À l'instar de Lionel Messi et Cristiano Ronaldo sur le terrain, Pep Guardiola a banalisé l'exceptionnel de son banc de touche. Depuis son intronisation en tant qu'entraîneur du FC Barcelone en 2008 jusqu'à son exploit de remporter quatre Premier League en 2024, le technicien espagnol avait habitué les observateurs à contempler ses victoires relativement écrasantes.
Mais, en octobre, comme un symbole – alors qu'il traversait un divorce forcément difficile à encaisser – ses Citizens ont sombré. Les mauvais résultats ne se sont pas arrêtés pour la première fois de sa carrière. Surtout, pour la première fois en une quinzaine d'années, le monde entier a regardé, effaré, une équipe "guardiolienne" en souffrance, dans presque tous les compartiments du jeu.
En l'espace de quelques semaines, Manchester City a perdu la Premier League au profit d'un Liverpool très féroce, puis la Ligue des champions en se faisant éliminer par un Real Madrid finalement peu flamboyant.
Cependant, à quelques semaines du terme, il s'avère que les Mancuniens peuvent encore soulever un trophée. Un état de fait qui tranche avec l'impression laissée par leurs prestations tant les critiques n'ont cessé de pleuvoir au cœur de l'automne. Oui, même quand tout semble aller mal au sein du collectif de Guardiola, l'espoir du succès reste intact.
La campagne a débuté début-janvier et le club de Salford a subi la foudre (8-0). Leyton Orient s'en est ensuite bien sorti malgré la domination adverse (2-1), puis même son de cloche pour Plymouth qui a cru à l'exploit jusque dans le temps additionnel de la première période (3-1). Vient alors les quarts de finale lors desquels il faut affronter Bournemouth, l'une des surprises de la saison en Angleterre.
Cela n'a pas fait peur à Guardiola et ses joueurs qui l'ont emporté 2-1 malgré un pénalty raté d'Erling Haaland – qui s'est rattrapé en égalisant en seconde mi-temps (2-1).
Sur une meilleure dynamique…
La 34ᵉ journée est passée pour les Skyblues qui ont disputé leur match en avance cette semaine – la victoire face à Aston Villa a fait beaucoup de bien pour le classement –, et il reste six rencontres à disputer, sans compter le Mondial des clubs au mois de juin.
Place désormais à Nottingham Forest, autre très belle surprise outre-Manche, qui souhaite également aller au bout de cette FA Cup. Pour retrouver la trace d'une dernière finale des Reds dans cette compétition, il faut remonter à 1991. À l'époque, les hommes de l'emblématique Brian Clough s'étaient inclinés 2-1 contre Tottenham. Le dernier triomphe date ainsi de 1959, soit 66 ans ! Une éternité pour un club historique pour Forest. D'autant que la dynamique s'y prête plus que jamais pour espérer rompre cette disette.
Du côté de City de Guardiola, il a soulevé la FA Cup en 2019 et 2023 et atteindre de nouveau la finale pour la troisième année consécutive serait une première pour le club mancunien. Dans l'histoire récente de la compétition, Chelsea (2020-2022), Arsenal (2001-2003) et Manchester United (1994-1996) y étaient déjà parvenus.
Mais, pour revenir au présent, ce qu'il est important de rappeler, c'est que les Citizens surfent sur une bien meilleure dynamique depuis plusieurs semaines. Sept rencontres d'affilée toutes compétitions confondues sans défaite : ce n'était plus arrivé depuis octobre et la fameuse défaite à Tottenham. Et, la dernière formation qui a battu celle de Guardiola n'est nulle autre que… Nottingham !
Rien de mieux donc qu'une demi-finale de Coupe pour prendre une revanche salvatrice. Car, ces dernières semaines, City avance doucement dans son coin, sans faire vraiment parler. Seule l'annonce du départ de Kevin De Bruyne a éclairé l'Etihad Stadium. Ce dimanche, l'antre mancunienne ne verra pas directement ses héros jouer, mais nul doute qu'elle se rappellera aisément ses heures de gloire en cas de succès à Londres.
Le match le plus important de la saison des Skyblues arrive au bon moment et quand ils flairent l'odeur d'un trophée, ils savent souvent se sublimer…