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Melvine Malard, bien plus qu’une simple remplaçante

Melvine Malard, bien plus qu’une simple remplaçante
Melvine Malard, bien plus qu’une simple remplaçantePhoto par SEBASTIEN BOZON / AFP

Annoncée titulaire pour le deuxième match de poules de l’équipe de France face au pays de Galles, alors que Laurent Bonadei a annoncé faire un "turnover", Melvine Malard aura l’occasion de démontrer qu’elle est plus qu’une remplaçante. Dans une équipe de France où la hiérarchie des attaquantes n’est pas fixée.

Laurent Bonadei avait prévenu avant France-Angleterre : "Toutes les joueuses qui font partie de ce groupe ont leur chance pour apporter leur pierre à l'édifice dans cette équipe et donc demain il y aura onze joueuses qui vont démarrer ce match là mais je peux déjà vous dire que celles qui vont démarrer le match contre le pays de Galles seront différentes." Et parmi ces nouvelles têtes, Melvine Malard devrait connaître sa première titularisation de cet Euro face aux Galloises. 

Comme Kadidiatou Diani et Clara Mateo lors du premier match, la numéro 9 des Bleues était entrée à l’heure de jeu face aux Anglaises, sans réussir à faire trembler les filets. Elle devrait avoir plus de temps pour montrer l’ensemble de sa palette technique mercredi, bénéficiant du "turnover" voulu par le sélectionneur pour "optimiser l'aspect athlétique et prendre en considération aussi la fatigue et la récupération".

Et une chose est sûre : Melvine Malard va saisir sa chance. La dernière fois que l’attaquante de Manchester United s’était vu offrir une titularisation avec les Bleues, elle avait marqué un triplé face à la Belgique le 20 juin dernier, en match de préparation. Son premier sous le maillot tricolore. Avant ça, son dernier but sous le maillot tricolore remontait à septembre 2022 contre la Grèce (5-1). "J’avais faim de buts", confiera-t-elle en zone mixte à l’issue de la rencontre.

Un retour gagnant chez les Bleues

Avant de rallier l’équipe de France pour la Ligue des nations et la préparation de cet Euro, Malard avait fait le plein de confiance sur la pelouse du stade d’Estoril, lors du World Sevens, un tournoi de foot à 7 organisé en amont de la finale de la Ligue des champions. Celle qui a grandi balle au pied sur les terrains sableux de son île de la Réunion y retrouve tout son plaisir de jouer au foot. "C'est super différent de l’Angleterre, où les règles t’obligent à jouer long, à courir, taper des sprints et tout. Là j'essaie de dribbler, de jouer un peu mon football de quand j’étais petite. C’est bien de profiter comme ça avant la sélection", avait-elle souri en zone mixte après avoir battu le PSG aux tirs-au-but.

Un sourire qui ne l’a plus quitté depuis. Celle qui n’avait pas été retenue par Hervé Renard pour la dernière Coupe du monde revit depuis l’arrivée de Laurent Bonadei et est appelée à chaque rassemblement depuis le mois de décembre. Et ce même si elle n’est pas titulaire indiscutable avec les Red Devils et qu’elle n’a marqué que 4 buts et délivré 2 passes décisives en 17 matchs de championnats. 

"Il y a eu des hauts et des bas, des moments où je n'ai pas été appelée. Mais j'ai su rebondir. Je me dis juste qu'il faut honorer (ce maillot), profiter. On a un staff qui nous pousse, nous dit à chaque fois de quoi on est capable", salue celle qui veut "montrer au staff" qu’elle est "opérationnelle"

"Chouchou" du vestiaire

Laurent Bonadei lui décrit "une joueuse joyeuse, toujours avec le sourire" : "Elle a cette particularité d'être puissante et d'avoir de grosses capacités aérobie, elle a beaucoup progressé techniquement, elle a une forte frappe, pied droit, pied gauche et de la tête." Comme sur chacun de ses buts face à la Belgique. Elle est aussi un véritable couteau suisse en attaque, capable de jouer dans l’axe comme sur les deux couloirs. 

Un profil polyvalent qui pourrait d’ailleurs bousculer la hiérarchie des attaquantes. Marie-Antoinette Katoto, buteuse lors du match face à l’Angleterre en est consciente : "On a une très bonne attaque, très complémentaire. Tout le monde peut tout faire, vraiment à n'importe quel moment. (…) On a un groupe où tout le monde peut être titulaire. Je pense que ça va être très dur de faire un onze pour le sélectionneur."

Et si Melvine Malard aura 90 minutes face au pays de Galles pour prouver au sélectionneur qu’elle est indispensable au jeu tricolore, elle a déjà gagné sa place de "chouchou" du vestiaire, comme l’appelle Sakina Karchaoui, par sa bonne humeur. Mettre l’ambiance, "cela fait partie de ma personnalité", assurait la joueuse en zone mixte à Valenciennes après avoir célébré chacun de ses buts avec toutes ses coéquipières, remplaçantes comprises. Elle a depuis instauré comme tradition les Tiktok de célébration de victoires, invitant les joueuses de toutes générations à s’unir le temps d’une danse filmée. Reste à savoir ce qu’elle réserve en cas de qualification de l’équipe de France mercredi.