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À Monaco, Majecki et Köhn s'échangent les gants, mais ne relèvent pas la tête

Philipp Kohn de l'AS Monaco lors du match Trophée Joan Gamper contre le FC Barcelone
Philipp Kohn de l'AS Monaco lors du match Trophée Joan Gamper contre le FC BarceloneGONGORA/NurPhoto/NurPhoto via AFP
Philipp Köhn est de nouveau LE portier titulaire de l'AS Monaco, après l'avoir été en début de saison puis pendant l'hiver. Coupable lors de la défaite contre Brest le week-end dernier, le Suisse peine à faire oublier Radoslaw Majecki, aussi relégué sur le banc après des boulettes. Une lutte sans fin entre deux portiers qui ne cessent d'échanger les rôles, pour un résultat toujours aussi peu satisfaisant.

Depuis trois matchs, une nouvelle tête a fait son apparition entre les poteaux des cages de l’AS Monaco. Enfin, pas vraiment nouvelle. L’international suisse Philipp Köhn, 27 ans, a été ressorti de sa léthargie sur le banc pour venir suppléer Radoslaw Majecki, coupable de la boulette de trop face à Toulouse le 7 mars dernier, entraînant l’égalisation de Franck Magri dans le temps additionnel. Jusqu’ici, c’est le jeune gardien polonais de 25 ans qui faisait office de titulaire, après avoir déjà connu un passage sur le banc fin 2024 en raison d’une blessure à la cheville. Un turn-over qui ne fait pas vraiment gagner Monaco, puisque Köhn aussi s’est rendu coupable d’une boulette face à Brest, faisant perdre le match à l’ASM. 

"On fait trop d’erreurs individuelles, parfois des défenseurs, parfois le gardien, juge Adi Hütter en conférence de presse avant d’affronter l’Olympique de Marseille samedi à 17h. Mais il ne faut pas oublier aussi les ratés des attaquants. C'est facile de désigner des coupables. Ce n'est pas mon approche. On gagne, on perd en équipe. Donner confiance aux joueurs, c'est mon travail." Il n'a donc pas eu d'autre choix que de conforter Philipp Köhn avant le choc face aux Phocéens :  "Cela n'a aucun sens, tous les deux matches, de changer de gardien, a expliqué le technicien autrichien. Nous faisons confiance à Philipp", avec qui il a eu "une bonne conversation". "Ce que je vois, c'est qu'il est prêt à jouer, a-t-il précisé. Je pense qu'il a cette erreur hors de sa tête."

Une alternance de gardien, pas une bonne idée

Hütter jongle avec ses gardiens, littéralement. Cette saison en Ligue 1, jamais un gardien de l’AS Monaco n’a joué plus de 8 matchs consécutifs, avec pour l’instant un léger avantage en nombre de matchs cumulés pour le Polonais, 15 dans l’élite, contre 13 pour le Suisse. Une alternance déjà mise en place par Hütter au niveau de sa charnière centrale, avec les mêmes résultats de manque de confiance et d’automatisme que ceux constatés au poste de gardien. Au niveau des statistiques, Majecki a encaissé nettement plus de buts, 22, que Köhn, 13, mais a aussi subi nettement plus de tirs que le Suisse, 65 contre 44. 

Leur taux d’arrêts est presque similaire, oscillant autour des 70%, mais leur réussite face aux tirs subis aussi, malheureusement, avec des scores négatifs pour les deux portiers s’ils ont prend en compte les xG évolués (prenant aussi en compte là où finit le tir au niveau des cages, pas simplement de la position du tireur). Avec un bilan encore plus faible pour Philipp Köhn, ayant encaissé plus de 3 buts totalement évitables depuis le début de saison. Des chiffres encore plus criants en Ligue des champions.

Pourtant à l'hiver, le Suisse s'était montré très enthousiaste après sa grande performance face au PSG lors du Trophée des champions. "J'ai montré à l'équipe qu'ils pouvaient me faire confiance. J'essaie de m'améliorer chaque jour à l'entraînement. Je trouve que j'ai franchi un palier par rapport à la saison dernière", assurait Köhn. Mais alors qu'il retrouvait du temps de jeu fin janvier, Majecki répond : "Je n'ai jamais perdu ma confiance malgré les moments difficiles Un gardien a toujours besoin d'être à un niveau de confiance élevé pour pouvoir être performant." Petit rappel à son coach adepte des changements intempestifs.

Toujours à la recherche d'un gardien de haut niveau

Sans gardien de haut niveau, avec une charnière centrale elle-même souvent friable, l’AS Monaco patine donc après avoir été en début de saison un solide rival du PSG et pourrait même être définitivement évincé du top 3 en cas de victoire de l’OM et de Strasbourg ou de Lyon derrière elle. Pour envisager un jour de véritablement concurrencer l’ogre parisien, l’ASM devra sérieusement régler cette question du poste de gardien en juin. Parce qu’il s’agit d’un problème récurrent sur le Rocher. La saison dernière déjà, Adi Hütter avait changé de gardien, inversant les rôles : Majecki avait suppléé Köhn dès février 2025. Pire, avant eux, ni Benjamin Lecomte, ni Alexander Nübel n'avaient su faire oublier Danijel Subasic.

Sur les 10 dernières saisons, l'AS Monaco a fait jouer 13 gardiens : Danijel Subasic, Paul Nardi, Seydou Sy, Morgan De Sanctis, Loïc Badiashile, Diego Benaglio, Benjamin Lecomte, Radoslaw Majecki, Vito Mannone, Alexander Nübel, Thomas Didillon, Yann Liénard et Philipp Köhn. Et aucun n’a su s’imposer comme la relève du portier croate, pourtant déjà critiqué par certains supporters monégasques sur sa fin de carrière.