L’Euro 2022 avait été une belle fête. Une belle récompense pour un football anglais qui avait tout mis en œuvre depuis des années pour qu’il en soit ainsi. La suite ? Une explosion de la discipline dans un championnat devenu numéro 1 européen, avec des clubs motivés, faisant venir de plus en plus de monde au stade. Une logique qui se retrouve dans les chiffres avancés par l’UEFA : 41 000 supporters anglais sont attendus en Suisse. Malgré une certaine distance, malgré l’obligation d’une demande de visa.
Jamais un championnat d’Europe féminin n’avait écoulé autant de billets avant même son coup d’envoi. Plus de 600 000 entrées ont déjà été écoulées, avec de nombreux matchs à guichets fermés, quand certains supporters poireautent tous les matins sur les coups de 11h pour espérer décrocher un précieux sésame. L’UEFA a fait un choix payant : un Euro dans un pays suffisamment petit pour être traversé d’un bout à l’autre en une journée via des transports en commun, des stades pas trop grands – voire même trop petits pour certains – pour les rencontres d’une moindre importance et d’autres plus conséquents pour les premiers chocs que nous réserve la phase de poules.
Car si le public est au rendez-vous, c’est avant tout grâce à l’enjeu sportif. Grâce à l’essor de ces dernières années, chaque nation a élevé son niveau de jeu, vu ses championnats se tourner peu à peu vers le professionnalisme et ses joueuses devenir des idoles pour les plus jeunes. La Suisse, bien qu’encore légèrement en retard sur certains voisins, fait partie de ces pays qui ont mis les moyens avant une grande compétition pour ne pas rayonner que par l’organisation sans faille.
Les téléspectateurs assidus de la dernière Coupe du monde retrouveront aussi le Portugal, équipe sensation qui avait failli faire tomber les Américaines. Ou encore la Pologne, dont c’est le premier Euro mais qui pourra compter sur la nouvelle star du FC Barcelone Ewa Pajor pour rêver. On retrouvera aussi évidemment les championnes du monde espagnoles avec leurs double Ballon d’Or, l’Angleterre et sa transition forcée après les forfaits de cadres, l’Allemagne, portée elle, par une génération qui veut se rattraper d’un Mondial 2023 raté…
Et au milieu de ce gratin, la France évidemment, dont la légende américaine Tobin Heath dit ne rien comprendre à la logique du sélectionneur, mais qui trouve très excitant ce rajeunissement tenté in extremis par Laurent Bonadei. Après une saison où les temps de jeu se sont répartis inéquitablement en fonction du championnat où évolue chaque joueuse, l’Euro 2025, lui, promet d’être le théâtre de surprises, de rebondissements sûrement, de larmes de joie et de tristesse…
Mais comme le rappelle si bien l’ancien adjoint de l’équipe de France féminine Eric Blahic : "L’important, c’est de passer les poules. Tout va très vite dans le football et peut-être encore plus chez les filles". Alors si vous êtes prêts à voir Aitana Bonmati fracasser la lucarne malgré sa méningite, Kika Nazareth devenir une icône du Portugal en donnant simplement ses consignes depuis le banc ou encore Lea Schüller assurer à merveille la relève d’une Alexandra Popp partie en retraite, branchez-vous TF1 ou FranceTV. Montez dans le train avant qu’il ne soit trop tard.