Ces clubs brésiliens qui ont déjà fait tomber des géants européens

Rai face à Koeman.
Rai face à Koeman.AFP

En attendant la finale de la Coupe Intercontinentale entre Flamengo et le PSG, les clubs brésiliens connaissent une longue période de disette, même si l'histoire offre de nombreuses sources d'inspiration pour inverser cette tendance.

La Coupe Intercontinentale, parfois appelée Mondial des Clubs, suscite une vive passion pour le football chez les supporters brésiliens. Pour un pays quintuple champion du monde, tout au long de son histoire, les victoires des équipes brésiliennes sont particulièrement célébrées, d'autant plus que les conséquences de la mondialisation du sport engendrent de grandes difficultés financières pour les clubs nationaux.

Néanmoins, la liste sélective des champions de la compétition est encore célébrée aujourd'hui, après treize ans sans vainqueur brésilien dans les tournois de la FIFA. Malgré cela, le Mondial des Clubs 2025 a elle-même montré le niveau de compétitivité des équipes brésiliennes.

Pour les clubs sud-américains et européens, malgré un calendrier si serré, ce trophée est important, mais rien n'est plus important que cette compétition pour les clubs brésiliens. 

Ce mercredi, Flamengo dispute ce Trophée face au PSG, en quête d'un deuxième titre. Interrogé par la presse brésilienne sur ses ambitions, Luis Enrique, l'entraîneur du Paris Saint-Germain, a affirmé partager le même désir que les Brésiliens.

Les champions du monde brésiliens dans l'histoire

L'histoire brésilienne dans la compétition a été inaugurée par le Santos de Pelé. Alors que le football local n'avait pas encore une grande projection internationale, Pelé, la star brésilienne, avait déjà été champion du monde en 1958.

Depuis 1960, date du premier tournoi mondial remporté par le Real Madrid face à l'Uruguayen Peñarol – ce dernier devenant le premier Sud-Américain champion en 1961, face à Benfica –, les Brésiliens ont atteint le sommet en 1962.

Traditionnellement disputée en matchs aller-retour, la compétition voyait le champion de la Libertadores affronter le vainqueur de la Supercoupe d'Europe. Toujours contre Benfica, le Santos a disputé le premier match à la Luz et le match retour au Maracanã.

Avec cinq buts de Pelé, l'équipe de Vila Belmiro a remporté les deux matchs (3-2 et 5-2), devenant ainsi le premier club brésilien champion du monde. La barre a été placée encore plus haut avec le doublé en 1963. Contre l'AC Milan, lors d'une confrontation décidée lors d'un match d'appui au Maracaná, Santos a remporté deux des trois rencontres, avec des buts de Pelé et Pepe.

Le Brésil est resté treize ans sans participer à cette finale, jusqu'à la défaite de Cruzeiro face au Bayern Munich en 1976. Cette période coïncide avec la disette de la 'Seleção' brésilienne, qui est restée vingt-quatre ans sans remporter de Coupes du Monde.

Finales uniques

Avec les changements de règles en 1980, les finales sont devenues des matchs uniques, disputés à Tokyo, grâce au partenariat entre Toyota et la FIFA. La préparation mentale des clubs brésiliens fut décisive, amorçant ainsi une séquence historique :

Flamengo de Zico (1981) : victoire 3-0 contre Liverpool, mettant fin à l'attente. Encore aujourd'hui résonne le chant : "En décembre 81, Flamengo a fait tourner en bourrique les Anglais."

Grêmio (1983) : victoire contre Hambourg, en prolongation, avec Renato Gaúcho en héros. L'attaquant a reçu une statue au club et affirme avoir eu une carrière supérieure à celle de Cristiano Ronaldo.

L'histoire brésilienne des Coupes Intercontinentales n'avait pas de double champion, jusqu'à l'émergence du São Paulo de Telê Santana, vainqueur en 1992 et 1993, contre des adversaires de la Ligue des Champions, compétition déjà appelée ainsi à partir de 1993, même si l'Olympique de Marseille avait été interdit de disputer le tournoi.

L'un des plus grands entraîneurs de l'histoire du pays, Telê a bâti une équipe avec Raí, Müller et Toninho Cerezo. Les victoires contre le FC Barcelone (2-1) et l'AC Milan (3-2), avec un ADN offensif, ont marqué une époque, quelques années après le quatrième titre mondial de la 'Seleção' brésilienne.

Le nouveau football

À partir des années 2000, la mondialisation a eu des conséquences encore plus dures sur le football brésilien, qui a commencé à perdre de jeunes talents qui partaient à l'étranger.

Lors de cette compétition en 2000, Corinthians avait surclassé le Real Madrid en phase de groupes et ont remporté la finale contre Vasco da Gama, deux ans après le cinquième titre mondial de la 'Seleção'.

Depuis lors, les titres brésiliens ont adopté un schéma clair : défense reculée, stratégie et victoires serrées.

São Paulo (2005) : victoire 1-0 contre Liverpool, but de Mineiro, avec une performance historique du gardien-buteur Rogério Ceni, qui a mis en échec Gerrard. Le club est devenu le seul triple champion du monde brésilien, avec un taux de réussite de 100% en finale.

Internacional (2006) : victoire contre le FC Barcelone de Ronaldinho, avec une défense compacte et une contre-attaque. Adriano Gabiru a marqué le but du titre.

Corinthians (2012) : sous la direction de Tite, ancien sélectionneur du Brésil, le club a battu Chelsea 1-0, grâce à un but du Péruvien Paolo Guerrero, remportant son deuxième trophée de cette compétition. Environ 30 000 supporters du 'Timão' se sont rendus au Japon, lors de l'une des plus grandes invasions de supporters de l'histoire de la FIFA.

Difficultés

Depuis lors, le Brésil connaît une disette de treize ans sans titres. Des clubs comme l'Atlético Mineiro, Grêmio, Flamengo, Fluminense, Botafogo et Palmeiras ont aidé le pays à égaler l'Argentine comme nation la plus titrée en Copa Libertadores (25 à 25).

Malgré la récente domination sud-américaine, avec six titres consécutifs de la Copa Libertadores et de nombreuses finales brésiliennes, conquérir le monde semble encore un défi lointain.

Malgré tout, Flamengo peut changer ce scénario ce mercredi face au PSG, qui vise un titre inédit. L'équipe dirigée par Filipe Luís a une valeur marchande d'environ un milliard d'euros inférieurs à celle des Parisiens.

Mais, malgré ces différences, Flamengo croit en un deuxième titre mondial, qui pourrait mettre fin à une nouvelle disette historique pour le football brésilien.