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Un Clásico marqué par l'absence de créativité, volontaire pour le Real Madrid, subie pour le Barça

Pedri n'a pas survécu à la tenaille Tchouaméni-Camavinga.
Pedri n'a pas survécu à la tenaille Tchouaméni-Camavinga.JAVIER SORIANO/AFP

Face à un FC Barcelone trop diminué offensivement, Xabi Alonso a opté pour un schéma restrictif qui lui a permis d'étouffer les initiatives catalanes. Un choix payant quant au résultat mais qui laisse dubitatif en ce qui concerne les facultés du Real Madrid sur le plan de la créativité collective.

Parfois, il vaut mieux commencer par la fin. Alors que la victoire du Real Madrid ne faisait plus aucun doute, la tension est montée quand Dani Carvajal est venu jouer le daron avec Lamine Yamal, la langue beaucoup trop pendue ces derniers jours, et que Vinicius, déjà bien chaud après avoir été remplacé, est venu en rajouter une couche.

La célébration madridista a témoigné aussi d'une grande satisfaction collective, une forme de soulagement, voire une joie un peu exagérée vu le niveau global de ce Clásico remporté contre un Barça exsangue offensivement, comme si la crise connue par les Blaugranas en novembre la saison dernière avait décidé de resurgir avec un mois d'avance. 

Flick refuse le compromis

Ce Clásico est bien difficile à cerner. Mais une chose est sûre : avec une tactique fondée sur la solidité défensive, Xabi Alonso a posé un problème que ni Hansi Flick en tribune, ni Marcus Sorg au bord du terrain, n'ont pu résoudre. Fort des retours en forme d'Eduardo Camavinga et Jude Bellingham, Alonso a voulu éviter le catastrophique Eterno Derbi perdu 5-2 contre l'Atlético, quitte à sacrifier le spectacle.

Après 4 défaites consécutives contre le rival honni, le résultat était le plus important. Ainsi, son 4-3-1-2 ou 4-1-4-1 selon les modalités avait un seul objectif : jouer compact. En revanche, Flick n'a pas voulu sacrifier son système de jeu préférentiel et ce manque d'adaptabilité a coûté cher.

Rien ne forçait l'Allemand à aligner 3 attaquants au coup d'envoi dont deux n'étaient pas à 100% : Lamine Yamal et Ferran Torres. Avec Ronald Araújo, Marc Casadó et Marc Bernal, quoique en période de reprise, le Barça avait les moyens de structurer son XI de la même manière que son adversaire, sachant qu'Eric García aurait pu monter d'un cran si l'Uruguayen avait été titularisé en défense centrale. Ce n'est pas la première fois depuis son arrivée en Catalogne que Flick se trompe dans son diagnostic. Néanmoins, son équipe a égalisé malgré son manque criant de créativité et c'est surtout défensivement que le Barça a été tendre, à l'image d'Alejandro Baldé, mal aligné sur le but de Kylian Mbappé et postérisé sur la remise d'Eder Militao pour Bellingham. 

Alonso conscient des limites de son collectif

Le constat global de cette victoire logique est que, pour s'imposer, le Real Madrid ne peut pas s'aligner sur le registre blaugrana, même quand le Barça est très affaibli. Du moins pour le moment. Mais peut-il l'être en proposant un système en miroir en l'état actuel de son effectif ?

C'est Franco Mastantuono qui en a payé le prix. Ceux qui sont entrés pour renforcer la ligne offensive, Brahim Díaz et Rodrygo en l'occurrence, n'ont pas apporté grand chose alors que Baldé à gauche et Jules Koundé n'ont guère été efficaces. Ce n'est pas pour rien si Aurélien Tchouaméni et Camavinga ont joué tout le match, inamovibles. C'est leur contrôle qui a permis à Bellingham de se consacrer principalement sur son apport offensif, essentiellement en première période avec une passe décisive et un but, dans la même veine que celui inscrit contre la Juventus en milieu de semaine en Ligue des Champions. 

Les Bianconeri avaient commencé fort sans marquer et Dusan Vlahovic a loupé une opportunité en or en début de deuxième période. Ce n'était pas sensationnel, mais cela a été plus que le Barça, une comparaison suffisamment éloquente pour signifier le manque d'esprit d'initiative blaugrana. Pourtant, les Culés ont semblé ouvrir une serrure quand Pedri a poussé Arda Güler à l'erreur qui a amené l'égalisation de Fermín López. Sans une intervention de Dean Huijsen sur un corner rentrant de Marcus Rashford, le Barça serait même passé devant en l'espace de deux minutes, preuve que même sans aucune maîtrise, il pouvait faire vaciller la Casa Blanca. 

Ce Clásico a finalement été celui de l'absence de créativité. Ce fut par choix de la part d'Alonso qui a remisé ses ambitions collectives pour se concentrer sur le tableau d'affichage car une défaite l'aurait fortement fragilisé. Ce fut par défaut et manque d'adaptabilité de la part de Flick. Une première manche décevante, comme prévu vu les forces en présence du moment.