Parmi les outsiders crédibles avant le début de l'Euro, le Danemark était jusqu'ici décevant. 2 matchs nuls et une place de qualifiable tout sauf acquise, surtout si les Scandinaves ne gagnaient pas ce soir. La Serbie, elle, jouait sa dernière carte, et seul un succès pouvait la propulser en 8e de finale. Du suspense en prévision, donc, à l'Allianz Arena.
Néanmoins, ce sont bien les Danois qui ont tenté de prendre le match à leur compte. Ils confisquent le ballon, mais cette domination reste dans un premier temps stérile. Quelques imprécisions, quelques passes mal assurées, et une défense serbe d'abord regroupée au possible, l'équipe étant déterminée à procéder en contre. Et hormis une tête non cadrée d'Alexander Bah au quart d'heure, les occasions danoises ne sont pas légion.
Une fois le premier quart d'heure évacué, les Scandinaves haussent le ton. Christian Eriksen allume la première mèche d'une frappe lointaine, avant de tirer un corner directement dans le but, logiquement refusé à cause de la fourberie de Jonas Wind (23e). Mais pas de "Danish Dynamite" ici, le petard n'explose pas, ce qui n'empêche pas le match de se tendre. Les fautes se multiplient, les protestations aussi, et le match perd en qualité. Les Danois ne sont pas avares de fautes grossières, et à la pause, le spectacle est vraiment décevant (0-0).
Décevant jusqu'au bout
On espère donc autre chose au retour des vestiaires. Les Danois rallument le courant rapidement, se réinstallent dans le camp adverse, mais la première réelle incursion serbe débouche sur un instant de stupeur quand après une incursion de Dusan Tadic, Joachim Andersen fait trembler ses propres filets (53e). Heureusement, la VAR vient au secours du Danemark, passé proche du désastre.
Mais cela ne réveille pas les joueurs de Kasper Hjulmand. Hormis une tête pas assez appuyée de Jannik Vestergaard sur corner, il ne se passe plus grand chose. Dans cette configuration, la Serbie est éliminée, mais elle ne semble pas avoir les armes pour réellement bousculer l'ordre établi. Le peuple danois, pourtant présent en nombre dans les tribunes, est bien silencieux, à l'image de son équipe.
Aleksandar Mitrovic se décide alors à se montrer dangereux, met la pression sur la charnière scandinave, mais rien n'y fait. Les deux équipes sont imprécises, voire maladroites, la meilleure illustration étant une reprise en finesse de Sergej Milinkovic-Savic là où une mine en lucarne aurait été la meilleure solution. Au final, un bien triste 0-0 qui renvoie la Serbie à la maison. Le Danemark, lui, termine deuxième de justesse devant la Slovénie (au bénéfice d'un plus faible nombre de cartons jaunes), mais la performance reste décevante. Comme le match du soir.