Cela aurait pu être l'autre belle histoire de cette C1 réinventée : après une saison historique où il a longtemps tenu tête aux grands d'Espagne, le petit club catalan encore en deuxième division il y a trois ans, rêvait de bousculer les grands d'Europe.
Mais contrairement à Brest, autre novice au plus haut niveau européen, qui s'est lui qualifié pour la phase finale, Gérone est sorti par la petite porte, avec un bilan de sept défaites et une seule victoire (contre le Slovan Bratislava).
"L'équipe s'est battue avec ses armes, qui sont bien différentes de l'an passé. Le tirage n'était pas facile, mais pas insurmontable. Nous n'avons pas réussi à être performants à l'extérieur, où nous ne comptons que des défaites et 0 but marqué...", regrette Grégory, 38 ans, supporter du club et président de la Penya de Perpignan.
Comme lui, des dizaines de supporters français ont fait les déplacements pour suivre leur équipe, au stade Montilivi et dans plusieurs villes d'Europe, dont Paris et Milan. "Une belle expérience pour nous tous", à laquelle la plupart n'aurait jamais imaginé prendre part.
"Quand j'ai entendu l'hymne de la Champions à Montilivi en direct, je n'ai pas pu m'empêcher de pleurer, les émotions étaient trop fortes !", confie Thomas, 30 ans, autre membre du groupe de supporters perpignanais.
"C'est une fierté évidemment ! Quand on pense que c'est seulement notre cinquième saison en Liga, que nous étions encore en deuxième division en 2022, on ne peut pas être déçu. J'aurais préféré que cela continue, mais avoir pu rivaliser avec le PSG, Liverpool, Milan et Arsenal c'est juste incroyable", rappelle-t-il.
"On paye pour apprendre"
Pour l'entraîneur catalan Michel, "les petits détails et le manque d'expérience dans la compétition" ont coûté trop cher à son équipe pour pouvoir espérer poursuivre l'aventure.
"Nous avons marqué des buts contre notre camp, on nous a annulé des buts pour quelques millimètres... Mais nous avons respecté notre manière de jouer et nous avons tout donné", a-t-il estimé.
"On paye pour apprendre", résume Thomas. "Nous perdons cinq matchs d'un but, c'est le signe que nous n'étions pas si loin du niveau requis ! C'est frustrant, mais cela nous servira à l'avenir en Europe ou en Liga, j'en suis sûr", promet-il.
Loin de son niveau de l'an dernier, Gérone, actuel huitième du championnat espagnol, va pouvoir se focaliser sur ses performances en Liga, où il doit "retrouver de la régularité", concède Michel. "On doit réaliser 17 bons matchs si on veut retrouver l'Europe la saison prochaine", a-t-il déclaré après la défaite face à Arsenal.
Une éventuelle qualification pour la Ligue Europa ou la Ligue Conférence serait déjà une réussite pour le club, membre du CityGroup, la maison-mère émiratie de Manchester City, et dépouillé de ses meilleurs éléments pendant le mercato estival (Savinho, Dovbyk, Aleix Garcia, Couto...).
De lourdes pertes, quasiment irremplaçables, qui ont sûrement empêché Gérone de rêver (encore) plus grand.