Question : La plateforme Ligue 1+ va être lancée le 15 août. Êtes-vous prêt ?
Réponse : "On aura probablement battu un record. Faire une plateforme à péage en deux mois et demi, il ne doit pas y avoir beaucoup de précédents. Nos équipes l’ont fait dans des conditions difficiles. On ne peut pas dire qu'on ait bénéficié d'un soutien total et complet d'un certain nombre de partenaires. Mais l’accueil qu’elle reçoit auprès des clubs, à qui elle appartient, et auprès des supporters dont on mesure l’engouement pour le football français, est très bon. J'espère que cela va se traduire par des abonnements. Avec Ligue 1+, nous avons cherché à mettre en valeur le spectacle de la Ligue 1 qui est un très bon produit. C’est un gros challenge. On l'a assumé. Et je pense qu'on devrait avoir un démarrage tout à fait satisfaisant."
Q : Qui distribuera cette plateforme ?
R : "On a choisi un modèle d'hyper-distribution. Dès le 11 août, Ligue 1+ sera accessible sur sa propre application, sur internet et sur les téléviseurs connectés. Elle le sera également sur les grands opérateurs télécoms et des distributeurs comme Amazon ou Molotov avec qui nous sommes en train de finaliser des accords. Malheureusement, Canal+ n'a pas souhaité distribuer la chaîne. C'est dommage pour deux raisons : pour ses abonnés qui auraient bénéficié, grâce au partenariat avec beIN, de la totalité du championnat, sans aucun risque pour elle. Et pour Canal+ qui se prive d’une source de revenus, puisqu'il y a des commissions qui sont versées pour tous ceux qui distribuent. J’espère qu'ils rejoindront la plateforme une fois qu'ils auront vu que c'est un succès."
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Q : Détentrice des droits du championnat anglais, Canal+ va diffuser gratuitement le match d'ouverture de la Premier League, au moment même où vous lancerez Ligue 1+. Comment l’avez-vous pris ?
R : "On ne veut pas de polémique avec Canal+. On espère que Canal+, qui a été un partenaire du football, redevienne un partenaire du football. Il n'y a aucune raison que Ligue 1+ ne soit pas distribuée par l'intégralité des plateformes. Aujourd'hui, nous faisons avec les grandes plateformes, on verra ce qu'il se passera demain. Mais nous ne ferons rien pour altérer les relations avec Canal+."
Q : BeIN Sports, qui diffuse un match par journée pendant un an encore pour 78,5 millions d’euros, souhaiterait revoir le contrat qui vous lie. Qu’en pensez-vous ?
R : "BeIN est un partenaire très important de la LFP : pour la Ligue 1, pour les droits internationaux, pour la Ligue 2 dont elle diffuse et produit les matches. Moi, je suis chargé de défendre les clubs et tout faire pour que leur plateforme soit une réussite. Avec beIN, il y a un contrat qui a été signé, en bonne et due forme. Il doit être respecté et appliqué. Nous sommes toujours ouverts à des discussions, à des négociations, à des propositions, mais elles doivent être équilibrées. Il va falloir que les partenaires de la LFP et de LFP Media s’habituent à respecter les contrats, c’est cela instaurer un climat de confiance."
Q : Pensez-vous être prémuni contre le piratage qui a plombé DAZN, le précédent diffuseur de la Ligue 1 ?
R : "On n'est jamais prémuni contre le piratage. Quelle que soit la plateforme qui diffuse, dès lors qu'il y a des contenus payants, il y a toujours des tentatives de piratage. Mais un prix très attractif, des décisions de justice qui ont été plutôt favorables ces derniers temps – on peut désormais demander à l'avance l'arrêt d'un certain nombre de sites pirates – et la proposition de loi Lafon, incluant un volet piratage avec une automaticité d'action, devraient contribuer, nous l'espérons, à freiner le piratage. Il n'en reste pas moins qu'il y aura toujours des pirates : à nous de convaincre le public de ne pas pirater."
Q : Pourquoi vous êtes-vous lancé dans cette aventure ?
R : "J’aime la télé et le foot, et le challenge était intéressant. La Ligue 1 était dans une impasse. Notre plateforme est un nouveau produit, existant outre-Atlantique, mais pas en Europe. Donc, tout le monde nous regarde. Tout le monde nous observe."