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La Suédoise Kosovare Asslani et ses 200 sélections passées à courir après l'or

La Suédoise Kosovare Asslani et ses 200 sélections passées à courir après l'or
La Suédoise Kosovare Asslani et ses 200 sélections passées à courir après l'orPhoto par FABRICE COFFRINI / AFP
Après avoir souvent échoué près de la plus haute marche du podium, Kosovare Asslani, la capitaine de la Suède aux 200 sélections, espère enfin décrocher un titre avec l'équipe nationale, qui affronte la Pologne à l'Euro-2025, mardi à Lucerne.

"La seule chose qui me manque, c'est l'or. Si nous remportons l'or, ce sera une fin parfaite", lance la milieu de terrain qui a annoncé disputer son cinquième et dernier Championnat d'Europe, où la Suède peut déjà assurer sa qualification pour les quarts de finale. Elle rêve de fêter ses 36 ans le 29 juillet avec un premier trophée avec les Blagult (les Bleues et Jaunes), deux jours après la finale de l'Euro.

Modèle de longévité, "Kossé" collectionne les places d'honneur mais sans sacre dans un tournoi majeur : deux médailles d'argent Jeux Olympiques 2016 et 2021, deux de bronze ramenées des Coupes du monde 2019 et 2023, et une place de demi-finaliste de l'Euro 2022. Elle n'était pas née quand la Suède, pionnière des sélections féminines de football, remportait son seul titre, le premier Championnat d'Europe féminin en 1984.

"Nombre magique"

Elle est passée tout près du titre en 2021 aux JO de Tokyo, où la Suède a été battue d'un souffle par le Canada (1-1, 3 t.a.b. à 2), une finale où elle a réussi une passe décisive pour Stina Blackstenius mais a expédié son tir au but, le premier de la série, sur le poteau.

Pour coiffer enfin une couronne, Asslani est arrivée en forme à l'Euro. Elle a réussi une passe décisive au bout d'un une-deux avec Filippa Angeldahl contre le Danemark (1-0) au premier match. A l'issue de la rencontre, elle a été célébrée par ses coéquipières et les supporters suédois du stade de Genève avec un maillot floqué à son nom et arborant le nombre 200. "Je suis incroyablement fière. C'est un nombre magique, seules deux joueuses l'ont fait avant dans le football suédois", savoure-t-elle, évoquant Therese Sjögran (214 sél.) et Caroline Seger (240 sél.). 

Le voyage en équipe nationale de cette native de Kristianstad, de parents qui avaient émigré du Kosovo, a commencé à 19 ans en 2008 par une victoire contre la Roumanie (2-0). Et la voilà à 200 sélections, 48 buts marqués et de nombreuses passes décisives. Car si elle porte le numéro 9 des buteuses, elle est surtout "parfaite dans le rôle de numéro 10", explique à l'AFP Jocelyn Prêcheur, son entraîneur au club de London City, qui vient de rejoindre l'élite anglaise.

"Intelligence de jeu"

"Sa première qualité, c'est son intelligence de jeu, elle a une profonde connaissance du football, elle est toujours bien située, là où il faut trouver les espaces libres", poursuit l'ancien technicien du Paris Saint-Germain, qui a rejoint avec Asslani à l'été 2024 le projet des "London Lionesses" porté par Michelle Kang, la présidente de l'Olympique Lyonnais.

"On ne serait pas monté sans elle, c'est évident, sans parler de l'impact également qu'elle a sur le groupe", poursuit Prêcheur. "Sa deuxième grande qualité c'est sa technique, sur sa première touche, sa qualité de passe, sa qualité de remise en jeu, les coups de pied arrêtés... Elle a vraiment un toucher très fin", complète-t-il.

Il raconte également que le sélectionneur de la Suède Peter Gerhardsson "a fait l'effort de venir nous voir plusieurs fois à Londres, j'ai eu la chance de beaucoup échanger avec lui", ce qui montre "la grande importance de Kossé pour l'équipe nationale"

Asslani "qui a joué dans tant de grands clubs", tels que le PSG, à Manchester City, le Real Madrid ou l'AC Milan, transmet également "sa grande expérience, sa culture du haut niveau, sa culture de la gagne", souligne encore Prêcheur. Kossé a encore beaucoup à donner en sélection, mais plus pour longtemps. "Je ne suis pas Seger, je n'atteindrai jamais les 240 capes."