Nombreux sont les joueurs formés au PSG au fil des décennies. En 1975, Jean-Marc Pilorget fut notamment l'un des premiers "titis". Recordman du nombre de matches disputés avec le club de la capitale jusqu'au printemps 2024, le défenseur aujourd'hui âgé de 67 ans est entré dans la légende.
Après lui, d'autres grands noms sont passés par le centre de formation parisien, comme Luis Fernandez et Nicolas Anelka notamment.
À l'heure de retracer cette histoire – qui s'inscrit pleinement au sein de l'évolution du football francilien –, le Paris Saint-Germain compte bien perpétuer cette tradition. Récemment, Mamadou Sakho a énormément marqué les esprits. Propulsé capitaine à 17 ans, il a montré au fil des années que le centre de formation pouvait véritablement alimenter l'équipe première – même dans la Ligue 1 des années 2000 et 2010.
Lorsque le club a été racheté, d'immenses investissements ont été nécessaires pour la progression du PSG, mais encore une fois, la formation n'a pas été oubliée.
Parti il y a quelques mois, Presnel Kimpembe est le dernier "titi" qui a joué le plus en équipe première. Le défenseur central de 30 ans, aujourd'hui au Qatar, a eu un rôle de cadre durant une certaine période. Il avait notamment fait la fierté immédiate de son club et des éducateurs lors du 4-0 infligé au FC Barcelone devant le public du Parc des Princes en 2017. En huit saisons, il a totalisé 44 matches de Ligue des champions. En Ligue 1, c'est 165 rencontres en dix saisons.
Autour de lui, d'autres jeunes du centre de formation ont su éclore en l'espace d'une dizaine d'années. Dès 2012, Adrien Rabiot parvient à se faire une place dans l'effectif parisien. En sept ans, il participe à 227 matches. Au poste de gardien, Alphonse Areola, de deux ans plus âgé (né en 1993), intègre aussi l'équipe première. Durant la saison 2017-2018, l'actuel joueur de West Ham est titulaire dans les cages. Areola part finalement deux ans plus tard.
De la même génération, on se rappelle également de Kingsley Coman et Mike Maignan. Le premier ne fait que quatre apparitions entre 2013 et 2014, tandis que le second n'a pas la chance de jouer sous les couleurs parisiennes. Néanmoins, la suite de leur carrière fut brillante et il ne faut pas oublier d'où ils viennent.
Enfin, plus récemment, souvenons-nous de Christopher Nkunku et Moussa Diaby. Eux aussi n'ont pas su faire leur place au PSG. Mais ils n'ont pas manqué de talent et le centre de formation du club est en partie responsable de leur progression. Les deux sont notamment devenus internationaux avec les Bleus, tout en jouant dans plusieurs grands clubs européens.
Depuis, le Paris Saint-Germain a basculé dans une nouvelle dimension avec l'arrivée de Luis Enrique, puis le titre en Ligue des champions.
Mais cela touche aussi le centre de formation, de manière positive. En 2025, plus que jamais, celui-ci occupe une place centrale dans les plans de la direction.
Une continuité philosophique
Historiquement, le centre de formation a toujours été grandement considéré, nous souffle-t-on en interne. À l'image de ce qui a pu se faire dans l'ex-club de Luis Enrique – où un certain Johan Cruyff fut révolutionnaire structurellement et techniquement –, le Paris Saint-Germain veut mettre toutes les chances de son côté pour faire éclore des jeunes talents.
Encore plus depuis l'arrivée de Luis Campos au club, nous dit-on, les discussions se multiplient quotidiennement afin de mesurer un suivi des catégories les plus jeunes jusqu'à l'équipe première.
L'idée est "d'uniformiser" les principes de jeu instaurés par Luis Enrique. En 2025, le technicien espagnol est parvenu à enchanter les observateurs et les supporters par sa manière de faire jouer les Parisiens. Les résultats ont suivi, mais le processus reste la phase la plus importante. Et c'est pourquoi les jeunes du centre de formation doivent pouvoir les intégrer le plus tôt possible afin de s'en imprégner.
Avec le directeur de l'académie, Yohan Cabaye, il a donc fallu mettre en place un certain fonctionnement au fil des mois qui n'est pas inscrit historiquement dans les écoles de football de l'Hexagone.
C'est l'occasion pour le Paris Saint-Germain de mettre en valeur une certaine identité de jeu et de changer finalement les mentalités au sein du football français. Au-delà du but recherché dans le résultat final, cela permet aux jeunes joueurs de se sentir davantage valorisés dans le projet global d'un club de haut niveau, voire de très haut niveau.
Ensuite, on le voit ces derniers mois au sein du collectif de Luis Enrique, les nouvelles pousses s'intègrent mieux dans l'effectif professionnel.
Le meilleur exemple est sans doute le milieu de terrain Warren Zaïre-Emery. À 19 ans, il fait déjà partie intégrante de la rotation. Et son rôle est important dans le collectif parisien. Au-delà de son talent, il a été valorisé par le PSG dès que possible.
On l'a vu tout récemment, il n'est pas le seul puisque Senny Mayulu (19 ans), Ibrahim Mbaye ou encore Quentin Ndjantou progressent bien et pourraient continuer leur ascension dans la hiérarchie. Ils restent jeunes et la route est encore longue, d'autant que le Paris Saint-Germain ne veut pas oublier un autre aspect très important : l'éducation. Le club de la capitale souhaite aussi donner les clés à ses jeunes pour suivre un cursus scolaire abouti. Car comme aime le répéter Luis Enrique, le sport professionnel est avant tout une aventure humaine et former des êtres humains est un enjeu encore plus crucial.
