrent des organisations modernes d'un club qui se projette sur l'avenir. 

Je dis depuis longtemps qu'on a un problème avec les infrastructures, au regard du nombre de terrains notamment."

L'organigramme : "Le club doit respecter son histoire mais c'est le travail du manager de trouver un endroit où chacun doit avoir sa place, aucune légende n'occupe un poste à responsabilité. S'il y a d'anciens joueurs ou des légendes qui sont compétents et ont un niveau de qualification qu'on veut, ça donne du sens. Jean-Pierre (Papin) a été entraineur de la deuxième équipe, on a décidé de changer. Il joue un rôle différent aujourd'hui sur lequel on est très content, il nous aide sur la partie commerciale."

Le centre de formation : "Il faut travailler avec cohérence et unité. Il y a une évolution importante, je suis très content du travail de Titou (Hasni, directeur du centre de formation) et de l'implication de Medhi (Benatia). Si tu t'impliques à travailler avec des jeunes, ça se reproduit avec l'équipe première. La chose la plus difficile est d'avoir le courage de les mettre sur le terrain. On veut continuer sur cette direction, continuer le centre de formation. On veut des talents locaux plus importants. Quand Konaté a débuté avec Leipzig, j'ai eu mal au cœur, de le voir passer par le club et de faire sa première apparition ailleurs. Il y a un niveau d'implication très important de toute la direction sportive. Le résultat n'est pas la chose la plus importante chez les jeunes, tu dois travailler de manière vertical mais pas horizontale, mais les résultats sont une conséquence de voir une évolution."

Le Vélodrome : "C'est public et c'est dans l'agenda du jour du conseil municipal d'avoir ce bail de 15 ans. C'est une bonne nouvelle pour tout le monde d'avoir ce type de stabilité. Cela permet de faire différents types de travaux et d'investissements nécessaires dans le stade. Il n'y a pas eu beaucoup de travaux depuis 10 ans. Ce stade n'est pas pensé pour une optimisation totale des revenus commerciaux. Tu peux te projeter sur les travaux avec l'objectif d'améliorer l'expérience dans tout le stade. Un stade en centre-ville, c'est un avantage, oui et non. Il faut regarder comment avoir une visibilité commerciale et l'utilisation quotidienne du Vélodrome. A-t-on un espace suffisant pour créer un musée dans le stade? Il faut réfléchir à comment faire vivre tout l'espace autour du Vélodrome."

Le naming : "Le contrat arrive à la fin avec Orange en 2026. On discute avec Orange mais tu es obligé de voir les différentes possibilités."

Les supporters : "On a un rendez-vous demain (vendredi) pour faire un bilan, pour souhaiter de bonnes fêtes, avoir une discussion ouverte. Je crois que la relation est très bonne actuellement. Il faut chercher à expliquer les choses, analyser dans l'équilibre de chacun pour tirer tout le monde vers la même direction. Il faut expliquer où le club veut aller. Si j'étais supporter, c'est quelque chose que j'apprécierais. La responsabilité des dirigeants est de protéger la passion des gens. Dans cet équilibre, il faut faire en sorte que tout le monde comprenne les choses."

Greenwood : "Sur la situation contractuelle, l'OM a 60 % des droits économiques du joueur, 100 % des droits sportifs avec une possibilité, en cas de qualification en Ligue des champions, d'augmenter de 5 % pour arriver à 65 %. On est très contents de l'évolution de Mason. C'est un travail quotidien de tout le monde du sportif, spécialement dans l'évolution de son jeu. On connait son talent mais le travail que De Zerbi fait avec lui est extraordinaire. Mason travaille pour améliorer son niveau et la manière dont il voit le football de manière collective, c'est sa plus grande évolution. On est conscient d'avoir un joueur très important qui se met au service du collectif, on veut une continuité avec lui. C'est difficile d'avoir des joueurs déterminants, mais il faut un collectif."

Benatia : "Nous sommes deux personnes complémentaires. Tu peux difficilement trouver des directeurs avec les qualités de Medhi. C'est très important de travailler dans cette coordination parce qu'on a des caractères très différents. Cette coordination a tiré le meilleur de chacun d'entre nous, dans laquelle Medhi est l'un des meilleurs en Europe sur la partie technique, sans aucun doute. C'est le meilleur directeur du football pour travailler à l'OM avec toutes ses particularités, pour le bon et le mauvais. La complémentarité entre nous deux est très importante. Actuellement, je cherche à avoir une ambition plus stratégique sur la globalité du club, sur le budget, le mercato d'hiver, les objectifs généraux du club. Au même moment, Medhi est très concentré sur ce qu'il se passe sur le terrain. Dans la relation qu'il a avec les joueurs, le coach entre toutes les parties prenantes qui influencent sur les performances de l'équipe, son implication est très importante avec du temps et cœur. Il met une énergie très importante. Cette complémentarité est une des bases pour ce qu'on veut construire ensemble. On cherche à travailler sur un niveau d'alignement total entre coach, directeur de football et président. On s'est fixé ça comme objectif. C'est une situation très importante pour le club. On s'est fixé la règle de dîner toutes les trois ou quatre semaines sans parler de football mais de la vie. C'est important de travailler avec des personnes avec qui tu t'entends très bien et avec qui tu peux être complémentaire."

Les attentes : "Comme club, on doit sortir du drame, ce n'est pas une critique contre vous (les journalistes). Chacun est libre de dire les choses. Parfois, on entend : 'l'OM n'a pas la motivation, ne sait pas gérer le moment où il doit être premier', mais quand on bat Monaco et l'Union Saint-Gilloise, c'est 'un miracle', on doit s'excuser auprès de tout le monde. Il faut un équilibre pour gagner des trophées. (...) Plus tu arrives à jouer la Ligue des champions ; plus tu as des revenus, plus tu as des joueurs d'un certain niveau, de l'expérience et tu acquiers de la maturité."