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La Suisse mise sur la longue expérience de Sundhage pour se relancer

Pia Sundhage à l'Euro 2025.
Pia Sundhage à l'Euro 2025.SEBASTIEN BOZON / AFP
La sélectionneuse de la Suisse Pia Sundhage a tout connu, de l'époque où les filles jouaient en cachette aux conférences de presse bondées de l'Euro 2025, une riche expérience qui doit servir à relancer la Nati contre l'Islande ce dimanche (21h00) à Berne.

"J'ai joué au football à une époque où personne ne s'en souciait", rembobine pour Le Temps la technicienne de 65 ans, légende de son sport, vainqueur du premier Championnat d'Europe féminin avec la Suède (1984) et double championne olympique sur le banc des Américaines (2008 et 2012).

En 1984, "je crois qu'un seul journaliste était là pour en rendre compte. Depuis, j'en ai vu venir de plus en plus, jusqu'à aujourd'hui où nous devons tenir des conférences de presse, où coachs et joueuses sont très sollicitées. Cette évolution est fantastique", poursuit-elle.

Quelle métamorphose par rapport à son enfance ! Pia Mariane Sundhage raconte que dans le village de Marback, près de la petite ville d'Ulricehamn, elle a "dû prendre un prénom de garçon pour commencer le football", changeant Pia en Pelle.

Puis Pelle la conquérante n'a plus jamais arrêté de jouer, internationale à 15 ans en 1975, championne d'Europe, 146 fois sélectionnée par la Suède, pour 71 buts.

Elle se souvient que dans sa jeunesse l'équipe féminine était la dernière roue du carrosse, qu'"on pouvait avoir le terrain quand vraiment plus personne n'en avait besoin", mais elle estime aussi avoir progressé grâce à la "bienveillance" de nombreuses personnes.

Elle aborde son métier avec la même philosophie avec l'équipe de Suisse, qui est venue chercher cette sommité en 2024 pour son Euro à domicile.

Positive

Sundhage n'a pas hésité par exemple à faire confiance à quatre gamines de 18 ans, "Iman Beney, Naomi Luyet, Sydney Schertenleib et Noemi Ivelj, quatre talents qui n'ont que le ciel pour limite", poursuit-elle.

Malheureusement Luyet, qui avait marqué un but somptueux contre la France en amical en octobre (2-1 pour la Nati), a dû renoncer à l'Euro pour une blessure, mais les trois autres ont joué contre la Norvège au premier match.

"Je suis fascinée par les jeunes joueuses de la Suisse, l'Euro arrive un peu trop tôt, cela aurait été mieux dans deux ans, mais on aura quand même notre chance", assurait l'entraîneuse à la RTS avant le début de la compétition.

Pour elles comme pour ses joueuses plus expérimentées, elle se décrit comme une coach positive, qui préfère partir dans ses analyses vidéos de situations positives que revenir sur les erreurs commises.

Si elle était "très déçue" de la défaite inaugurale, où la Nati a gaspillé en quatre minutes son excellente première période où elle menait 1-0 contre les Norvégiennes, Sundhage voulait "revoir toutes les choses qui ont fonctionné. Tout ce qu'on a bien fait va nous aider pour redonner confiance aux joueuses".

Malgré un long passage à vide, huit matches sans victoires et une relégation en deuxième division de la Ligue des nations après quatre défaites contre la France et la Norvège ainsi que deux nuls contre l'Islande, la sélectionneuse croit dur comme fer à l'effet positif de jouer un Euro à domicile.

Résolument optimiste, elle rappelle que la Néerlandaise Sarina Wiegman a remporté à la tête de l'équipe du pays hôte les deux derniers Euros, avec les Pays-Bas (2017) puis l'Angleterre (2022).

Sundhage encourage ses joueuses à "embrasser la pression d'un grand tournoi à domicile" pour réussir de "grandes performances". Son expérience parle pour elle.