Et comme une mauvaise n’arrive jamais seule pour le gardien de 34 ans, il retrouve ce week-end Monaco, le même club contre lequel il a signé sa première boulette depuis son arrivée sur les bords de Loire… dès son deuxième match avec les Canaris. Sa sortie aérienne à contre-temps sur corner avait permis à Mohammed Salisu d’égaliser (2-2) dans une partie où les Nantais menaient initialement 2-0.
En après-match, Lopes avait reconnu que sa course pour boxer le ballon n’était "pas bonne" et que les "sept mois passés sans jouer" avaient compter. Antoine Kombouaré lui rejettera la faute sur ses défenseurs et assurera que ce qu’apporte l’ex-Lyonnais est "plus que positif autant en termes de performance que de leadership". Il faut dire que le Kanak a fait du gardien trentenaire un titulaire indiscutable dès son arrivée, le faisant jouer à Lille seulement deux jours après sa présentation.
Un chassé-croisé bénefique ?
Au détriment de Patrick Carlgren, gardien suédois de 33 ans, titulaire quatre matchs après la mise à l’écart d’Alban Lafont suite à la défaite 0-2 face au Havre fin novembre. Le Suédois avait pourtant signer une très grande performance face au PSG pour accrocher le match nul 1-1. Alban Lafont, 26 ans, fait lui toujours partie des gardiens tricolores jugés prometteurs, par certains, mais pas par son club. Depuis l’arrivée d'Anthony Lopes, le gardien formé au Téfécé n’est même plus convoqué dans les groupes de Kombouaré, étant relégué au même statut que celui qu’occupait son remplaçant à l’OL ces six derniers mois, celui de sparring partner.
Mais après six rencontres disputées sous les montants nantais, la recrue hivernale ne compte toujours aucune clean-sheet. Pire encore : il ne compte qu’une seule victoire avec Nantes, face à Reims le 2 février dernier (2-1). Du côté du club huit fois champion de France, on vante son caractère bien trempé de leader qui l’avait poussé à plusieurs fois secouer ses défenseurs alors que Nantes était mené 0-1 face à Brest le week-end dernier, avant de s’incliner 0-2 en fin de rencontre sur un but à la 94e minute. Malgré quatre arrêts décisifs du Franco-portugais.
D’un point de vue statistique, Anthony Lopes apporte légèrement plus que son prédecesseur : 67% d’arrêts par match, 1,3 buts encaissés par match, contre 63% d’arrêts et 1,6 buts encaissés pour le natif de Ouagadougou. Les chiffres sont mêmes en faveur de Lafont s’il on prend en compte les buts évités depuis le début de saison.
Un gros salaire peut en cacher un autre
"Alban connaît sa situation", justifie brièvement Antoine Kombouaré en conférence de presse, sans jamais ne l’inclure dans sa hiérarchie des gardiens. L’entraîneur nantais espère surtout voir le gardien, écarté un mois des entraînements collectifs de l’équipe première, partir : "Il est avec nous dans l’optique de pouvoir partir car des marchés sont encore ouverts comme la Turquie, la Bulgarie, la Russie, les Emirats, dans le Golfe…"
"Il part de très très loin", ajoute-t-il quant à un possible retour dans le XI titulaire. Passé de jeune promesse à paria en quelques mois, Lafont ne s’est exprimé qu’à une seule reprise depuis cet hiver houleux, pour recadrer un média qui le disait "déprimé". Il semble prendre son mal en patience, alors que son contrat expire en juin 2027, après avoir prolongé pour quatre saisons supplémentaires en septembre 2023. Le salaire conséquent de celui qui compte plus de 250 matchs de Ligue, un titre en Coupe de France et un vécu en équipe de France, freinerait aussi sa sortie qui avait été actée par la direction cet hiver.
En attendant, le FC Nantes finance donc deux salaires conséquents, avec la certitude de brader Alban Lafont au mercato estival. Dans cette affaire de gardiens, la direction ligérienne peut au moins remercier l’OL, qui selon L’Équipe s’est engagé à lui verser jusqu'à la fin de la saison la différence de salaire qu'il allait perdre en rejoignant son nouveau club. Alors qu’il lui restait six mois de contrat dans le Rhône, contre quelques 350 000 euros mensuels.