Plus

Les quatre centenaires du Pays de Galles

Le pays de Galles lors de son dernier match.
Le pays de Galles lors de son dernier match.FABRICE COFFRINI / AFP
Pour leur tout premier grand tournoi international, les Galloises s'appuient sur un quatuor de guerrières militantes à plus de 100 sélections qui ont accompagné la montée en puissance de l'équipe féminine, opposée à la France, mercredi (21h) à Saint-Gall à l'Euro 2025.

Jess Fishlock, la doyenne

"C'est une équipe avec des joueuses d'expérience avec Jess Fishlock, une joueuse de 38 ans qui donne encore beaucoup", a commenté mardi le sélectionneur de l'équipe de France, Laurent Bonadei.

"Elle est le visage de l'équipe de Galles", dit la sélectionneuse Rhian Wilkinson au sujet de Jess Fishlock (163 sélections, 47 buts).

Âgée de 38 ans, la meilleure buteuse de la sélection a connu sa toute première cape à 16 ans justement en Suisse, en 2006, pour une défaite contre la Nati (3-2), et a depuis participé à toutes les campagnes jusqu'à cette qualification historique au cours de laquelle elle a marqué six buts.

"Nous avons crevé pas mal de plafonds, celui-là est vraiment énorme", dit-elle au Guardian. Mais celui des Pays-Bas était trop haut au premier match, pour une nette défaite (3-0).

Passée par l'OL brièvement, avec qui elle a remporté la finale de Ligue des champions 2019 (4-1 contre Barcelone), Fishlock est également une ardente militante de la cause LGBT et de l'égalité salariale avec l'équipe masculine. "Nous faisons exactement la même chose pour notre pays. La différence de salaire est tout simplement inacceptable", martèle la n°10 galloise.

Sophie Ingle, la miraculée

La milieu de Chelsea aux 141 sélections (6 buts) a bien failli manquer l'Euro, mais elle a remporté son contre-la-montre après sa rupture des ligaments croisés en septembre pour revenir juste à temps.

Sophie Ingle n'a pas joué le premier match. "Elle n'est pas encore en pleine forme, mais elle est désormais en mesure de contribuer, ce qui est important pour nous", assure Wilkinson.

Capitaine de 2015 à 2024, elle a "passé le flambeau, c'est le bon moment à l'aube d'une nouvelle saison, et nous avons des leaders dans toute l'équipe", explique la Blues.

Ingle se réjouit que les supporters rouges, venus largement en famille, forment un des plus gros contingents en Suisse. "Nous sommes un petit pays, mais nous avons un grand cœur et nous nous soutenons tous, quel que soit le sport. Jouer pour Cymru (le Pays de Galles), c'est le meilleur sentiment qui soit".

Angharad James, la capitaine

Portant un prénom de la mythologie galloise, Angharad James (133 sél.) a hérité du brassard définitivement en octobre 2024.

Fière de parler gallois, elle est une des dépositaires de l'état d'esprit de l'équipe. "C'est mon identité. Je vis Cymru au quotidien. C'est là que se sont créés tous mes plus beaux souvenirs, de mon rêve de jouer pour Cymru, que j'ai réalisé, jusqu'à écrire l'histoire. Et beaucoup de grands moments nous attendent encore", assure-t-elle.

Mariée à Amy Turner, la défenseuse de Tottenham, un club dont elle a aussi porté le maillot, Angharad James joue actuellement au Seattle Reign dans la NWLS nord-américaine. Elle a déjà affronté la France U19, à l'Euro 2013 organisé dans son pays, pour une défaite face à Sandie Toletti, Kadidiatou Diani et Griedge Mbock (qui était restée sur le banc).

Hayley Ladd, la polyvalente

Milieu de terrain à Manchester United, où elle côtoie Melvine Malard, Hayley Ladd (106 sél., 1 b.) est alignée en défense centrale en sélection. "Elle fait le job", assure la sélectionneuse.

Comme Fishlock, elle a connu sa première sélection en Suisse, mais pour un match amical contre la Nouvelle-Zélande en 2011, et mesure le chemin parcouru par la sélection. "La situation est bien moins conflictuelle qu'il y a 14 ans. C'est bien de constater que nous portons désormais notre propre maillot et que nous nous sentons soutenues".

Dans ce groupe très relevé, elle sait que son équipe n'est pas favorite. "Mais nous avons toujours aimé être les outsiders. Nous n'avons aucune pression, mais nous allons nous la mettre nous-mêmes et prendre du plaisir à jouer. Nous savons que ce sera difficile, mais quoi de mieux que de se mesurer aux meilleures ?"